Serpent de mer…
(…)
Harlem Désir n’aime pas l’anonymat sur Internet.
Il n’aime pas non plus la haine, la haine raciale, l’incitation à la violence.
Moi non plus, même si je ne suis pas premier secrétaire du Parti socialiste, je n’aime pas la violence, ni la haine, ni la haine raciale. Ni les vilains, ni les trolls, ni les salauds. Ni la guerre, au demeurant.
Mais le débat sur l’anonymat sur Internet est aux politiques ce que les francs-maçons, l’immobilier ou le mal de dos sont aux hebdos… C’est un peu comme les dangers des jeux vidéos.
Alors, comme je déteste me répéter et que j’ai déjà écrit ce que j’en pensais, je vais reprendre quelques lignes, où je tentais d’expliquer anonymat et pseudonymat (c’est encore autre chose) à madame Morano, en février dernier, sur le Huffington Post.
« Comment puis-je tenter de vous convaincre, madame, qu’au contraire, cet anonymat, que vous craignez tant, favorise l’expression démocratique ? Il en va de même pour ceux qui utilisent des pseudonymes (le pseudonymat).
Nous avons, vous, des centaines de milliers d’autres, moi, la possibilité, la chance ou simplement le goût de nous exprimer librement, sous notre identité, sans avoir besoin de préserver notre anonymat.
Pourtant, dans une démocratie comme la France, il y a des gens, parfaitement respectables, des blogueurs, des internautes, des « témoins », des « gens » honnêtes qui souhaitent s’exprimer de manière anonyme.
Que ce soit pour des raisons professionnelles ou personnelles.
Voulez-vous tous les faire taire ?
Les obliger à révéler, coûte que coûte, leur identité ?
Les contraindre à la transparence absolue ? À s’inscrire ? À donner mails, adresse, téléphone, livret de famille ?
Mais au nom de quelle conception de la démocratie et de la liberté d’expression ?
Faudrait-il alors, pourquoi pas, que nous supprimions aussi les isoloirs et que nous allions tous voter à visages découverts ? Imaginez le tollé ! Et la régression, surtout.
Nous sommes déjà photographiés, filmés, scannés, fouillés, pistés… au quotidien par nos smartphones, nos cartes bancaires, nos mails, nos messageries, les caméras de surveillance, les péages, etc…
Comme l’a rappelé très justement Jean-Marc Manach dans son livre La vie privée, un problème de vieux cons, le vrai danger est l’inverse de celui que vous pointez !
Aujourd’hui, en effet, le vrai enjeu (au delà du Web) n’est plus de savoir si tout le monde aura droit à son quart d’heure de célébrité, mais bien de savoir si nous pourrons encore avoir droit, les uns et les autres, à un simple quart d’heure d’anonymat ! Et il s’agit là d’un débat essentiel, d’un débat de « civilisation » même, comme disait Nicolas Sarkozy ! Car la question posée est justement celle de nos libertés.
Sans vie privée et sans anonymat possible (web inclus), il n’y a plus de liberté(s).
Vous critiquez systématiquement une société de l’anonymat, une forme d’anarchie, de violence numérique qui n’existe pas.
Il s’agit juste d’un fantasme, largement basé sur des comportements minoritaires, marginaux, que vous et d’autres surévaluez.
Nous sommes au contraire confinés dans une société du contrôle, de la norme et de l’hyper-surveillance.
Ne tentez pas de brider/briser les territoires libres qui subsistent !
Je ne vais pas, in fine, vous faire l’insulte de rappeler que, dans bien des pays non démocratiques, sans cet anonymat, certains activistes ou des citoyens simplement courageux, croupiraient en prison. Nombre de ceux qui ont bravé les interdictions et la censure le paient tous les jours au prix fort. Vous allez me répondre que nous ne sommes pas en dictature et que, chez nous, nul n’est obligé de se cacher pour s’exprimer librement. Je pense que vous avez tort. Chacun, partout, doit être libre, madame, de choisir s’il s’exprime anonymement ou en son nom propre ».
Je persiste et je re-signe, malgré les flots de merde que je vois le web charrier tous les jours…
Par honnêteté, je dois dire que je n’aime pas beaucoup Harlem Désir. Du moins je l’aime autant que Nadine Morano, ce qui n’est pas très élogieux de ma part.
Je les mets dans la catégorie « boulets de la République ».
J’en veux à Harlem d’avoir bousillé l’esprit de SOS Racisme pour en faire une succursale du P.S.
J’en veux à Nadine de justifier sa vulgarité et son incompétence par ses origines populaires. Comme si être fils ou fille de prolo induisait un langage de charretier et une inculture congénitale.
« M’enfin ! » dirait notre ami Gaston.
C’est toujours déroutant de voir des proclamés démocrates vouloir brider ainsi les libertés individuelles.
Rien n’est monolithique. Rien n’est tout blanc ni tout noir.Les hommes, les idées, les choses…
Toute médaille, même la plus brillante, possède un revers.
L’anonymat ou le pseudonymat doit rester un droit inaliénable. Celui de s’exprimer sans subir le poids de pressions ou de convenances.
Le droit d’être anonyme et pourtant audible dans un monde où on vous ordonne souvent de tout montrer.
Alors oui, il est souvent rageant de voir les immondes pervertir cette liberté pour répandre de la merde mais ce n’est rien face à une volonté politique de brider cette liberté.
C’est pas mon genre les trémolos sur les « heures sombres de notre histoire » ( je les conchie souvent car utilisés à tort et à travers) mais je trouve cette attitude puante quelque soit le bord politique.
Notre république possède un arsenal juridique conséquent pénalisant les messages de haine et le racisme quelque soit le support utilisé.
Qu’on l’améliore, qu’on donne des moyens à l’institution judiciaire de faire son job efficacement…Ok.
Mais qu’on flique chaque citoyen jusque sur le web sous prétexte d’une poignée de connards. On a déjà la NSA qui cherche à savoir jusqu’à la couleur de nos slips, on aimerait bien que la France qui se veut le pays des libertés, qui se targue du droit à la vie privée, ne se transforme pas en ersatz de république populaire de Chine.
Comme quoi Morano et Désir, même combat.
Comme vous, cher Guy, je suis favorable à l’anonymat en général sur Internet et dans le débat en particulier. Reste à bien définir le mot débat, vous voyez où je veux en venir et j’y reviendrai en conclusion.
Pourtant je me demande encore si, dans un débat tout à fait respectable, l’anonymat n’est-il pas un obstacle à l’échange des idées?
Connaitre son contradicteur, son parcours, ses activités sociales ou sa production, tout cela est-il indispensable pour mettre en place une argumentation, un raisonnement ou une démonstration?
Dans le marketing où le message et la cible doivent coïncider, l’on vous dira bien évidemment qu’il faut savoir à qui l’on s’adresse pour pouvoir toucher au but.
En philosophie, l’on vous dira que l’idée seule prime et pour faire simple, que lorsque c’est bon, c’est universel et ça touche tout le monde. (Bon, si on cherche bien, on vous dira également en philo que le partage est impossible parce que l’universalité n’existe pas, que l’homme est seul avec lui-même et parfois avec Dieu à l’occasion mais que là il s’agit davantage d’un dialogue, bref laissons cela …)
Bien, que choisir alors?
Pour ma part, il me semble toutefois que le débat est plus facile quand je me confronte à des inconnus, parce que d’emblée je laisse de côté les outils rhétoriques à ma disposition, pour me concentrer sur les idées et la réflexion de mes contradicteurs, cherchant ce qui nous oppose et ce qui nous rapproche, bref je suis plus attentif à l’autre. Bien évidemment, si, dans la vie réelle, la différence d’âge et l’ethnie des intervenants sont des facteurs assez faciles à appréhender et me donnent des informations sur eux, aujourd’hui, la mixité et la diversité des cultures m’ont appris, IRL et sur les forums à être prudent et me laissent à penser que l’expression des idées de nos jours devient un art majeur pour qui veut le faire en toute honnêteté et avec tous les égards que l’on doit à autrui et à sa réflexion.
Bon, quand je vois Finky exploser chez Taddéi et crier « Taisez-vous ! Taisez-vous ! »,je me dis que peut-être, quelquefois, on devrait appliquer les rêgles du marquis de Queensberry pour éclairer le débat.
Enfin, pour conclure et revenir à votre propos initial, je me ferai, l’avocat du diable, en disant qu’il me semble qu’il y a peut-être un cas légitime où l’anonymat doit tomber, c’est lorsque le débat n’en est plus un et qu’il sert exclusivement à provoquer de l’agression et de l’injure et non un échange respectueux d’idées, ce qui me semble héla, bien trop souvent le cas lorsque le politique est confronté à la masse citoyenne.
@ As
« J’en veux à Harlem d’avoir bousillé l’esprit de SOS Racisme pour en faire une succursale du P.S. »
Euh, Harlem n’a été que l’idiot utile… de Julien Dray.
Mais c’est vrai qu’il a bien joué le rôle.
Teu teu teu teu, qu’on ne vienne pas me dire qu’HARLEM DESIR n’est pas un pseudo, on l’aurait cherché qu’on aurait pas été foutu de le trouver !
J´applaudis.
Je crois que cette surévaluation de comportement « minoritairs, marginaux » est un prétexte.
Genre armes imaginaires prétexte pour attaquer l´Irak ou autres (exemple con mais j´en trouve pas de mieux lá).
Sauf pour des avertis tout discours politique se trouve être écrit par des petites mains sournoises qui ne se confrontent pas aux suffrages populaires. Il y a plus de malhonnêteté dans un discours politique de personnalités légitimement élues pour pouvoir s’exprimer que dans une expression anonyme de personnes devenues trop peureuses et trop frileuse pour assumer leurs points de vue.
N’oublions pas qu’en France, nous avons une étrange considération juridique d’une vérité qui. selon le pouvoir de se défendre de celui qui est concerné par cette vérité, de la vade retrogradée en une diffamation lucrative.
@LudikMajor : « il y a peut-être un cas légitime où l’anonymat doit tomber, c’est lorsque le débat n’en est plus un et qu’il sert exclusivement à provoquer de l’agression et de l’injure et non un échange respectueux d’idées »
Faux. Il faut juste apprendre à ignorer ceux qui sont inutiles, à ne pas leur donner de crédit ; ça fera plus de place pour ceux qui le sont…
On imagine bien les Résistants prendre leur vrais nom dans les réseaux en 40…
Les gens malfaisants le seront pas moins sans leur pseudos, ils exprimeront leur haine et leur incapacité à l’échange, au dialogue, à la contradiction sous une autre forme.
S’ils déversent des tonnes de verbiages vomitifs sur le net, ils le font sans internet, dans la rue, dans les bars, chez eux. Perso ils ne me dérangent pas, puisque je ne les lis pas, comme une grande majorité de mes concitoyens.
En dehors de ceux qui bossent dessus comme GB, sociologues, journalistes ou tout autres professions qui ont à faire avec le net, ils se lisent entre eux et mangent la m^me daube.
Le net ne rend pas raciste, il ne donne pas une tribune, il rend visible la fange, et cela peut être utile pour les combattre.
Je suis pour l’anonymat, car je n’ai aucun gout pour la visibilité, je n’aime ne pas être reconnu c’est ainsi, je ne suis pas sur facebook, pas sur copains copines d’avant et d’aujourd’hui etc etc… et pourtant, je n’ai jamais insulté personne, il faut dire que sur les blogs sites que je fréquente l’insulte n’existe pas, y compris au plus fort de l’échange….
Bonjour Guy
Totalement d’accord.
Et je trouve que ces responsables politiques qui exigent une transparence totale de nous, simples citoyens, sont bien plus réservés quand il s’agit de dévoiler « qui vote quoi » ou « qui est présent (ou pas) » dans les assemblées électives.
Ces assemblées auxquelles on nous presse de les y envoyer, même si on ne veut nommément PAS de madame Morano ou de mossieur Désir (le si mal nommé.
Elle et lui sont ou seront quand même bombardés têtes de liste de meurs partis au prochaines élections Européennes.
Et donc forcément élus, même si celles et ceux qui votent pour la liste UMP ou la liste PS ne veulent/voudraient pas d’elle ni de lui à Bruxelles/Strasbourg).
Entre autres bizarreries de notre « démocratie » si imparfaite.
Des poids et des mesures…
Zgur_
Pseudonyme, acronyme de Zone Générale d’Urgence Relative
Voté des deux mains pour votre texte,Guy.
La dame Morano devrait d’ailleurs y réfléchir à deux fois. L’anonymat lui aurait été bien utile pour masquer certaines de ses sorties lumineuses.
Je n’ aime pas Anne Sinclair et du Huffington Post les manières de faire. En réalité depuis le 1o déc. dernier je suis très en colère.
Non je ne suis pas inscrite sur Facebook.
Meilleure mine.
Kenavo.
Pour aller dans le même sens que bon nombre de commentaires ci-dessus :
1. Je suis pour l’usage des pseudonymes à des fins politique, artistiques, amoureuses… Que sais-je ? Et, par principe, je ne saurais restreindre ce droit au pseudonymat quand bien même des abrutis useraient de cette prérogative à des fins malveillantes.
2. Pour des raisons qui m’appartiennent, Jeremy Desaix est un pseudo. Je jouis du plaisir de pouvoir avoir cette identité numérique. Pour autant, je ne crois pas avoir manqué à ce jour de respect à des internautes. Juste pour l’anecdote, je pense être précisément beaucoup plus incisif avec mes interlocuteurs dans les débats oraux que je peux avoir avec eux dans la vrai vie…
3. Si une loi venait réglementer le droit au pseudonymat, eh bien Jeremy Desaix vous tirerait sa révérence façon Émile Ajar.
Guy : Il faut que tu lises L’arrache-coeur de Vian même si, j’ai bien compris, tu n’as pas encore accroché à l’oeuvre de Vian. Tu verras que La Gloïre, lui aussi, voit défiler quotidiennement des torrents de m….
“The dynamism of the Power combined together of a core focused high-spirited,aggressive and enthusiastic team at Bangalore Secretarial Services with an bulls eye view of the envisioned target is success Mantra in Bangalore Secretarial Services and the vitality of the Power combined together of focused high-spirited individuals show cases the buoyancy and ebullience in our set goals and is the success Mantra in Bangalore Secretarial Services »
The best Buffet Andhra Style Restaurants are now In Jp Nagar, Bengaluru which offers Indian , Chinese, And Continental Taste. This is one of the finest restaurant in Bangaluru which consists lot of fun in it. Try once you wont regret it!