La scène que vous allez voir (vidéo dans le billet) s’est déroulée, le 19 mars 2010, entre les deux tours des élections régionales. Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche / Front de Gauche) participe à une distribution de tracts devant une cantine interprofessionnelle dans le XIIème arrondissement de Paris. Un étudiant de l’école de journalisme de Sciences Po l’interroge. Mélenchon prend l’exemple d’un titre du Parisien et l’échange va dégénérer…
La scène que vous allez voir s’est déroulée le 19 mars 2010, entre les deux tours des élections régionales. Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche / Front de Gauche) participe à une distribution de tracts devant une cantine interprofessionnelle dans le XIIème arrondissement de Paris. Un étudiant de l’école de journalisme de Sciences Po l’interroge. Mélenchon prend l’exemple d’un titre du Parisien et l’échange va dégénérer…
(…)
Mélenchon: Les journalistes sont de « petites cervelles »
envoyé par ecoledejournalisme. – L’info video en direct.
Bien sûr, on peut considérer que Jean-Luc Mélenchon a tort de se comporter ainsi ; qu’il s’agace bien vite et pour pas grand chose. Qu’il s’en prend, surtout, à un « précaire », loin de toute responsabilité.
Sans compter qu’il a, lui-même, allumé la mèche en évoquant, tout seul, ce gros titre, effectivement grotesque, du Parisien.
Il n’en demeure pas moins que j’aime énormément cette colère.
J’aime cette foudre qui s’abat, bien plus haut et bien plus loin, que sur le malheureux étudiant en journalisme que Mélenchon dégomme. [L’étudiant en question a lui-même mis en ligne et twitté cette vidéo : voir son compte Twitter, où il s’en explique, cette nuit : http://twitter.com/felixbriaud].
C’est au Journaliste avec un J, à ce qu’il est, parfois, devenu, que Mélenchon s’adresse.
Et, sans tomber dans un anti-journalisme primaire, un peu facile, la scène qu’il sur-joue, certes, un peu, est loin de sonner faux.
Où – je veux dire, où ailleurs que sur le net ? – Mélenchon peut-il trouver un espace – médiatique – pour dire ce qu’il pense de la presse ? Et donner de l’écho à son propos ?
Roué, particulièrement habile, excellent débatteur, bon connaisseur du net et blogueur émérite, je suis persuadé que Mélenchon sait très bien ce qu’il fait, en laissant exploser et, surtout, filmer sa fureur.
Je me souviens d’une discussion, il y a un peu plus d’un an et demi, dans le hall de la Maison de la Radio, où nous comparions, tous les deux, les vertus de nos téléphones portables respectifs, pour faire de bonnes photos et les publier ensuite sur nos blogs…
Je ne crois donc pas une seconde que Mélenchon soit « piégé », ni la future victime d’un sale buzz qui démarre (Rue 89, par exemple, évoque cette vidéo depuis 1h47, cette nuit !).
Mélenchon en a « gros sur la patate ». Il monte en régime et saisit une occasion qui se présente pour le dire.
Il a formellement raison : c’est l’un des usages les plus importants d’internet que de permettre la diffusion la plus large de ce genre de « performance ».
Pour finir, je crois vraiment que l’exaspération de Mélenchon dépasse, de très loin, ses propres difficultés avec les médias.
Mélenchon met simplement des mots crus, mais justes, sur une dérive qui existe et qui produit de multiples effets politiques et sociaux, particulièrement désastreux.
Alors, j’espère que les journalistes qui vont immanquablement regarder cette séquence, évidemment appelée à « buzzer« , ne vont pas réagir en défendant, une fois de plus, de manière corporatiste et automatique, LA profession, scandaleusement et injustement insultée par un homme politique.
Mais plutôt se demander si la colère de Jean-Luc Mélenchon ne pose pas de vraies questions de fond.
À suivre…
Il s’en passe des choses la nuit sur twitter, pourquoi ais-je donc désertée cette nuit ?
Pas d’opinion encore, mais ce qui est certain c’est le talent de Mélenchon comme blogueur, comme politique surtout.
Je n’ose imaginer ce qu’aurait été ton billet si ces propos avaient été tenus par Sarkozy par exemple… Une complicité égale ?
J’en doute.
Si on regarde la video (comme je l’ai fait) avant de lire la note… on est un peu surpris par la réaction de « Meluche » meme si on connait et aime le bonhomme pour cela.
Melenchon reproche aux journaux de ne pas parler de sujets de fond, et sur cela il a completement raison. En revanche, il me fait penser a un mec de droite, reac au possible, dans la facon ou il mets TOUS les journalistes dans le même panier. 🙂
@seb de careagit:
Pour ton information cher jeune homme, Sarkozy est President de la Republique. (je sais ca fait mal au cul mais il en est ainsi)
Elle fait du bien, cette vidéo. Elle n’est pas spécialement partisane je trouve, Mélenchon refusant de jouer au jeu de la politique médiatique, donc c’est écrit dessus qu’il ne cherche pas à embrigader qui que ce soit avec cette interview (selon moi).
Elle permet par contre de poser un paquet de bonnes questions sur le métier de journaliste, et je pense paradoxalement que toutes les réponses seront rassurantes, car en y répondant chaque journaliste réalisera précisément la nature de son métier.
J’ai hâte d’en voir une Ligne Jaune ou un Arret sur Images !
Tout ça parce qu’on ne lui donne pas tribne libre pour faire le panégyrique d’Hugo Chavez tsss
Plus sérieusement, et avec tout le respect que j’ai pour Méluche, tout ça est terriblement appelé, c’est tout constittif de sa perpétuelle mise en scène personnelle pour être pris au sérieux.
J’ai interviewé Melenchon sur les médias. Il est pleinement conscient de ce qu’il fait. Il a aussi une analyse très poussée de la médiacratie.
C’est une fureur contrôlée. Il passe un message.
(je ne mets pas de lien on va dire que je trolle)
@Careagit Le problème de Sarkozy c’est qu’il serait incapable d’échafauder une pensée cohérente sur la presse méphitique… Pour le reste, tu peux continuer tes pas de dances et lancer ton bâton en scandant les pauvres UMP….
@ donatien
Sachez, jeune homme, que parmi tous les amis que j’ai sur le Net, aucun, moi le premier, ne considère NS comme le président de la République. Pour une raison très simple : lui-même ne le croit pas, et agit comme s’il était toujours candidat à ce poste.
Quant aux journalistes, bien sûr tous ne sont pas à mettre dans le même panier. Mais il faut bien reconnaître que pratiquement tous ceux qui gravitent autour du Pouvoir sont contaminés gravement.
@Donatien @Vogelsong: Quel rapport ? Qd on est pas au pouvoir on peut dire ce que l’on pense et ne pas le dire lorsque l’on est locataire de l’Elysée ?
Si il est effectif, comme Guy semble le soutenir, que certains ne font pas le boulot, Sarkozy (l’exemple mais ca peut être qqun d’autre hein) ,n’a pas le droit de l’ouvrir ?
Vous me faites marrer les gars.
Fait rien, depuis cette nuit vers 1H46, heure de Paris-Orsay les journalistes sont remplacés par des robots bien plus fiables sans carte de presse mais avec carte mémoire. Maintenant pour jean-Luc Mélanchon, c’est bien fait pour sa gueule. Lorsqu’il était auX pouvoirS, Sénateur de l’Essonne depuis 45 ans minimum, parti au pouvoir 199762002 présidence de la république 1981-1995 que n’a t-il imposé l liberté des journalistes et la non concentration de la presse et des média (lagardère lalère tout seul) Alors pour changer la presse qu’il a lui-même bétonnée, qu’il crève, les mains au bout d’un manche de pioche ou une main au maillet l’autre au burin pour y écrire en curviligne. liberté j’aime ton non. Ce qui nous amène à la carte mémoire. C’est qui qui disait à Giscard sans destin « tout ce que vous faites, je l’utiliserai »
j’ai la mémoire qui flanche.
J’me souviens plus très bien….
@careagit : Arrête de faire ton troll… je commence a me penser que je te préfères en 140 caractères.
D’accord avec le fond, c’est probablement sur-joué et fait pour appeler le buzz, mais quand même, il traite vraiment de haut le pauvre Félix qui n’y peut couic ! pas sure du tout que cela va amener les éminents confrères à se remettre en question !
Entièrement d’accord avec ce billet, même si je crains que beaucoup de nos confrères butent sur la forme et, du coup, n’entendent pas le fond…
@ Sebdeçaréagit Sauf qu’évidemment Jean Sarkozy ne pourrait jamais ni socialement, ni politiquement, s’exprimer ainsi. La différence tient justement dans ce que certains osent dire et dans ce que d’autres ne diront, évidemment, jamais… Il faut écouter ce que dit la critique sur le fond, pas sa forme…
« Faut pas prendre les gens pour des abrutis ! » Quelle classe. Jean-Luc Mélenchon mériterait un Oscar. Il prend la tête de la critique des médias chez les politiques, pour quelques jours au moins (ce qui va permettre à la majorité de respirer un peu).
Bien sûr, c’était calculé. Jean-Luc Mélenchon est loin d’être idiot. Certes, le « léger dérapage » (en est-ce un) est sans doute moins contrôlé ici qu’il ne l’aurait été ailleurs. Peut-être JLM espérait-il que Félix Briaud « sorte » cette vidéo avant le second tour, pour faire le buzz. En campagne électorale, les mots engagent. Ici, Mélenchon commente, ne répond pas sur le fond. Déçevant de la part d’un esthète comme lui, titulaire d’une maîtrise de philosophie.
En se comportant ainsi, sur le trottoir (éludant d’ailleurs la question des prostituées), face à un étudiant-journaliste, Mélenchon se trompe de cible. OK, les journalistes doivent se remettre en question. Il y a du ménage à faire. En école de journalisme, on s’y emploie. On travaille sur ce qu’est un sujet « concernant », on critique les médias qui font de la merde. On s’interroge sur les raisons de la crise de la presse, et sur le rôle des journalistes et des patrons de presse dans tout ça. Le journalisme change, devient moins dictateur de pensée (moins IIIe République), et ce n’est que le début ; la politique aussi doit changer. Les politiques doivent eux aussi se remettre en question et notamment Jean-Luc Mélenchon. Ecoutez ce qu’il dit dans cette vidéo : « Vous vous trouvez digne de parler à un homme comme moi ? » On peut donc être un homme politique « de gauche » et refuser de parler avec les autres ? Soit.
En tous les cas, ce coup d’éclat face à un étudiant-journaliste ne risque pas de faire avancer le schmilblick (le fond, Jean-Luc, le fond). Politiquement, un bon débat filmé et podcasté depuis une grande école de journalisme aurait pu avoir plus d’impact et faire moins populiste. Le populisme gangrène la politique.
y a aussi comme une tentative toute pédagogique de créer un petit électro-choc dans la cervelle du jeune apprenti quelque peu endormie…
Las, si on s’en tient à ses réactions sur son twitter,un temps de maturation conséquent semble nécessaire pour obtenir l’effet escompté:l’émergence d’une conscience.
@guy
Jean ou Nicolas ? (ou les deux d’ailleurs)
@ donatien Je réponds sur Jean, évidemment.
Le plus dur est de savoir ce qu’est un journaliste et à quoi ça sert. généralement plus à faire de l’argent que de participer à l’émergence d’une conscience. Et puis un journal c’est au jour le jour. Et le 30 pour le quinze, soit les rédactions n’ont toujours pas quitté l’apéro soit il en rajoute au foutage de gueule. Ben méluche a raison sur un point, « Vous savez à qui vous parlez »
Il a trop lu Confucius » Envisagez que vous parlez à un homme de mon rang » (Je suis ancien précepteur de la cour)
Entre le billet d’hier et celui d’aujourd’hui, le lien est fait sur la nécessité d’une interrogation profonde sur ce métier dont l’ambition est noble : informer.
Dans le cadre du Festival « Visa pour l’image » il m’arrive de rencontrer des reporters pour qui cela a encore un sens. Cela pourrait me rendre ironique et cynique, mais en fait non, ça m’attriste.
Aujourd’hui, quand on voit le talent, la richesse, la profondeur de certains blogs politique, je me demande comment on peut avoir encore l’envie de demander à Duhamel, Aphatie, Giesbert, Joffrin (la liste est à compléter…) leurs avis. Ils font des commentaires, du bla bla pétri d’un orgueil ridicule, d’un égo gonflé à bloc. Aucune analyse, aucune investigation, aucune pertinence. Ce sont des « animateurs » politique. Malheureusement. Ils ont tant à perdre de leurs gloire aussi éphémère que factice.
« Ce ne sont rien que des journalistes qui nous font perdre du temps » (oui Thomas Legrand aussi, désespérant sur @si).
Désolée d’avoir été un peu longue (coucou Xavier Bignet) mais le sujet me préoccupe avec sincérité…..;-)
Hé, les commentateurs énervés, le monsieur Birenbaum a dit « se demander si la colère de Jean-Luc Mélenchon ne pose pas de vraies questions de fond ».
Personnellement, je m’en contre-cogne que Mélenchon soit le dernier des abrutis, le premier des français, le dernier à payer sa bière ou la charité qui se fout de l’hôpital.
Ce qui m’intéresse, c’est pas le numéro de portable du tailleur de costard le plus rapide à l’ouest du pecos, mais plutôt des réflexions de journalistes lambda sur ces supposées « vraies questions »… SVP
Le propos de Mélenchon est juste et je peux témoigner avec Vogelsong qu’il repose sur une analyse rigoureuse et sans doute pertinente d’une dérive du système médiatique vers une certaine forme de prostitution (justement).
Mais le mépris, l’arrogance et l’insulte avec lesquels il crucifie son interlocuteur disqualifie à la fois le propos et son auteur – qui apparaît là comme un personnage empli de suffisance. Et c’est bien dommage.
Mélenchon, au cours de l’entretien qu’il a eu avec des bloggeurs, et dont parle Vogelsong, avait également expliqué comme il se plait à lui-même manipuler les médias en usant et abusant de la faiblesse du système.
La faiblesse du système ? Des journalistes précaires, sous-payés et sur-exploités – selon Mélenchon lui-même.
Je ne suis pas sûr qu’il soit très productif de tourner sa révolte et sa rage – aussi justifiées soient-elles – contre les « maillons faibles », elles-mêmes largement victimes du système.
Il manque la question initiale, et donc le contexte. Mélenchon répond à une question de politique ou sur les médias ?
Sinon, pour le reste, on a le Mélenchon habituel, en face du p’tit con habituel.
Vogelsong est timide 😉 Nous avions interviewé JLM sur le sujet en janvier dernier : http://bit.ly/9UNc68 (1ere vidéo)
Réponse plus argumentée (et calme), sur la même ligne.
C’est vrai qu’il est dommage de voir, sans généraliser, la nouvelle génération de journalistes aussi formatée, traitant de sujets racoleurs, bien loin des préoccupations des français, surtout après une élection au taux élevé d’abstention.
Je comprend d’autant mieux Mélenchon, face aux journaleux de France, qui non seulement, s’exécutent quand le gouvernement décide de nous imposer un débat populiste tel que celui sur l’identité nationale, ou quand le people, les buzz, les petites phrases, empêchent tout débat d’idées. Tant de diversions dont les journaleux se font complices et qui nous font s’interroger chaque jour sur leur indépendance vis-à-vis du pouvoir et sur leur réel sens de l’intérêt général.
Mais si l’on se souvient, la campagne des Présidentielles en 2007, avait montré le ton. Aujourd’hui, tous critiquent la politique de Sarkozy, mais pourquoi n’ont-ils pas fait ce travail de critique à cette époque ? Juste pour assurer leur plan de carrière, les amis du monarque détenant les grands groupes de presse et des médias ? Il était clair, même avant la crise, que ce programme sarkozyste était profondément inégalitaire et incohérent, mais aucune de ces incohérences n’a été relevé à l’époque.
Il me font donc penser à ces politiciens qui ne pensent aussi qu’à ça, défendre leurs petits intérêts personnels, leur place au soleil. Il suffit de voir les députés umpistes aujourd’hui, effrayés à l’idée de perdre leur place de députés au vu des futures élections législatives après les Présidentielles de 2012. Pitoyable ! Les français, la dernière de leurs préoccupations.
Alors, ce « félix » est-il représentatif de la nouvelle génération montante de journalistes en France ? Si c’est le cas, je vais finir par croire que les futurs robots-journalistes pourraient aisément les remplacer ! 😉
Je suis également étudiant en journalisme, et, bien qu’ayant une sympathie certaine pour Mélenchon, son comportement est odieux et inexcusable dans cette vidéo. Le Parisien est un quotidien régional et populaire, que ça lui plaise ou non. Qu’il accepte donc que ce journal ne soit pas aussi engagé que Libération ou l’Humanité, ce n’est pas le but. La généralisation des journalistes et de leur métier que Mélenchon fait n’a aucun sens. Il ne devrait pas oublier qu’il y a un public pour Le Parisien, et que ce public ne s’attend pas à entendre parler des régionales en Une tous les jours de la semaine… On parle toujours à un public.
Bah.
Melenchon est un type très brillant. Et manifestement, le type qui l’interviewe n’a pas capté de suite l’ironie du bonhomme. Alors le Mélenchon s’est payé un étudiant de Sciences-Po, la machine a produire des journalistes.
Et forcément les jeunes journalistes de Sciences Po, sortant tous du même moule, il en profite pour généraliser.
De la même manière qu’il attaque les commerciaux et autres managers de grandes industries, qui sont selon lui (et il n’a pas forcément tort) responsables de la crise actuelle, à grands coups de spéculation et qui sont incapables de décrire avec précision ce que leur boite fabrique.
Merci donc Guy, pour votre saine réaction et de ne pas avoir pris parti pour la grande machine journalistique, qui mérite des critiques, certes un peu plus subtiles que celle que vient de délivrer Mélenchon, mais qui ne doit pas oublier qu’un bon coup de pied au cul, de temps en temps, çà remet les idées en place.
La critique de Melenchon du système médiatique est pertinente. On ne peut pas dire qu’il a entièrement tort, même s’il grossit le trait.
Mais bon, il se doute bien que c’est pas le pauvre étudiant en journalisme qui en est responsable. Je trouve ca un poil salaud de s’en prendre à lui.
Il m’est arrivé le même genre de chose lorsque j’étais étudiant et je me suis fait allumer par un politique bien connu.
Face à un mec qui a bien plus l’habitude des médias que toi, tu écrases et tu te fais tout petit… Pas agréable
http://bit.ly/bU2Mmk
Je ne suis pas d’accord avec la fin du billet…
La facticité me fait gerber, et même si c’est la facticité de J.-L. Mélenchon.
Il lance lui-même le sujet. Que fait il mine d’attendre ? Que le jeune journaliste lui dise » ben ouais, vous avez bien raison, tous mes collègues sont des ânes bâtés vendus au grand capital ». Ben voyons. Non, il a devant lui un interlocuteur pugnace et pertinent (n’en déplaise à J.-L. Mélenchon si prompt à embrasser toutes les causes, la situation des « putes » des bois comme il les appelle élégamment, est une tragédie de l’exploitation et ça pourrait appeler un commentaire « politique » de sa part, justement.), et je préfère un journaliste pugnace à un homme politique démago.
Et je croyais que ce qu’on aimait dans cette épicerie, c’eétait le journalisme pugnace 🙂
C’est trop facile de se manger un étudiant en journalisme pour son 4h, de se mettre à le tutoyer pour le refroidir. IL croit quoi, J.-L. Mélenchon, qu’il nous impressionne avec sa brutalité fanfaronne ?
Il croit qu’on n’a pas vu qu’il est tellement bouffi d’orgueil qu’il ne veut pas admettre que bon ok, c’est vrai, c’est lui qui a lancé le sujet ?
Le vrai péril à lui trouver du crédit sur cette séquence, c’est la « frêchisation » de la politique…Je suis agressif ? c’est pas de ma faute, c’est les méchants médias qui me font monter en pression… Je suis violent ? c’est pas ma faute, on me parle pas de ce que je voudrais évoquer ( et que les méchants médias occultent) … Je suis vulgaire ? je ne le suis pas en privé, mais c’est un clin d’oeil pour faire passer mes messages ( que les méchants médias veulent filtrer) … Je généralise (« sale corporation voyeuriste » metier pourri » » tous les mêmes »)? Evidemment quand on me demandera de m’expliquer je concèderai qu’il y a des bons journalistes, mais en attendant je balance mes slogans a deux balles à mes cons d’électeurs en attendant.
Il faudrait peut être que J.-L. Mélenchon redescende sur terre. Il a fait a peine mieux que le PC tout seul à l’élection précédente. IL doit représenter sur son nom 1 à 2% des votants. LE Front de Gauche a 2 fois moins d’élus que le PC la dernière fois. La Terre et la une des journaux ne tournent pas encore forcément autour de la vie du Front de Gauche encore moins du Parti de Gauche.
Alors « dignité » et « gravité »,parlons en. La dignité, le respect dû aux électeurs, c’est la pédagogie, qui n’empêche pas de chambrer les journalistes mais pas d’exploser la ligne jaune comme ici. Et la gravité, il faut expliquer à J.-L. Mélenchon que c’est un antonyme de « pitrerie » et pas un synonyme.
Dignité, gravité : je veux bien, mais « modestie », ca lui ferait pas de mal.
(Et qu’on ne vienne pas m’accuser d’esprit partisan : j’ai voté pour lui)
« C’est trop facile de se manger un étudiant en journalisme pour son 4h »
@Thomas
J’ai souvent vu Mélenchon dans diverses émissions politiques, sur LCI, etc…, même s’il n’emploie pas le même langage cru, il ne se laisse guère impressionner par le statut des uns ou des autres et dit toujours ce qu’il pense sans prendre de gants.
Là, il est sorti de ses gonds, mais je pense qu’il en aurait été ainsi avec n’importe quel autre journaliste qui aurait posé la même question. Peut-être aurait-il fait plus attention à son vocabulaire avec un journaliste confirmé, c’est vrai, mais il aurait attaqué sur le fond pour les mêmes raisons.
Enfin, c’est ce que je crois.
@nomad.soul
je vois ce que vous voulez dire mais justement c’est pas le fond qui me pose vraiment problème. Qu’il fasse la démonstration politique du pouvoir de certains médias, avec des arguments à l’appui, très bien. QU’il soit sanguin et vigoureux, pourquoi pas, après tout un peu d’authenticité ne fait pas de mal.
Mais justement. De l’authenticité, pas de la posture.
Ce n’est pas le journaliste que le lance sur le sujet. C’est lui. On voit bien que le journaliste n’avait absolument pas prévu de lui parler de la Une du parisien, mais qu’il le prend juste au mot et qu’il argumente un peu : en gros qu’il essaie de nuancer la tirade bas-du-front dans laquelle J.-L. Mélenchon se lance, à savoir que si le parisien traite le sujet des maisons c’est exprès pour occulter perfidement la fantastique victoire des forces du progrès aux régionales. Le journaliste essaie juste de dire que c’est un peu plus complexe, et à moins d’être gouroufié par J.-L. Mélenchon, c’est difficile de lui donner tort.
Et comme ce dernier voit que son exemple est tout pourri, et qu’il est trop fier pour l’admettre, il se met à insulter le journaliste, à lui intimer de ne parler que de ce que Sa Majesté veut, et d’insulter toute la profession (je n’en suis pas, pas de corporatisme dans mes mots donc).
C’est tout simplement lamentable. SI F. Lefebvre avait eu le quart du même ton et des mêmes mots envers son interlocuteur, on serait tous vent debout à hurler contre la menace à la liberté d’expression. J’en veux à J.-L. Mélenchon de faire du spectacle au lieu de dénoncer la société du spectacle : c’est, très précisément, un capitulation.
Enfin c’est ce que je crois 🙂
Je me souviens, il y a quelque années, au cours d’une conversation anodine, d’avoir terriblement vexé une pigiste en prétendant que le journalisme est un gagne-pain comme un autre ! Le dîner que j’escomptais m’est alors passé sous le nez, et pas que le diner. Mais ne parlons pas de mes étourderies. Je précise que je tiens le même discours aux journalistes hommes – pauvre de moi !
Plus « généralement » chez « certains » journalistes comme chez « certains » hommes politiques, ce qui m’exaspère le plus c’est, pour les premiers, la volonté (ou justement la docilité, l’absence de volonté forte) d’œuvrer au contentement de la niaiserie « des gens » – ça intéresse le gens disent-ils souvent mais sans doute sont-ils trop sots pour intéresser les gens autrement (et que l’on nous épargne les sermons sur l’élitisme et cætera) ; et pour les seconds, la non moins niaise ambition de montrer qu’ils sont comme tout le monde. Qui a sincèrement envie d’être gouverné par un homme dont le principal mérite est d’être comme tout le monde? Pour paraphraser un ancien : ainsi qu’en sots politiciens, notre siècle serait-il devenu fertile en sots électeurs ?
Il faut espérer que les hommes politiques et les journalistes travailleront à se déniaiser mutuellement. Sinon comment voulez-vous que nous autres qui sommes abrutis à longueur de journée par notre gagne-pain puissions nous intéresser à d’autres choses qu’à nos niaiseries réconfortantes ?
Justement, Thomas, je viens de lire un article sur marianne2.fr qui répond à la question : « Se serait-il comporté de la même manière avec un « vrai » journaliste ? »
Bénédicte Charles, l’auteure de l’article « Mélenchon, rageur, trollé mais vaillant ! » , y répond :
« les étudiants de sciences-Po se trompent. Jean-Luc Mélenchon se serait comporté de la même manière avec un «vrai» journaliste. Il l’a d’ailleurs déjà fait. Ainsi, en 2009, il avait lancé à Arlette Chabot, en plein direct, un sonore «Allez au diable !». Un an plus tôt, il avait accusé Jean-Marc Sylvestre de faire de la « propagande ». Le 7 février dernier, il a taclé le «mauvais esprit» de Jean-Michel Aphatie, sur le plateau du Grand Jury. On ne peut donc pas accuser Mélenchon d’être fort avec les faibles et faible avec les forts : tous les journalistes sont logés à la même enseigne. »
Je ne mets pas le lien car ça met trop de temps à être publié ( 😉 ) !!! mais il est en ligne depuis 14H01 sur Marianne !!
@William
« on parle toujours à un public »
Un journal de « Gauche » et un journal de « Droite » n’ont au départ, certainement pas le même public
Voilà donc une des grandes différences d’internet par rapport aux « médias classiques ». Sur internet, on peut picorer l’info, la recouper, l’approfondir et en définitive avoir une vision moins réduite que la lecture d’un seul article (quelquefois partisan). Il n’y a plus de public ciblé.
Est-ce mieux ou moins bien, c’est un autre sujet.
Qu’est-ce qui peut me garantir qu’un journaliste est toujours intègre?
Nomad soul a tiré plus vite que moi !
Mélenchon, avec son sale caractère qu’on prend bien soin de mettre en exergue, appuie là où ça fait mal.
Un exemple : avez-vous lu dans la presse papier « sérieuse » le moindre papier sur les excès gratuits de vitesse de Xavier Bertrand (144 au lieu de 90) au retour d’une réunion électorale où il avait rappelé la règle de la « tolérance zéro » ?
http://tinyurl.com/67j7vy
J’ai aussi vu ou entendu Mélenchon rhabiller pour l’hiver quelques journalistes mais, il faut l’admettre, pas du tout aussi violemment.
J’ai plus que trouvé malvenue la sortie de Mélenchon sur ce coup-là. Notamment en tenant compte de l’interlocuteur qu’il avait.
Cela dit il a sans doute réussi son coup tel que tu l’analysais : faire buzzer et susciter un peu le débat. Avec bien sûr la réaction « les journalistes sont des vendus » et celle inverse et corporatiste (qui n’a finalement pas été aussi fréquente).
Mon sentiment reste quand même que faire réfléchir les journalistes (qui le font quand même un peu), c’est bien mais que cela en touche une sans faire bouger l’autre à la plupart des patrons de presse et leurs actionnaires qui sont au final les décideurs…
Tu vois que je ne me trompais pas complètement 😉
J’ai retrouvé sur FaceBook, Dailymotion et ici 2 critiques récurrentes.
1- Son emportement est la preuve d’une haine contre le métier même de journaliste, ce qui fait de lui un combattant de la liberté d’expression. Je trouve cet argument totalement bidon, j’en veux pour preuve un exemple très simple : au sein de son parti, le Parti de Gauche, 2 publications paraissent, il n’y jette qu’un regard avant parution et n’empêche jamais les rédacteurs de suivre leur ligne directrice.
2- Le fait qu’il dise « Vous dites ça à un homme comme moi », prouve un égo sur dimensionné. Là encore je suis totalement en désaccord. Il suffit de comprendre que Mélenchon entend par là « moi, élu du peuple », lui, en tant que représentant du souverain, en opposition à un guignol quelconque sorti d’un chapeau.
Je pense que ces deux arguments sont tous deux viciés par une erreur d’appréciation.
Bonsoir Guy
C’est un teaser pour une prochaine émission de la Ligne Jaune avec JL Mélenchon ?
Sinon, ce que je trouve regrettable dans les propos de Mélenchon, c’est leur forme outrancière et inutilement agressive. Pourtant, il y aurait matière à débats… d’où ma question.
Au fait, hier Mélenchon a qualifié Zemmour de « brillant intellectuel ». Marrant ces connivences entre antilibéraux de gauche et antilibéraux de droite…
JL Mélenchon nous fait son François Bayrou sur les médias… Sauf que FB s’en prenait à des « figures » du journalisme, JLM, lui, après s' »être fait » Arlette Chabot passe à l’étudiant.
Et cela, ça compte que le fond de ses propos (auxquels je souscris, ou presque).
Charles.
… ça compte autant que le fond…
Charles.
Quant au blog de JLM, la parole n’y est pas tout-à-fait libre… Je n’ai jamais pu commenter un de ses posts… Toujours modéré. Donc je ne pleure pas trop sur le fait que les journalistes semblent appliquer ses méthodes à lui.
Je suis tombée par hasard sur Jean-Luc Mélenchon dans la rue, oeil de Lovely il était proche du style vestimentaire de N. Sarkozy: Boots John Lobb, jean Emporio Armani et imper’ Ermenegildo Zegna. Bref, il est habillé pour déverser du casse toi pauv’ con sur l’adolescent bourgeois pour se défouler.
bien qu’ayant bien souvent été en opposition avec lui (Europe, Chavez), de tels moments chez lui justifie le fait que j’ai toujours visité son blog bien plus souvent que ceux de certains pourtant plus proche de mes opinions.
Et j’en viens à me demander si ce n’est pas le seul candidat de gauche réellement supportable (que l’on peut supporter).
Parce que franchement le coup du bordel comme celui de la burka ;-))
Ben quand je regarde le précédent billet de Guy titré « kleenex », franchement, je me dis que, tout de même, le père Jean-Luc, ben finalement, il a pas **** (censure cause appartenance à la sale corporation et pas envie d’avoir d’emmerdes avec).
Ce que dit M. Mélenchon est exactement ce que je pense. Mot pour mot.
Que l’on soit de droite o ude gauche, soyons tout de même honnête. L’information délivrée par tous les médias officiels sont d’un niveau pitoyable.
Je me suis toujours demandé comment est ce que le type qui a fait des études, a appris à analyser une info, à présenter une info, à discuter une info peut tomber si bas et écrire des papiers aussi peu intéressant.
Notre société, qui possède absolument TOUS les outils pour être une société du savoir, de la connaissance, n’est que primitive.
Pas d’accord Guy à la foi sur la forme et sur le fond.
Sur la forme, le passage en tutoiement, en insultes gratuites et quoiqu’en pense les affidés de Mélenchon, l’explosion de son égo, nuise à l’écoute de tout discours cohérent. Fréche fait la même chose avec moins de fond peut-être, mais cela donne le même résultat. La forme tue tout ce qu’il pourrait y avoir de censé dans son discours. Sans compter que la manière dont se passe l’interview laisse un doute à savoir si c’est lui-même qui a fait partir le sujet pour organiser son dérapage.
Sur le fond, si l’objectif est de critiquer la légèreté des sujets des journalistes, il y avait mieux que le sujet de la prostitution. Il y a certainement plus de prostitué(e)s en France que de Burka dans l’Union Européenne, leurs conditions sont loin d’être faciles et leurs clients sont autant de gauche que de droite, certains étant peut-être proche du parti de gauche. Donc non le sujet n’est pas mineur.
Ensuite, cette idée très « de gauche » qu’il y a des sujets bien et des sujets moins bien pue un peu trop la bonne pensée: je ne parle pas de censure, je dis juste qu’il y a une vision très assumé à gauche d’une bonne morale à suivre (chez les écolos elle est très marquée). C’est très amusant car ce sont les plus athée qui se toquent l’envie d’une pensée très moraliste sur ce qui est bien, ce qui est important, ce qui est mineur. Je pense moi aussi que certains sujets sont plus importants, mais je ne cherche pas à l’imposer à qui que ce soit.
Enfin, j’aime beaucoup la différence que l’on fait entre la gauche et la droite sur ces réactions alors que ce qui est derrière pue autant des deux cotés. Que la pensée soit plus élaborée d’un coté que de l’autre n’excuse rien pour ma part, l’idée que les politiques puissent se permettre de dire ce qui est bien à publier, à questionner… pue. Même fait avec les meilleures intentions, cela finit TOUJOURS par dériver. Introduire une orientation politique dans la critique des médias pue car on sera toujours plus bienveillant avec les médias proches de ses idées. Les exemples données de la grande liberté accordée par JLM me font d’ailleurs tordre de rire: il a deux journaux qui paraissent dans son mouvement et il ne les censure pas. Pensez vous qu’un journal édité par le Front de Gauche va instiller des idées très subversives pour JLM? Pourquoi censurer un journal proche de ses idées, l’autocensure suffit. La meilleure manière pour moi de voir la vrai notion de liberté, c’est en allant voir les commentaires du blog. Ce que j’y ai lu est très modéré… (et l’intervention d’un commentateur sur ce blog ici tend à me confirmer la forte modération…). Acrimed tant cité en exemple par beaucoup ne permet pas le moindre commentaire. En comparaison, les commentaires sur arret sur image peuvent être violents contre les producteurs même d’asi. Il y a bien le filtre de l’abonnement, mais une fois passé ce filtre la liberté de critiquer me paraît complète contrairement. Je me méfie donc de ces donneurs de leçon, en particulier dans la famille de gauche dont je me sens proche car derrière ces bonnes intentions ce cache la morale qui permettra toutes les dérives.
PS: je ne suis ni journaliste, ni apprenti, et à des années lumières de ceux-ci. Mes remarques sont donc celles d’un simple citoyen et non celle d’un corporatisme quelconque.
@ Patrick C Analyse estimable. Ici pas de modération. Donnez-vous en à coeur joie 😉
@ lovely Tout ne se résume pas à l’habit princesse…
@ Dante Haguel Ah non. Rien de ce genre.
En 2010 l’habit est un puissant décryptage de la personne.
Après visionnage complet ( enfin il manque le tout début ), je dois dire que j’adore toujours autant Mélenchon, pas forcément du point de vue des idées, mais plutôt la forme.
Il utilise un faux parler-vrai. C’est un langage politique car on voit bien qu’il maîtrise tout de bout en bout, même les insultes ( « petite cervelle » est une insulte bien plus maîtrisée que « pov’con »).
Mais en même temps, il est naturel et semble assez agacé. En tout cas, il le fait très bien.
Sur le fond, sans être forcément d’accord sur la généralisation, je trouve qu’il met le doigt où ça fait mal.
Que les journalistes aient une vision partiale des sujets qu’ils traitent me parait assez évidents ( d’un point de vue économique, l’idée du libéralisme domine ).
Que les journalistes « surfent » non pas sur des sujets concernants, mais sur des des sujets racoleurs, qui rabaissent l’intelligence du citoyen à un niveau presque reptilien ( sécurité, prostitution, immigration…) est assez courant.
Que les journalistes développent de grands débats sur des « buzz », des petites phrases n’est pas nouveau. Que d’énergie perdue !
@dedalus
training du Grand O
je pense au contraire que les propos vifs et certainement maitrisés de Melenchon agirons sur ce jeune étudiant de Spo (après tout cette école s’y prête ou s’y prêtait ) comme un coup de tonnerre…il lui lance un avertissement sur ce que la mollesse des neurones peut engendrer….il a agit en bon père de famille…si ce jeune a quelques neurones pas encore formatés, il lui aura sans doute sauvé sa matière grise….un petit cours de comprenette salutaire pour lui et les pauvres jeunes dans ces boites à journalisme ou le formatage fait pitié….
Après tout, tout les grands hommes ont souvent été des petits cons et c’est tant mieux….
@ Lovely, vous avez raison, lorsque l’on fringue en 2500 euros pour devenir le représentant du peuple à 400 euros par mois, dans une manif obligatoirement poisseuse, il faut que le journaliste sache bien qui est le chef!Il s’habille en Sarko et contient les mêmes propos dans les tripes.
Maintenant, comme on est jamais si bien servi que par soi-même, que Méluche crée son journal sans racolage ni people, ni Q, le vende à 500000 ex. Même en numérique!
Pour un parti politique, il est très facile d’obtenir le budget de MédiaPart!
Et là habillé en 20 euros, il pourra participer à notre émancipation.
http://www.lepost.fr/article/2010/03/31/2012639_jean-luc-melenchon-n-aime-pas-les-journalistes.html
Salut Guy, je viens au renaud depuis @si !
D’abord Mélenchon (que je considérais jusqu’à maintenant comme l’un des rares hommes politiques digne de ce nom) se conduit comme un galopin dans cette affaire, sur un sujet qui mériterait un vrai débat (est-il vraiment normal de cacher les putains sous le tapis, de les embarquer au poste à chaque occasion et de leur faire payer des impôts par dessus le marché en bon maquereau)
De plus que n’êtes-vous sur – ou au-delà – de la Ligne Jaune ? Vous êtes fâché, en grève, en RTT, en vacances (barrez les mentions inutiles)
À tout de suite,
PG
On en a marre des journalistes qui parlent du hot-dog de Sarkozy avec Obama alors qu’on connait tous des gens malades au travail, des radiés du Pôle emploi, des expulsés de chez eux à cause de loyers qui ont explosé !!! Et après étonnez-vous que la presse d’info se porte mal ! (L’huma le fait mais est trop connoté coco ca fait fuir)
Bravo Mélenchon ! Pour ceux qui veulent aller plus loin, une enquête dans une école de journalistes démontre qu’il a 100% raison.
Par contre il est maladroit de dire que la prostitution est un sujet mineur.
le lien vers un résumé du Livre « Les petits soldats du journalisme », instructif :http://www.acrimed.org/article935.html
Et j’espère que ce lien vers un autre journal de journalistes accrédités, juste participant au débat démocratique ne sera pas censuré merci !
Bonjour à tous,
M’est avis de penser que l’erreur du journaliste, que semble vouloir mettre en exergue Jean-Luc Mélenchon, est son manque d’ambition dans sa vision d’un problème. Le journaliste argue la défense des femmes en parlant des maisons closes comme panacée à ce problème, or confondre la conséquence et la cause est un manque d’analyse et de mise en perspective. La vraie question aurait été de poser le problème de l’augmentation récurrente du nombre de femmes encline à se prostituer pour vivre, ce qui a pour conséquence d’être géné de voir nos trottoirs fleurir de roses fanées.
Donc défendre les femmes est une lutte sociale et non un débat d’organisation clinique, hygiénique, des dérives du système régissant ce social. Ce manque cruel de mise en perspective, de recul, d’analyse et au journalisme ce que le manque de culture est à notre société.
Je crois que beaucoup de journalistes font bien leur travail, mais là est le problème, c’est la formation à ce travail qui paraît fagocyté par une époque qui court au plus immédiat et qui ne remonte plus le fil d’Ariane des évènements qui établissent une continuité vers un contexte.
La réflexion des problèmes d’aujourd’hui ne soignera pas plus nos maux, qu’un pansement sur une fracture ouverte…
Deux remarques à propos de cette vidéo, mon cher Guy.
1/ Coup de chapeau à cet étudiant journaliste Sciences-Po. Il s’appelle Félix Briaud et il a bien tenu le choc face à Mélenchon. Il le relance sans s’énerver. Le jeune Félix est seul avec sa caméra. Il fait le son, l’image et il pose les questions face à un vieux grigou très agressif. Félix Briaud, bravo. (le jeune homme franco-américain chante aussi dans un groupe de rock, il sait tout faire…)
2/Mélenchon n’a pas tort. Il a même quelquefois raison, par exemple sur le Tibet, mais ceci est une autre histoire. Sur la presse, il est excessif mais totalement dans le vrai car les dérives des médias sont évidentes : un torrent de médiocrité qui fait insulte à la démocratie.
Donc un grand merci à Félix et à Jean-Luc pour ce grand moment de vérité.
« Mélenchon n’a pas tort », dans le message précédent….
@lilou 45 Certes…
@ Patrice Guyot La Ligne Jaune c’est ce soir.
Merci carotess. Et donc…
Vous vous souvenez de cette image de Bayrou mettant une baffe à un gamin qui lui faisait les poches ? Et bien, là, Mélenchon fait la même chose. Il met une baffe à un sale gosse qui a mal fait ses devoirs. C’est une bonne chose pour lui ! Si ça peut lui permettre de ne pas devenir « la voix de son maître », de penser par lui-même, de ne pas parler forcément au nom de sa caste, de sa corporation, peut-être que dans 20 ans, il remerciera Mélenchon !
Comment peut-on souscrire une seule seconde à cette pseudo colère de Mister Mélenchon qui n’a d’autre aspect que la sortie d’une homme grossier, mal élevé et qui ne respecte pas une personne qui ne fait que lui poser une simple question. Oui la prostitution intéresse les français, oui la condition humaine de femmes et d’hommes pourrait certainement être améliorée, oui la société a besoin de telle débat pour avancer. Or Monsieur Mélenchon préferait peut-etre que l’on parle de la survie de son pauvre petit parti et de sa propre personne qui ne fait que contester et ne propose jamais rien.
Cette réaction n’est pas celle d’un homme d’état, cela me fait bien rigoler quand j’entend « ah mais oui enfin un homme politique qui n’a pas la langue de bois »… tu parles, quelle hypocrisie. Je suis un simple citoyen sans étiquette politique et pourtant je ne vois ici que l’infammie la plus pure devant quelqu’un qui essaie de faire de façon correcte et simple son travail à savoir: poser des questions à une personnalité politique censée représenter les citoyens français.
Au lieu de cela notre ami mélenchon se vautre à nouveau dans la fange de ses propos totalitaires et vide de sens alors que l’on essaie de lui parler d’un problème de société qu’il a lui même évoqué.
Soutenir cet homme est pour moi un véritable scandale.
Que cet monsieur en plus n’exprime aucun regret et s’attaque à la presse libre de notre pays me donne envie de vomir.
Quelle honte pour la politique française, j’espère que les gens ouvriront un jour les yeux sur la vraie valeur de personnes telles que Mélenchon que ne font que profiter de la misère des gens afin que l’on parle d’eux et qui ne réalise finalement jamais rien.
Honte à vous Monsieur Mélenchon
Un simple citoyen français qui apprécie encore d’avoir une presse libre dans son pays et qui attend de ses représentants politiques qu’ils répondent de façon correcte et sans détours vulgaires et haineux aux questions qui intéressent effectivement la société d’aujourd’hui
ce buzz dont est « victime » Mélenchon apparaît comme un assez cocasse retour de bâton, après que celui-ci ait sauté à pieds joints dans un autre buzz il y a un mois, de façon très peu confraternelle et au détriment de Peillon…
« Mélenchon : retour de buzz »
http://antennerelais.canalblog.com/archives/2010/03/31/17428210.html
Mélenchon c’est fait couillonné et cela n’est pas étonnant.
« Mélenchon: Les journalistes sont de “petites cervelles”
envoyé par ecoledejournalisme. – L’info video en direct ».
Voilà ce que BiBi lit sous la vidéo Dailymotion.
Curieux : cependant à aucun moment BiBi n’a écouté cette phrase mise en exergue ( « Les journalistes sont des petites cervelles »).
JLM s’adresse à ce journaliste et lui dit « Petite cervelle ».Pas plus, pas moins. Sa phrase ne parle pas « des journalistes » ou encore de « tous les journalistes ».
A partir de là, oui, chacun peut alors avancer ses arguments pour discuter du journalisme, des journalistes etc : c’est la Règle démocratique.
Oh non pitié Birenbaum, pas toi.
Déçue, je suis. Et triste.
Démagogie et populisme, voilà tout ce qui ressort de cette séquence, en dehors de la haine (feinte? peut-être).
Existe-t-il une « corporation » de journalistes, une « élite », voire même un « lobby », prêt à tous les coups bas pour préserver ses intérêts? C’est une vraie question. Je suis journaliste et je ne fais pas partie de cette secte. Je n’ai pas non plus la preuve de son existence et j’aimerais bien que quelqu’un m’apporte uen fois pour toute la preuve de cette théorie du « complot journalistique », colportée un peu partout sur le net.
Bien sûr qu’un grand nombre d’éditeurs sont liés au pouvoir. Mais ce sont les journalistes qui sont visés ici, alors que les dérives bien réelles du journalisme viennent avant tout, selon moi, des compromissions des patrons de presse. Nuance. Cruciale.
Véhiculer ces idées sur « ces salauds de journalistes » c’est de la folie pure: c’est nous mettre en porte-à-faux avec toute la population, renforcer le fantasme du « on nous cache tout » et faire monter la suspicion à notre égard, ce qui nous empêche de travailler dans de bonnes conditions. Que veut-on? Un pays sans journaliste ou un pays où les journalistes travaillent bien?
Guy, si tu veux rencontrer des journalistes qui tentent de faire leur métier en toute indépendance, qui ne font partie d’aucun lobby et ne sont assis sur aucun privilège, je peux t’en faire rencontrer plein.
Libre à toi de rester enfermé dans cette confortable croyance. Confortable, et tellement populaire sur le web…
Tatiana
Tatiana : « Guy, si tu veux rencontrer des journalistes qui tentent de faire leur métier en toute indépendance, qui ne font partie d’aucun lobby et ne sont assis sur aucun privilège, je peux t’en faire rencontrer plein. »
Ils sont où? au chômage ? en tout cas on ne les voit pas dans les grands médias.
La presse est aujourd’hui le 4ème pouvoir. Elle soutient pleinement les politiques des pouvoirs en place. La presse est pro-Européenne, pro-libéralisme, pro-consommation, pro-mondialisation, pro-croissance, etc
Elle empêche tout débat intelligent en assénant et en légitimant ces options de la société actuelle. C’est devenu un formidable outil de propagande au service d’un modèle de société qui est sanctifié 24h sur 24 et 365 jours par an.
Les médias sont détenus par des financiers qui ont tout intérêt à maintenir le système en place et éviter les questionnements, car ce système fait leur fortune et celle d’une aristocratie du fric.
Et ca c’est une réalité dont AUCUN journaliste ne parle, Tatiana. Et pour cause.
http://www.france5.fr/c-a-dire/
Melenchon s’explique…..
@Philou
Et pour cause ? Il faut aller au bout de votre pensée…
Il me semble que là, encore une fois, vous confondez journalistes et capitalisme des médias.
J’ai l’impression qu’on parle d’une confrérie pétrie de privilèges, une élite qui s’en met plein les poches. Vous voulez que l’on parle chiffres? Après 10 ans dans un journal économique je gagnais 2800 euros bruts. Je ne vous parle pas des pigistes, caste très privilégiée dont je fais partie désormais. La moyenne est de 60 euros du feuillet, soit moins de 500 euros pour trois pages de texte dans un magazine. Et oui, on peut les lire dans la « grande presse », qui emploie de moins en moins de vrais salariés et de plus en plus de pigistes précaires.
La presse, vous me direz, mais la TV ? Là encore, en dehors de stars, c’est pas vraiment le slip sur la tête. Un journaliste de France TV gagne au bout de 10 ans environ 2700 euros, un peu plus sur les chaînes privées.
Contrairement à ce que pensent beaucoup d’internautes pas très nuancés il y a actuellement de vrais débats dans les rédactions et dans la profession en général, où l’on se pose des questions pas forcément agréables.
Enfin, si vous pensez que la presse est de droite et acquise au pouvoir, pensez à notre président, persuadé que nous sommes tous de gauche avec pour seule obsession de le déboulonner.
Bien à vous 🙂
En tout point d’accord avec Tatiana. Il existe des journalistes au même titre que des journalismes. L’amalgame est souvent une rame dangereuse.
Je suis également journaliste pigiste, depuis plus de dix ans. Si je devais me placer dans une catégorie, ce serait plutôt dans celle « d’ouvrier de l’information » que dans celle « de manipulateur en chef lié au grand capital ».
Je ne dîne pas en ville avec des ministres, je ne passe aucun WE avec de grands chefs d’entreprises, je recoupe mes sources, je tente d’avoir un regard honnête sur les sujets que je traite… dans la mseure des moyens que m’octroies les rédactions ! Je puis vous dire que, à 60 euros bruts le feuillet, ce n’est pas toujours évident.
Plutôt que de se laisser aller à un vague populisme si facile, M. Mélenchon pourrait, en tant qu’homme de gauche, se pencher sur les conditions d’exercice du métiers des « soutiers » et des petites mains qui tentent, au jour le jour, d’exercer leur métier du mieux possible…
Ce qu’il fallait lire : L’amalgame est souvent une arme dangereuse.
Merci de me répondre.
Tatiana : Ce n’est pas des pigistes dont je veux parler, ni du journaliste moyen. Je parle des éditocrates, des faiseurs d’opinion, des gros chroniqueurs, qui dinent avec ministres et députés, et qui ont été choisis pour leur conformisme et leur adhésion à des politiques qui se mettent en place depuis 25 ans.
Ce n’est pas le pigiste qui fait l’actualité, ce n’est pas lui qui décide de faire une actualité superficielle, conformiste, faite de news, de drames, de micro-trottoirs orientés ou de marronniers. Vous subissez le système, on est d’accord. Mais je ne crois pas que vous soyez en mesure de le contester.
Par contre, nous, citoyens, subissons cette information décérébrante, cette légitimation constante des choix politiques et surtout économiques, l’étouffement de tout débat idéologique par le rabâchage de vérités auto-proclamées mais jamais réellement discutées. Nous subissons les journalistes, chroniqueurs, experts, intervenants qui sont à 98% pro-système.
Cette véritable propagande assénée à longueur d’année a tué le débat dans bien des domaines notamment politiques et économiques. Ces médias ultra-conformistes font le jeu des pouvoirs en place, de droite et de gauche, et enferment les gens dans la passivité et la fatalité. L’abstention aux dernières élections en est aussi à l’évidence le résultat.
Il est extrêmement frustrant de voir des gens faire continuellement l’apologie d’un système dans les médias, et de constater que personne ne leur apporte jamais une vraie contradiction. L’explosion de Mélenchon en est à mon avis une illustration.
Vous dites qu’il y a des débats dans les rédactions, mais rien n’en transparait à l’extérieur, et surtout pas sur l’antenne de télés ou de radios.
Ne tombez pas dans un réflexe corporatiste de défense. Ce n’est pas le journaliste de base que j’attaque (ainsi que bien des internautes), mais les journalistes qui comptent médiatiquement, les faiseurs d’opinion, les directeurs de chaines et de rédactions et plus loin les financiers qui organisent le système.
Je suis prêt à vous appuyer dans n’importe quelle initiative de votre part pour renverser ce système. comprenez bien cela. Ce qui déclenche le rejet des médias n’est pas la haine des journalistes, mais d’un système qui est devenu insupportable et qui tue presque toute réflexion dans la société. Heureusement, il y a internet.
Bien à vous.
Captain Zincos: Ce ne sont pas les conditions de vie des pigistes qui sont en cause. Franchement, pour l’instant, on s’en fiche un peu.
Que voulez-vous que Mélenchon fasse contre un système ? Vous n’êtes pas les seuls à subir les méfaits d’un libéralisme qui utilise et essore les gens pour des salaires médiocres. Pourtant vos médias font la promotion de ce même système depuis des années.
Personnellement je n’achète plus de journal national depuis longtemps, car ils donnent tous la même information tronquée, avec les mêmes méthodes de marketing et d’aguichement du public, le même manque de profondeur, de recul et de neutralité.
A mon avis, la dérive éditoriale et journalistique tient du même problème global, que la précarisation du métier. On fait du fric facile au lieu de faire de l’information, et on perd des lecteurs.
Le sentiment anti-médias grandit, prenez-en conscience, et associez-vous à lui au lieu de vous y opposer, car au fond c’est votre intérêt.
A moins que vous vous satisfaisiez du niveau de l’info actuelle et de la dégradation des médias à tous les niveaux.
Pourtant le problème des médias est un problème de qualité avant tout. Si vous négligez cela, vous risquez d’être seuls à vous battre.
Sur la forme, Mélenchon n’a pas été tendre avec ce pauvre étudiant, mais sur le fond, il faut bien reconnaitre qu’il a totalement raison. En crevant la gueule ouverte, les vieux médias n’auront que ce qu’ils méritent.
Je suis journaliste en PQR et je ne miserais pas un centime sur la survie à dix ans de mon journal. Moi-même, je ne le lis pas: c’est comme s’il me donnait des nouvelles d’un autre monde. Celui où je vis, et où la plupart de mes connaissances vivent, n’a rien à voir avec celui qu’il décrit.
Je passe sur les marronniers qui constituent notre fond de commerce: le pire se trouve encore dans les analyses médiocres, les articles de copinage, les publireportages déguisés, les communiqués de presse maquillés en articles originaux, le prêt-à-penser recraché tel quel, un clientélisme généralement proportionnel au pourcentage d’abonnés, une hiérarchie de l’information inexistante… Je l’affirme: on remplit le journal avec n’importe quoi, au gré des conférences et communiqués de presse officiels. Et on prend, systématiquement, le lecteur pour un imbécile.
Ce que je pourrais faire pour changer ça? J’ai tout essayé, et beaucoup d’autres jeunes journalistes avec moi. Rien à faire, c’est impossible: nous n’avons aucun poids, et la pesanteur du système et de la hiérarchie est telle que rien ne peut bouger. On ne vous reprochera jamais de ne pas avoir exploité une information qui arrive par la bande, même le plus gros scoop du monde. Mais essayez de zapper un marronnier, juste pour voir…
Tous les jours, on me demande à moi et mes collègues de faire des articles qui n’intéressent pas plus de cinq notables. Et surtout qui ne fâchent personne: pas question de perdre un abonnement! On écrit pour des revues de presse, pour faire plaisir à M. Machin, parce qu’on ne peut pas faire autrement que de retourner à la fête de l’andouille ou parce que notre chef nous a commandé un reportage de complaisance.
En interne, essayer de pratiquer mon métier avec un minimum d’intelligence et d’éthique ne m’a finalement apporté que des ennuis. Aujourd’hui, je suis rentré dans le rang: quand j’arrive au boulot, je laisse mon sens critique au vestiaire.
Là, je crois qu’il a pété les plombs Mélenchon, il suinte la haine, il devient complétement parano et il confond tout.
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