Liaisons, amitiés, connivences, relations et plus si affinités…

Rules

Plusieurs journalistes m’ont appelé pour me poser la même question, ces jours-ci…

Plusieurs journalistes m’ont appelé pour me poser la même question, ces jours-ci..

(….)

Ils me demandent ce que je pense de la situation des journalistes qui partagent la vie d’hommes politiques.

Peuvent-elles (oui, on ne me parle que de femmes, jamais d’hommes…) continuer à exercer normalement leur profession ou sont-elles condamnées au retrait ?

J’essaie alors, tant bien que mal, de développer une forme d’argumentaire imparfait en incomplet en sept points.

1. Les relations doivent être connues du public.

2. Je trouve bien plus problématiques les relations que le public ne connaît pas. Que « fait-on », que dit-on concernant les maîtresses ou les amants, les liaisons officieuses ou « provisoires » ? Grande question généralement tranchée par le silence.

3. Lorsque le public sait, il est adulte et apte à juger si la/le journaliste exerce correctement son métier ou bien si elle/il est noyé sous le conflit d’intérêts.

4. j’ajoute que j’espère qu’un jour un homme (politique ou pas) abandonnera ou interrompra ses responsabilités pour que sa femme puisse conserver les siennes.

5. Je demande parfois ingénument pourquoi on n’évoque jamais (ou presque) les relations d’amitiés et de connivences entre politiques, « décideurs » et journalistes qui me semblent tout aussi préjudiciables puisqu’elles sont souvent inconnues du public. L’amitié peut engager autant que l’amour.

6. Quand je suis taquin (c’est pas toujours), je fais remarquer que les relations homosexuelles sont apparemment protégées de toute tentative de mise à jour, ce qui ne devrait pas être le cas puisqu’elles sont exactement du même ordre.

7. Je complète, enfin, le questionnement par une remarque sur les relations tout aussi incestueuses qu’entretiennent des journalistes avec leurs sujets/objets dans d’autres secteurs que la politique (culture, sport, économie, etc…)

J’ajoute que personnellement je mets toujours à plat mes relations avec les invités que nous recevons dans #DCDC, comme je le faisais dans la Ligne Jaune. Idem lorsque je parle de quelqu’un que je connais dans une chronique sur Europe 1 ou ici. 

27 Commentaires

  1. Toujours difficile de répondre à une question mal posée, foireuse, et toujours si représentative de l’hypocrisie française.

    Parlons corruption, lobbying plutôt.

    Non ?

    Ha…

  2. Nous savions tous que #Sarkozy était parrain d’un enfant Bouygues et personne ne lui a demandé de démissionner.

    Au minimum TF1 aurait du être confié à un cabinet de gestion indépendant

  3. De Wikipédia :
    La diffamation est un concept juridique désignant le fait de tenir des propos portant atteinte à l’honneur d’une personne physique ou morale. La plupart du temps1, il ne peut y avoir de diffamation que si l’accusation est appuyée par des contre-vérités. Ce type d’infraction existe depuis le droit romain. Le délit de diffamation peut être rapproché du droit à la vie privée, qui est équilibré avec le respect du droit à la liberté d’expression. Les gouvernements qui abusent des procédures de diffamation sont accusés de manier celle-ci comme moyen de censure.
    La publicité donnée à des faits privés, qu’ils soient vrais ou faux, peut aussi être considérée comme une infraction au droit à la vie privée2. Aux États-Unis, des lois dites False light laws répriment le fait de présenter une personne de façon fallacieuse. Ces lois sont limitées par la liberté d’expression, en particulier depuis New York Times Co. v. Sullivan, une décision de 1964 de la Cour suprême.

    La question devrait être de savoir jusqu’où le marché juteux des procès en diffamation doit aller sans être une façon de mentir et de flouer le peuple.

  4. Comme annoncé, c’est le contrepied de la photo officielle de Sarkozy (photo à l’extérieur, président pas écrasé par le décor, les drapeaux français et européens sont bien inscrits dans le cadre, mais leur présence est discrète, etc). « On dirait une photo Instagram » dit André Gunthert, ça va plaire à GB

  5. Si vous le permettez, une petite objection pour le point 4 : il me semble que les journalistes ne sont pas élus au suffrage universel ni nommé pour une mission d’intérêt commun. A quoi rimerait donc cette prétendue réciprocité?
    Meilleures salutations,

  6. Ceux qui sont crédules ne sont pas toujours ceux que l’on pense.

    😐

  7. Le passé nous a permis de théoriser, le temps est venu d’accepter.

    To the left to the left

    😮

  8. Pour Phildepalma, un exemple de commentaire diffamatoire

    La cocaïne ayant produit ses effets, le natif de Sérignan a surclassé son adversaire écossais et s’est adjugé le premier set 6-1

  9. Cette question est passionnante parce qu’elle touche à la question de l’égalité, de l’indépendance, de l’autonomie…
    L’affaire se complique lorsqu’il s’agit de journalistes puisque ça pose la question de l’objectivité si spécifique dans ce métier !
    L’égalité, l’objectivité du métier de journaliste sont soudainement balayés par l’institution du mariage, du concubinage, de la vie en couple et on nous dit presque qu’une femme (puisque là est la question) doit disparaitre socialement lorsqu’elle est femme de président, de ministre etc…
    Viendra le jour où il s’agira d’un homme vis à vis de sa femme présidente ou ministre, vis à vis de son concubin homosexuel etc… pas sur qu’on traitera le sujet de la même façon mais là n’est pas forcément le fond du problème !
    En fait c’est la vision du couple forcément fusionnel qui est ringarde ! Quand on aime la liberté ce genre de stéréotype est insupportable ! C’est d’un énervant !
    Qu’il y ait complicité et connivence dans un couple c’est plutôt recommandé mais je ne comprends pas pourquoi on fusionne des individus à ce point jusqu’à y mêler leurs professions respectives !
    Cette vision fusionnelle est une atteinte à la liberté, à l’égalité et même à la laïcité dès lors qu’il y du religieux dans cette conception du couple fusionnel !!!
    Alors bien sur il faut une transparence pour bien savoir depuis où un journaliste parle pour le cas échéant, et éventuellement tenir compte du filtre potentiel du rapport privé ! Comme si les citoyens étaient complètement débiles !
    On serait bien étonné d’assister dans mon monde libre futuriste à l’interview de Hollande par la journaliste qui est par ailleurs sa concubine ! Interview si objectif que ça finirait en rupture sur le plateau pour prouver l’indépendance totale 🙂 Grrrrrrrrr !
    Ma critique s’adresse davantage aux individus incapables d’être libres et bien souvent conditionnés par la fabrication mentale du couple fusionnel !

  10. Le problème soulevé n’a en France jamais que concerné la situation professionnelle d’une femme, ici ou la des voix se sont soulevées contre cette état de fait, voix majoritairement inaudibles.
    A croire que le pays ou sa capitale répond toujours au 21ème siècle à des comportements phallocrates.
    Pays France pays de vin et de la convivialité.

    Probablement seul l’émergence de cette problématique à propos qu’un couple gay pourrait, avec cette évolution aussi élargir ce débat de la collusion information / pouvoirs économiques ou politiques.

  11. On tombe rarement amoureux pour des raison politique.
    Personnellement, rarement pour des raisons professionnelles. (99,1% d’homme dans ma profession et je suis à peu près convaincu, par expérience, d’être hétéro)

    La plupart du temps, on tombe amoureux sans raison. Ca peut même rendre dingue.

    Voyons, je suis tombé amoureux, la fois d’avant et l’actuelle… La fois d’avant, c’était totale-ultra-super coco trotskiste, et là, c’est moitié à droite du PS…
    Dans l’absolu, c’est pas mal d’avoir quelqu’un qui soit franchement différent, politiquement. C’est la possibilité de remettre en cause ses positions, de les affiner.
    Être toujours d’accord, ça finit en conversation météo.
    Le désaccord sans agressivité produit des discussions intéressante.

    Considérer que la (le) conjointe (con joint) est automatiquement dans la suite de la pensée de la personne politique, c’est un peu navrant.

    Cela dit, je trouve la compagne de Hollande navrante, au plus haut point, indépendamment de lui. Paris Match n’est pas ma tasse de thé, ni ma bolée de cidre.

    J’ai, en revanche, toujours apprécié Audrey Pulvar, je la trouve beaucoup moins niaise et naïve que son gars (que je déteste pas, mais… Qui faudrait qu’il soit aussi crédible que la femme qu’il aime, ce serait pas mal)
    😀

  12. Ces critiques soupçonneux ne font qu’en trahir leur propre courtisanerie : ils n’envisagent pas que l’on puisse faire preuve d’indépendance vis à vis des puissants…

  13. Mon Guytou

    Il semble que dans le texte que tu as écrit aujourd’hui on peut relever l’absence de certains terme extrêmement important qui définissent juridiquement le sujet abordé ces termes sont : conflit d’intérêts et collusion et corruption !

    Imagines tu par exemple si tu travaillais aux impôts que tu puisses contrôler un membre de ta famille ou l’entreprise ou travaille ton épouse ou ta compagne (je ne connais pas l’exactitude de ton statut conjugal et là n’est pas le sujet !)

    Imagines tu par exemple si tu étais juge et que l’une de tes enfants avait commis un crime tu puisses être le magistrat en charge du dossier !? (Je ne souhaite pas qu’une des tes enfants commettent un jours un crime et surtout tu n’es pas juge !)

    La seule question que tu as oublié de poser et qui valait la peine :

    Les journalistes Français sont-ils des êtres supérieurs ? Ont-ils une capacité d’éloignement à leur sujet dont n’est pas capable un fonctionnaire puisque la loi a prévu ces situations ? Qui sous-entendu ne peuvent pas faire preuve de la même capacité d’objectivité et de professionnalisme qu’un journaliste…

    Comme tu le sais je n’ai pas d’identité !
    Ceci n’est pas mon adresse ip
    Ceci n’est pas mon adresse mail !
    Je ne reconnais avoir écrit ces lignes !

  14. Cher « Avantage Gasquet », c’est la loi qui fait qu’une information ou l’expression d’un ressentit, qu’il soit vrai ou faux et même démontrable, est punissable. J’en suis seulement à constater que le champs de course des journalistes est semé de ces embuches juridiques, que le fruit de leur travail soit de gagner leur vie ou de nous offrir la vérité.

  15. Il me semble que si j’avais ce bouquin sous la main, je serais surtout allée voir la rubrique « Dominique ».
    Le reste ne nous regarde pas. Et même me saoule comme récit. De la chair triste lorgnée par des mesquins.

  16. Je ne sais pas où on a déjà vu un mec qui se mettrait à la merci d’une femme, de sa femme.
    Un mec politique qui dépendrait soudain de sa femme journaliste? Je suis assez tranquille que cela ne se peut. Le communautarisme masculin est plus fort que tout.
    Plus j’y pense, plus je vois une attaque envers les femmes dans ces mises à l’écart professionnelle.

  17. Non, désolé le sujet n’est pas juridique, encore moins pénal. Je le situe ici juste au niveau des relations et des sentiments. Les dimensions condamnables, je les condamne évidemment, mais ce n’est pas mon point…

  18. Diffamation, fausse allégation, mensonge volontaire, atteinte à la dignité de la personne…, comment ne pas accepter de partager un menu à la carte servi à toutes les sauces ?. N’est-ce pas une bonne formule pour mettre à toutes les sauces, un ami, un voisin, un journaliste, un politique, etc…

    Belle entrée en matière de Phildepalma qui cite les lois False light :  » Aux États-Unis des lois dites False light laws répriment le fait de présenter une personne de façon fallacieuse. ». Sujet traité différemment par chacun des pays démocratique, c’est pourquoi il serait peut-être intéressant de différencier les mensonges politiques et d’Etat avec toutes autres calomnies concernant le citoyen lambda. Facile à dire mais extrêmement compliqué à définir.

    M.E.Sailland, dit Curnonsky,le prince angevin des gastronomes aimait à rappeler le mot attribué à Mirabeau :  » Il est le plus bête et le plus honnête de sa famille. Il serait le plus spirituel et le plus grand vaurien d’une autre. »

  19. Vu le nombre de romances entre journalistes et politique, pourrait-on s’interroger sur un phénomène de fascination.
    Je ne sais pas si ces romances débutent par l’interaction entre mission journalistique et prestance égocentrique du politique, l’un s’imprégnant de l’histoire et de la mentalité du politique et ce politique s’impliquant de fait dans un mécanisme de séduction pour l’écrit du journaliste.
    Si cela est le cas, il y aurait une prise au jeu de l’un à l’autre, aboutissant à une distorsion du rôle de chacun. L’un et l’autre ont leur étique confrontée à une humanité bien acceptable.

  20. Ta vision est parfaitement juste…

    Le seul point que tu n’abordes pas est :

    Pourquoi tant de politiciens couchent-ils avec des journalistes ? Ou pour être juste, pourquoi tant de journalistes couchent-elles avec des politiciens …

    PG

  21. Pourquoi tant de DSK ? …

    GP

  22. Argumentaire très politiquement correct!
    Il semblerait que « faire du neuf avec du vieux » soit devenu une spécialité enseignée dans les plus grandes écoles de journalisme. Coeff. 8.
    Il y a eu, a et aura toujours des courtisanes. Certaines, Pompadour, s’éteignent chez le Roi; d’autres, Mata Hari, meurant d’une balle dans la tête. C’est ainsi. Je remarque que les courtisans sont, eux, épargnés…

  23. * meurent

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

4 Juin, 2012

Épicerie ouverte

Prenez votre temps…

Conserves

Images

« Y’en a un peu plus, je vous l’mets quand même ? »

Miller, les juifs, la France, la morale, le fond et la forme

Miller, les juifs, la France, la morale, le fond et la forme

Tout a commencé avec une tribune de Gérard Miller publiée dans Le monde, titrée "Jamais autant de juifs français n'ont perdu à ce point leur boussole morale". Pour moi, rien n'allait dans cette expression "juifs français". Reprenant l'écrit fulgurant de mon regretté...