Ce matin, à mon arrivée à Europe 1, Michel Grossiord m’a invité à lire l’enquête de Philippe Ridet sur Silvio Berlusconi (dans Le Monde)…
Ce matin, à mon arrivée à Europe 1, Michel Grossiord m’a invité à lire l’enquête de Philippe Ridet sur Silvio Berlusconi (dans Le Monde)…
(…)
Grossiord a attiré mon attention sur un passage du long papier de Ridet…
« Elles sont une dizaine à vivre au 65 de la via Olgettina, dans le quartier de Milano 2, construit par Silvio Berlusconi dans les années 1980. Elles ne payent ni loyer, ni téléphone, ni électricité. Dans leurs trois-pièces, elles attendent le coup de téléphone qui les fera débarquer à Arcore, où elles entrent comme dans un moulin, à bord de voitures aux vitres fumées. Commence alors le rituel des soirées que les habitués appellent » bunga bunga « . Trois ou quatre hommes, une vingtaine de filles, c’est la proportion idéale. Après le dîner, les blagues et les chansons, tout le monde descend au sous-sol, décoré comme une boîte de lap dance. Dans les salles de bains, les filles trouveront les costumes qui plaisent au maître de cérémonie : habits d’infirmière, tenues de policière, comme dans un porno soft des années 1970 avec Edwige Fenech. Vers 2 heures du matin, toutes s’en vont sauf une, ou deux ou trois… »
Je dois vous avouer ma totale incompétence.
« un porno soft des années 1970 avec Edwige Fenech », ça ne me disait rien.
Rien du tout.
J’avais 9 ans en 1970.
Pas la moindre idée des qualités de cette Madame Fenech.
Une fois rentré à la maison, je me suis donc penché sur son cas, grâce au Web.
J’ai d’abord découvert la très grande compétence de Philippe Ridet en matière de porno soft des années 70 car Edwige Fenech est franco-italienne !
La filmographie de la jeune femme m’a édifié.
Certaines affiches de ses films convaincu.
Ses photos aussi.
Quant aux vidéos...
Bref, en fouillant sur Internet, j’ai exactement compris quel climat voulait nous suggérer Philippe Ridet, en quelques phrases bien trop elliptiques.
« Dans les salles de bains, les filles trouveront les costumes qui plaisent au maître de cérémonie : habits d’infirmière, tenues de policière, comme dans un porno soft des années 1970 avec Edwige Fenech ».
Si j’en étais resté à l’article imprimé du Monde, j’aurais beaucoup moins bien saisi ses – parties – fines allusions.
J’en tire une grave leçon.
Seul Internet nous fournit l’information dans son vrai contexte.
Quant aux journaux traditionnels – comme Le Monde -, qui croient régner pour toujours sur le Web, grâce à leurs sites, ils ont intérêt à comprendre très vite que leurs articles en ligne doivent obligatoirement contenir les bons liens ; ceux qui permettent à leurs lecteurs de s’informer complètement.
Sinon ils seront balayés.
Vous pensez que je plaisante ?
Vous trouvez ma démonstration tirée par les poils ?
Vous avez tort.
Edwige Fenech nous fait toucher du doigt une triste réalité.
La presse papier va mourir.
Salutations,
Je viens de lire avec attention ton article et, chose drôle, en effet, je suis allé sur Google pour voir qui était Edwige Fenech.
La bonne question que tu pourrais te poser est celle-ci : Si l’auteur de l’article n’en avait pas parlé, serais tu aller chercher des informations complémentaires sur elle ?
Je trouve que ta question pourrait se résumer ainsi : est ce que le dictionnaire ou l’encyclopédie tue la littérature ? Car en fin de compte, ce n’est qu’un manque de connaissance (que je n’avais pas non plus) qui t’a poussé à aller chercher sur Internet. Si tu avais connu cette personne, tu te serais dit tout de suite : ah mais oui ! je vois tout à fait de quoi l’auteur veut parler !
Peut être de la même manière qu’une personne qui ne connait pas du tout Internet en lisant un de tes articles butte sur des définitions ou des explications, n’ayant pas le champs lexical, la connaissance etc…
Si je dois résumer, je dirais que le risque n’est pas tant que l’internet tuera l’industrie du papier, mais plus si les personnes qui y écrivent s’en vont pour une vie plus numérique.
Bref, quel que soit le support l’important est bel et bien le contenu.
C’est malin, GB, comment faire du buzz sur le dos du Monde. Ah, mais vous me faites penser à ces littérateurs des années 30, qui allaient visiter les prisons de femme, en se rinçant l’oeil, pour écrire des livres porno sous couvert de dénoncer les turpitudes de ces femmes de mauvaise vie.
Tous les moyens sont bons, à ce que je vois.
http://anthropia.blogg.org
Oh l’autre… il connaissait pas Edwige Fenech !
Ce que sous-entend à mon avis l’article c’est que Le Monde fait du web avec du papier ou pour être clair que le journal applique les mêmes principes pour le print et le Web.
Le problème avec l’allusion à l’actrice érotique, c’est qu’elle fait sortir l’internaute de l’article et l’oblige à aller sur un autre site pour se rencarder, au risque de ne plus revenir sur Le Monde.
Au demeurant, je trouve que l’allusion à cette comédienne de charme est tout à fait pompeuse. L’auteur aurait pu citer Brigitte Lahaie (qui j’en suis sûr a déjà revêtu l’habit d’infirmière ou de soubrette) et tout le monde aurait capicce.
Une période que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître. Un 1er ministre sous Viagra le caleçon baissé pour se faire tailler une pipe par une sans papier marocaine. Bernard Ménez ferait un excellent acteur pour un biopic sur Berlusconi.
Encore faut-il savoir bien chercher.
Moi je suis tombé sur ça :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/tribun/fiches_id/267591.asp
😉
l’observation semble évidente. Pourtant les applications I-pad de la presse s’apprête à reproduire ce modèle fermé.
Mais allons plus loin, dans les années 80, la presse informatique a fait ses choux gras en incluant des CD gratuits au cout dérisoire. Très rarement la grande presse n’a été tentée d’explorer cette voie.
La raison ?
La presse politique partage le symbole des ciseaux avec les coiffeurs.
Ciseaux des secrétaires de rédaction, ciseaux des rédacteurs en chefs, adjoints d’édition parfois services juridiques
Couper, toujours couper, ne rien laisser passer qui dépasse c’est un métier et c’est précisement celui de journalistes de presse.
Cependant On peut constater que ceux-ci quand ils sont en roue libre jouissent d’une certaine confiance des lecteurs ainsi ils ont systématiquement plus d’abonnés sur Tweeter que le compte du journal où ils travaillent.
Et j’en fais quoi de mon bout de bois debout!
Et puis… casse de plomb très adaptée au journalisme de pouvoir, puis la lino et ses plaques de cuivre puis le rouleau de plastique estampé, puis sublimé, puis magnétisé. Et seul le Monde campe sur les fondamentaux de la presse gravée sur bois dans n’importe quel language pour peu qu’il soit en braille morse.
Chic, les mal voyants grâce au Monde, et a personne d’autre connaitront tout des « joies » du renard du désert s’appliquant à bien distraire les tartares.
Un rapport avec Georges Fenech (UMP de la Miviludes) http://bit.ly/f3eDaS ?
A propos, encore un qui est né en Tunisie lire http://bit.ly/hAHFzA et http://bit.ly/gMBNTQ
Arf !
Zgur
Philippe Ridet qui a dit ceci à propos de Sarkozy :
« J’ai consacré une grande part de ma vie professionnelle à ce personnage « qui n’était pas mon genre ». »
Il écrit maintenant sur Berlusconi…
http://www.lepost.fr/article/2008/04/03/1176650_marcel-proust-rien-que-ca.html
Parfum de femmes
du fennec à fenech, Ridet a eu du nez.
et vous nous dites qu’il manque le lien…
Pour les costumes la référence est bonne mais on peut s’attendre à un contenu plus trash des soirées bunga, bunga. On a toujours aucune fuite sur les soirées bling, bling?
Un lien avec le juge ?
Exact, il attend quoi Bernard de la Villardière pour réaliser une enquêtes exclusive sur ces petites sauteries : » les dessous de l’envers du décor des soirées bunga bunga du cavaliere ».
Phil, Sarko n’était pas le genre de Ridet mais Ridet était celui de NS, avec ses papiers complaisants…
Par ailleurs, il ne sert à rien, politiquement parlant, d’attaquer Berlu sur ses turpitudes : s’il est réélu et réélu, c’est que la majorité des Italiens n’a qu’une envie, en faire autant. Je suis moins choqué de savoir que ce personnage existe (il faut de tout pour faire un monde) que de voir le nombre de familles italiennes prêtes à vendre le cul de leur fille au satrape le samedi et aller à la messe le dimanche.
très belle paire de loches hein…je suis en train de lire votre blog au travail,et là surprise… si mon voisin jette un oeil sur mon écran, ça va pas le faire je crois!
@ Bornéo : « dans les années 80, la presse informatique a fait ses choux gras en incluant des CD gratuits au cout dérisoire. »
Heu…. la fin des années 90 tu veux dire. Dans les années 80, un cd, ça coutait un bras.
Eh oui le cinéma italien ne se résume pas au « Fanfaron », hé hé
P.S. : pour ceux qui n’aimeraient pas Edwige Fenech, il y a Gloria Guida
http://www.nanarland.com/acteurs/Main.php?id_acteur=gloriaguida
Je connaissais Edwige Fenech. Je n’ai pas eu besoin d’internet.
Ce constat, hélas, ne contredit pas celui de Guy Birenbaum. La presse papier s’adresse aux vieux. Elle va donc mourir bientôt…
Les courtisanes de Berlusconi aussi doivent toucher du doigt une triste réalité…
« Edwige Fenech nous fait toucher du doigt une triste réalité » MDR ! 🙂
Des liens, il y en a (pas assez souvent, certes) dans les articles du Monde. Un exemple : http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/01/21/delinquance-les-vols-de-portables-les-femmes-et-les-faux-semblants-des-chiffres_1468961_823448.html#ens_id=1452982
Cet article contient de nombreux liens (encore fut-il les repérer, puis les suivre), y compris vers des sites d’autres journaux. Cet exemple, qui n’est qu’un exemple, m’inspire 2-3 remarques :
– les liens sont utilisés pour des raisons potentiellement très différentes : l’auteur tend à sélectionner les liens qui abondent dans sons sens et retient rarement ceux qui pourraient amener une thèse contradictoire. Un intéressant biais de confirmation… Mais le lecteur peut, s’il le souhaite, chercher l’info sous cet angle.
– les liens sont révélateurs, potentiellement, de la légitimité que l’auteur accorde aux auteurs qu’il retient dans ses liens. Dans l’exemple, tous les liens mènent vers des sites d’infos reconnus comme tels, des médias zofficiels (y compris rue 89, qui a su y trouver sa place). Dans ces choix, on ne prend « aucun risque »…
– les liens vers la source même de l’info sont trop peu souvent fournis ou peu apparents (dans l’exemple, le rapport n’est pas accessible : dommage…)
Certes, mais comme vous le précisez de façon savoureuse dans votre texte, le lecteur peut chercher un peu aussi… Et avant d’aller chercher au-delà de l’article, s’intéresse-t-il aux liens fournis dans l’article ? J’aimerais bien connaître le pourcentage de lecteurs qui suivent les liens proposés dans un article d’info. Pas sûre que le chiffre soit très élevé.
Pourtant, l’info est à portée de main : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000275/index.shtml … ok, 627 pages, il faut avoir envie 😉
Sympa, le site du lien fourni par Lord Nithorynque : http://www.nanarland.com/acteurs/Main.php?id_acteur=edwigefenech 😉
Pour la presse écrite, je crois, comme pour le livre, qu’elle a toujours sa place : P. Ridet aurait pu, par exemple, dans son article papier, prévoir un encart qui résume en quelques lignes l’image d’Edwige Fenech dans les années 70, non ? Et même donner 2 ou 3 liens imprimés que le lecteur pourrait ensuite retrouver devant son écran, si le coeur lui en dit. Si le papier fait le lien vers le numérique, comme le numérique vers le papier, les deux ont un grand avenir selon moi. Une longue, longue traîne…
Heu… j’ai loupé la fin là ! Le lien vers nanardland.com devait être tout à la fin de mon commentaire, comme une « ouverture » vers l’ailleurs, lol… Désolée, j’ai merdu.
le problème de fonds, c’est que les journalistes papier ne procèdent pas à la mise en ligne de leurs articles, c’est le .fr qui s’en charge et qui n’a pas le temps ni les moyens d’enrichir.
Un problème à régler par la nouvelle direction, haha….
En réalité, nous sommes déjà bien au delà d’un porno soft des années 70.
Voici Un lien vers un documentaire réalisé par une journaliste italienne sur le traitement du corps des femmes à la télévision italienne. (sous titré version française) Regardez le intégralement (24mn)
C’est malheureusement édifiant.
http://www.ilcorpodelledonne.net/?page_id=515
Oui Mona, édifiant c’est le mot 🙁
Merci pour ce reportage, qui m’a aussi rappelé à quel point j’aime Anna Magnani http://www.italiamia.com/cinema/anna_magnani.jpg
J’entendais hier en fin de journée sur France Info que les femmes italiennes viennent d’exprimer un « ASSEZ ». J’en retrouve la trace ici : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110120.FAP3962/plus-de-2-000-italiennes-lancent-un-assez-a-silvio-berlusconi.html
Derrière le « rubygate » se cache tout ce que le reportage « Il corpo delle donne » montre…
@marsupilamima,
je ne crois vraiment pas que le sujet de fonds soit là. C’est une réalité, mais plus une conséquence qu’une cause, non ?
4y3r5Q IJWTS wow! Why can’t I think of things like that?
Wdaxom nqvtlbmtozxu
vfTt5L , [url=http://jjkiybgbmztn.com/]jjkiybgbmztn[/url], [link=http://nxdwvixgkhfd.com/]nxdwvixgkhfd[/link], http://crsfimvmhdco.com/