C’était en septembre 2003. Je sortais en librairies mon bouquin Nos délits d’initiés. L’une de premières émissions de télévision à laquelle j’ai participé s’appelait « On ne peut pas plaire à tout le monde ». J’avais privilégié Marc-Olivier Fogiel à Thierry Ardisson pour être en direct et éviter ainsi que mes propos ne soient charcutés au montage. Je suis entré en plateau, tout à la fin de l’émission. Il devait être bien plus de minuit. Je suis arrivé pendant un sujet concernant la parution de mon livre. Quelques minutes au cours desquelles je me faisais consciencieusement massacrer par quelques biens pensants dont j’ai préféré oublier les noms.
C’était en septembre 2003. Je sortais en librairies mon bouquin Nos délits d’initiés. L’une de premières émissions de télévision à laquelle j’ai participé s’appelait « On ne peut pas plaire à tout le monde ». J’avais privilégié Marc-Olivier Fogiel à Thierry Ardisson pour être en direct et éviter ainsi que mes propos ne soient charcutés au montage. Je suis entré en plateau, tout à la fin de l’émission. Il devait être bien plus de minuit. Je suis arrivé pendant un sujet concernant la parution de mon livre. Quelques minutes au cours desquelles je me faisais consciencieusement massacrer par quelques biens pensants dont j’ai préféré oublier les noms.
(…)
À peine mal assis sur un tabouret inconfortable, la solide paluche de mon voisin a pressé mon épaule.
De sa voix assez particulière, il m’a lancé, penché tout contre mon oreille : « J’ai lu ton livre toute la nuit dernière. Tu as raison. Je suis avec toi. Tu peux compter sur moi ».
Cet encouragement inattendu et ce soutien si physique palpable, la force incroyable qui s’était dégagée de la pression exercée sur mon bras, m’ont dopé bien davantage que les encouragements effrayés de mes camarades restés dans la coulisse.
Soumis au feu plus que nourri des questions de MOF et d’Ariane Massenet, je fus soutenu d’un bout à l’autre de la séquence par les encouragements chaleureux de celui que la Providence avait placé près de moi.
Il ne cessait de souffler derrière moi des « Oui…Tu as raison » ou d’approuver mes propos dès que la caméra captait son regard noir.
À la fin de l’émission, une fois les lumières éteintes, nous avons passé à peine deux ou trois minutes ensemble, devant un verre de champagne tiède, prévoyant de nous appeler un jour prochain et de nous revoir.
Je n’ai évidemment jamais osé lui téléphoner.
Il y a des choses que l’on ne fait pas.
Ce soir-là, si important pour moi (j’en suis bien revenu…), il m’avait transmis une énergie qui m’a « tenu » bien au-delà de cette joute télévisuelle mineure.
Il est bien tard pour raconter cette histoire, cinq ans après.
C’est con.
Il portait un joli prénom, Guillaume.
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