Déontologie Renouvelable

2023

Il y a parfois des commentaires qui sont des œuvres d’art…

Il y a parfois des commentaires qui sont des œuvres d’art…

(…)

Trouvé sous ce billet d’Ivan Rioufol

AFP. Paris, 7 juillet 2023. 
Jean-Pierre Liégeois a été condamné à 5 ans de camp de rééducation. On se souvient du cas de ce jeune réactionnaire, dont le forfait avait indigné la France entière. Liégeois, lors de sa demande de renouvellement de carte citoyenne (nom de la ci-devant carte d’identité, NDLR), avait biffé les mentions « nom du parent un, nom du parent deux », pour les remplacer par celles de nom du « père », nom de la « mère ». Immédiatement arrêté, grâce à la vigilance de deux agents de propagande de la Ville de Paris (nord-ouest, capitale de la France), qui se trouvaient là par hasard, son avocat, qui a plaidé la débilité mentale, n’a pu le faire échapper à sa juste condamnation, à effet immédiat, puisque la procédure d’appel, devenue très inutile, a été récemment supprimée. 
Les bons Français sont rassurés. Le gouvernement ne saurait trop les inciter à dénoncer tout manquement à l’éthique citoyenne, à laquelle ont fait honneur les deux agents de la Ville de Paris (nord-ouest, capitale de la France). Un collectif de journalistes (on se réjouit de leur statut de fonctionnaires-propagandistes, que l’Etat, dans sa bienveillance, leur a offert il y a une dizaine d’années, avalisant il est vrai une situation de fait), a d’ailleurs décoré ces deux bons citoyens de la médaille d’argent de la Déontologie Renouvelable. On apprend également que l’avocat de Liégeois vient d’être arrêté.

17 Commentaires

  1. Très drôle (peu importe le parti pris de l’auteur) tant le ton ironique et la caricature est parfaite 🙂

  2. C’est quand même un peu plus classe que de censurer un invité…

  3. Pipeau total.

  4. Je l’aurais bien vu en 1789 celui-là.

  5. Pipeau.Désolé de vous décevoir.

  6. Tant mieux, c’est dans le cas contraire que j’aurais été décue

  7. De l’avis du neuronne

    Il a vraisemblablement du temps à perdre Roufiol, remarquez, je ne suis guère étonnée, sa vivacité d’esprit, son agilité intellectuelle ne sont plus à démontrer, cela lui laisse du temps pour le vagabondage, le superficiel, l’inutile.

    C’est la légèreté, la grâce des intelligences supérieures de ceux qui n’ont pas, plus besoin de bouger leur neurone, il est rodé…et depuis longtemps…

  8. Je rejoins le commentaire de Malbrouck à 15h49.

    Je ne comprends rien du différent qu’on vous prête, Guy, avec Christian Millau.

    Je comprends effectivement le regret de Daniel Schneidermann et de tant d’autres sur l’hypomédiatisation des manifestants favorables au mariage pour tous: cela aurait permis de voir les slogans hostiles à la religion catholique et les slogans obscènes.

    Que n’aurait-il été écrit ici ou là (et sur @si?) sur les manifestants du 23 janvier s’ils avaient été dans le même registre?
    S’ils avaient chanté: « Pierre Bergé, si tu savais ta loi, ta loi ou on se la met… au cul… aucune hésitation… », c’eut été un délit d’homophobie ou de l’homophilie?

  9. « Qu’on me prête » ? Non qu’il me prête, tout seul. Aucun intérêt.

  10. Ok, Guy, qu’il vous prête et que l’autre site Internet de droite relaie.

  11. il n’est pas impossible que les opposants au mariage entre personnes de même sexe projettent sur leurs adversaires des pathologies qui sont les leurs. Freud ! Winnicott ! Revenez, ils ont besoin de vous !
    (Elisabeth Roudinesco – Bruno Roger Petit)

  12. Tout Bruno Roger-Petit ou toute Elizabeth Roudinesco bien portant(e) est un(e) malade qui s’ignore!

    Charles.

  13. Voici la chronique de Daniel Schneidermann à laquelle il a été fait vaguement allusion ici-même, dans un commentaire.

    « Rien. Pas un mot. Pas une image. Plusieurs heures durant, les manifestants pour le mariage gay auront défilé à Paris dans l’ignorance générale des deux chaînes d’info continue diffusées sur la TNT, BFM et iTélé. Les chaînes étaient ailleurs, aux Sables d’Olonne, où le navigateur François Gabart allait arriver, il arrivait, il n’avait jamais été si près, voilà, il est là, on le voit, on le touche, voyez comme il est beau, comme il est jeune, comme il est blond, comme il sourit, quel exploit, et vingt-neuf ans seulement, ah il sourit encore, et sa femme est là aussi, qu’elle est belle Henriette, et leur bébé de neuf mois, quelle fête mes amis, et tous ces braves gens qui l’acclament, quelle joie, quel bonheur innocent, pur, sans taches celui-là. Oh pardon. On ne l’a pas dit.

    « Ils ne l’ont pas dit, mais leur silence le pensait si fort. Leur silence le criait. C’est le problème avec le silence. Il crie des choses que l’on entend très fort, même s’il ne dit rien. Comme quoi il vaut toujours mieux parler. Evidemment, ils démentiront. Ils plaideront l’exploit historique, les 78 jours, le record battu. Ils expliqueront qu’il faut choisir. Et pourtant, le 13 janvier, pour les autres, vous aviez tenu l’antenne toute l’après-midi ? On l’avait vue virevolter, la Barjot, devant vos caméras. Vous aviez fait télé Barjot. Alors ? Alors, puisque vos cars-régie se trouvaient sur le parcours, puisque vos invités étaient réservés (et ont été décommandés au dernier moment), pourquoi n’avoir pas partagé votre antenne ?

    « A quelque chose malheur est bon: les marcheurs de dimanche, ceux qui les soutiennent, ceux qui, en province, espéraient vivre la manif en direct, auront touché du doigt le malheur de n’être pas représentés par le système de représentation qui semble prendre le pas sur tous les autres: le direct. Le direct interminable, le direct creux, le direct en boucle. Comme tout le monde, ils revendiquaient le droit au direct. Raté. Ils se seront vengés sur Twitter, qui résonnait d’imprécations et de blagues contre les chaînes continues.

    « Leur non-représentation, ils avaient pu l’oublier, ces derniers temps. Ils avaient commencé à rattraper le temps perdu. On avait commencé à les voir, à les entendre, et plutôt généreusement. Et vlan. En une après-midi, retour à la case mitard. Tu n’existes pas, tu n’as jamais existé, je ne te vois pas, je ne t’ai jamais vu. […]. Parmi eux, parmi ceux qui marchaient dimanche pour le mariage pour tous et apprenaient peut-être, par la rumeur de la manif, qu’ils n’existaient pas aux yeux de BFM et iTélé, il en est peut-être quelques centaines, quelques milliers, qui croyaient encore que l’image télévisée reflète le réel […], et qui auront touché du doigt comment les Pravdas audiovisuelles privées écrasent ce qu’elles ne veulent pas voir, l’écrasent sous les hurlements de triomphe, sous le bavardage scintillant, sous les célébrations factices, sous les boucles creuses. Ces hurlements, ce bavardage, ces célébrations, cette télé-confetti, se seront marqués en eux au fer rouge, et la trace en restera toujours. »

    Daniel Schneidermman, arrêtsurimages.net, 28.01.2013

  14. Commentaire un peu fort de café … liégeois bien sûr 😉

    « … Immédiatement arrêté, … »

    Pourquoi pas exécuté sur place, pour l’exemple!

  15. J’aime bien Daniel Schneidermann…depuis longtemps, depuis le Monde

  16. Bien écrit en tout cas

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