Le début…

Style

Il y a des débuts de livres qui vous emportent…

Il y a des débuts de livres qui vous emportent…

(…)

Les toutes premières lignes d’un livre sont les plus importantes.

La musique. Le ton. Le rythme.

Le STYLE.

Comme éditeur je l’ai toujours pensé.

Comme lecteur c’est exactement la même chose.

Alors que je fouinais chez mon bouquiniste maritime, hier, je suis tombé sur ces lignes..

Le soir-même, le livre (acheté un euro) était terminé. Il faut dire qu’il est court.

Pas besoin de jouer à cache-cache.

Il s’appelle Lewis et Irène.

Il est de Paul Morand.

Paru en 1924.

Quand j’essaie de lire les romans français (j’ai dit français) qu’on nous donne à chaque rentrée pour de la littérature, je me dis que, là non plus, ça ne s’arrange vraiment pas.

Pour ceux qui en veulent plus, allez voir par ici.

15 Commentaires

  1. la baigneuse est ravissante, je me souviens de l’allure Chanel de Paul Morand, une parfaite description de la modiste Gabrielle. Flaner est un luxe.

  2. Du même Morand, « L’homme pressé » m’avait bien marqué, dans mes débuts de lecteur…

    Et puis juste après, il y a eu Blondin et « L’Europe buissonnière »… : « Passé huit heures du soir, les héros de roman ne courent pas les rues dans le quartier des Invalides »

    Ça donne envie de retrouver tous les débuts de ses bouquins préférés !

    (Flâner dans une bibliothèque, ça ne coûte pas un rond. Et ça vous change une vie…)

  3. « Les toutes premières lignes d’un livre sont les plus importantes.

    La musique. Le ton. Le rythme. LE STYLE .

    Petite phrase de Bernard Pivot sur twitter :
    « Le travail du style je ne sais pas ce que c’est. Je pense que personne n’a jamais travaillé son style même pas Proust » R Jauffret, Mag litt ….:))

    Il faudrait vous entendre les amis , parce que moi (toute petite plume) j’en perd mon latin….

  4. Si je lis bien ce n’est pas une phrase de Pivot mais de Régis Jauffret… Par ailleurs, il y a des gens doués qui ont du style sans travailler, et des gens qui travaillent et n’auront jamais de style.

  5. C’est un peu sur une première phrase ciselée que Sagan doit ses débuts fulgurants. Et c’est une phrase que j’affectionne particulièrement.

    « Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. »

  6. Merci de m’avoir fait découvrir cet auteur. Je partage votre avis sur l’importance des débuts de livre, ne serait ce que pour nous encourager à continuer.

  7. Évidemment , évidemment………..

  8. J’ai surtout entendu parler de ce Paul Morand pour son antisémitisme maladif !
    Alors bien sur on se doit de dissocier l’appartenance idéologique et le travail d’écriture littéraire chez l’écrivain !
    C’est comme pour l’éternel exemple de Céline : des racistes, des antisémites qui nous démontrent qu’ils peuvent avoir par ailleurs de l’esprit, du style et tout ce qu’on voudra y compris du génie !
    Mystère inextricable du genre humain !

  9. Yes ! Cette précision s’imposait en effet mais j’y ai renoncé, par peur de ne pas trouver les mots pour le dire (et par peur aussi de m’éloigner légèrement du sujet… sans être d’ailleurs super bien renseigné sur les « travers » de Paul Morand : ça faisait beaucoup…) – Merci à toi, vraiment 😉

  10. Le style est la locomotive qui vous fait faire le parcours. Parfois elle est à vapeur et c’est avec lenteur qu’on arrive au bout parce qu’on est à l’affut de tout, parfois c’est un TGV et on a l’impression que tout se passe dans l’habitacle.
    Je ne lis plus que des essais, des nouvelles, des pages sorties au hasard d’un roman et parfois un style « tgv » vient me rassurer sur ma capacité à conclure un livre! Le dernier était Blondin, l’humeur vagabonde que je n’avais jamais lu.

  11.  » Le style est autant sous les mots que dans les mots. C’est autant l’âme que la chair d’une oeuvre. » [G. Flaubert ]

    Pas encore lu d’oeuvre de Morand. Et jamais les Goncourt et consorts.

  12. Et pour souhaiter une bonne année à Guy . Une citation de Morand dans L’Europe galante :

     » On finit par s’habituer aux gens intelligents. »

  13. Mon cher Guy,

    Le temps qu’il fera chaque jour, entre Noël et l’Épiphanie, corresponds au temps qu’il fera les douze mois de l’année 2013 🙂

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