Chaque fin d’été, ici, c’est la même chose. Un abominable spectacle. Un destin aussi tragique que celui de ces baleines ou de ces dauphins, qui se suicident en s’échouant sur certaines plages, à marée basse. Visiblement désespérés par le départ des vacanciers… Ne supportant pas l’idée d’être abandonnés… Ne pouvant surtout pas accepter d’être remisés une saison entière dans un entrepôt froid et humide… Les « piquets »* se pendent. Haut et court… Et eux, ils ne se cachent pas pour mourir ; contrairement aux oiseaux.
Chaque fin d’été, ici, c’est la même chose. Un abominable spectacle. Un destin aussi tragique que celui de ces baleines ou de ces dauphins, qui se suicident en s’échouant sur certaines plages, à marée basse. Visiblement désespérés par le départ des vacanciers… Ne supportant pas l’idée d’être abandonnés… Ne pouvant surtout pas accepter d’être remisés une saison entière dans un entrepôt froid et humide… Les « piquets »* se pendent. Haut et court… Et eux, ils ne se cachent pas pour mourir ; contrairement aux oiseaux.
(…)
Je crois que je ne me ferai jamais à cette vision d’horreur.
* Les piquets…
C’est donc ainsi que les nomment, ici, les hommes de l’art… Un jeune plagiste perplexe m’a d’abord expliqué qu’ils les appelaient entre-eux « les bouts de bois qui servent à fermer les tentes » ; et même, parfois, les crochets. Devant ma moue dubitative et mesurant toute l’ampleur de mon insatisfaction – voire ma déception – le novice a pris sur lui pour me conduire vers une sorte de chef plagiste, bien plus expérimenté. L’homme s’affairait dans une réserve.
C’est cet initié qui m’a enfin donné leur vrai nom. Comme on délivre un sésame.
Les piquets…
L’expert m’a cependant précisé, dans un sourire énigmatique, qu’il était possible et même autorisé de parler de « piquets en bois »…
Je ne l’oublierai pas.
0 commentaires