Sortie des Artistes

THE END

J’avais évoqué il y a quelques temps la manière dont la mort d’une personnalité est toujours un sujet qui inspire les internautes…

J’avais évoqué il y a quelques temps la manière dont la mort d’une personnalité est toujours un sujet qui inspire les internautes

(…)

Une sorte de RIP réflexe (Rest In Peace, Requiescat In Pace pour repose en Paix) saisit  beaucoup de gens ; et c’est une constante très intéressante à observer. Depuis que les réseaux sociaux existent, depuis qu’ils sont devenus ces espaces où chacun partage publiquement ses émotions, la mort d’une célébrité, d’un artiste est l’une des circonstances qui conduit chacun à considérer que ses mots ont une telle charge émotionnelle, qu’ils méritent d’être  connus de ses « amis », de ses followers, d’inconnus aussi.

Ce n’est pas discutable. C’est humain. Il fut un temps où cette mise en commun instantanée de l’émotion n’était pas possible.

Je me souviens bien de la mort de Lennon. Je l’ai racontée ici. Dans ma mémoire, c’est un flash à la radio (!) en fin d’après-midi qui m’avait brutalement projeté de l’autre côté de la montagne, du côté des adultes. Je crois que j’aurais bien aimé le partager, ce moment. Rester groupé… J’aurais eu moins froid dedans. Mais à l’époque, ce n’était pas possible, comme aujourd’hui.

Alors bien sûr, je l’ai déjà dit ou écrit, le partage, cela signifie aussi le partage des saloperies.

Crocodiles, hyènes, charognards et autres vautours sont aussi de la partie. L’indécence est toujours là qui rode.


Et puis, il y a aussi la part d’exorcisme et/ou de protection, légitimes, qui fait que, sur les réseaux sociaux, certains dansent ou rient sur les cadavres encore tièdes. Comme ils pourraient attraper un fou rire nerveux devant une tombe toujours ouverte ; simplement le cimetière est devenu virtuel.

Convenons ensemble que cela ne change rien pour celle ou celui qui sort…

11 Commentaires

  1. Lui qui les savourait, il est parti pour une longue longue sieste qu’on lui souhaite tranquille.

  2. Je ne sais pas si cela change quelque chose pour celle/celui qui sort… je n’ai, en effet, jamais eu l’occasion de demander…

    Charles.

  3. On ne l’entendait plus vraiment depuis quelques années, j’avoue ne rien avoir écouté de lui depuis pas mal de temps, et pourtant l’annonce de son décès m’a touché, beaucoup même.

    Je pense qu’au delà de lui même, c’est parce qu’il faisait partie, une petite partie, de chacun d’entre nous.

    Voilà.

  4. Il avait un quelque chose d’universel Georges Moustaki : hors normes ! Quel homme doux…

  5. C’est étrange en ce moment j’écoute Luis LLACH , poète catalan et je lui trouve des ressemblances avec Moustaki dont il a d’ailleurs traduit certains textes comme « ma liberté ». Ils ont tous deux , une même façon de penser l’engagement peut-être..

    http://www.youtube.com/watch?v=7suwyjLkwXw

    Ps : Par ricochet, Georges Moustaki m’a permis de découvrir votre texte sur la mort de Lennon…J’aime beaucoup ces écrits dans l’épicerie qui parlent de vous…qui touchent à l’intime…

  6. le premier « à réagir » hier matin était Yves Duteil, et on ne peut pas dire que ses opinions politiques sont les mêmes qu’avait Georges Moustaki, j’ai du mal à écrire « avait ».
    J’ai trouvé un peu hypocrite qu’il nous rappelle qu’il existait encore et je n’ai pas le souvenir qu’il ait fait quoi que ce soit pour sauver la maison de Barbara, dans le village dont il est le maire. Tout a été disséminé, car sa soeur ne pouvait pas subvenir aux droits de succession.
    Idem Gérard Depardieu, qui se disait son grand ami.

  7. Finalement, je me demande si c’est vraiment indécent, pour quelqu’un qui est avant tout un commerçant, de ne pas faire preuve d’hypocrisie. Le chanteur mort, c’est un article qui se vend bien et M. Nègre nous informe qu’il a ce produit en magasin.

  8. Dans une bonne émission d’été de F.Inter (feu F.Inter) où une dame invitait une personne célèbre à nous dévoiler ses disques favoris qu’on écoutait sans façon, Georges Moustaki m’avait entrainée dans ses goûts: Alfred Brendel la pathétique ou la tempête de Beethoven, je ne sais plus, et Villa lobos, l’aria. J’ai fait le maximum pour essayer de dénicher les références exactes et quand je cherche maintenant ces morceaux sur le net, les vidéos témoignent que parfois l’émotion n’y est pas.
    Et puis quand j’étais petite, en colo, skieuse isolée faisant exprès de rester derrière, sur la piste bleue, celle de la route qui redescend, toutes remontées mécaniques éteintes, je me chantais « Natalia ».
    http://www.deezer.com/fr/track/982624
    Il a été pour mes 10/11 ans une image d’homme idéalisée, doux, pas énervé, et ressemblant pas mal au père noël.

    Brendel je crois que c’est exactement cette version là
    http://www.youtube.com/watch?v=RJsJkJQWzPE
    (mais il ne faut avoir aucune confiance en ma mémoire 🙂 )

  9. @ poisson
    Je suppose que l’aria de Villa-Lobos dont vous parlez c’est l’aria de la 5ème des Bachianas Brasileiras.
    En voici la plus belle des versions (et de loin) par Victoria de los Angeles, dirigée par le compositeur en personne :
    http://www.youtube.com/watch?v=oKp2kby9q7s

  10. Merci Dominique Godin.

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

23 Mai, 2013

Épicerie ouverte

Prenez votre temps…

Conserves

Images

« Y’en a un peu plus, je vous l’mets quand même ? »

Miller, les juifs, la France, la morale, le fond et la forme

Miller, les juifs, la France, la morale, le fond et la forme

Tout a commencé avec une tribune de Gérard Miller publiée dans Le monde, titrée "Jamais autant de juifs français n'ont perdu à ce point leur boussole morale". Pour moi, rien n'allait dans cette expression "juifs français". Reprenant l'écrit fulgurant de mon regretté...