Dans l’interminable débat sur le rire, les comiques, la liberté d’expression, les tabous et mon cul sur la commode, les hasards du calendrier et les rebonds de l’actualité m’offrent l’occasion d’un opportun petit rappel historique…
Dans l’interminable débat sur le rire, les comiques, la liberté d’expression, les tabous et mon cul sur la commode, les hasards du calendrier et les rebonds de l’actualité m’offrent l’occasion d’un opportun petit rappel historique…
(…)
Nous étions en 1986.
La droite venait juste de remporter les législatives (en mars).
La proportionnelle avait permis au Front national de faire une entrée fracassante à l’Assemblée nationale, avec 35 députés.
François Mitterrand venait de nommer Jacques Chirac à Matignon.
La première cohabitation débutait.
Pendant ce temps-là, sur France Inter, tous les jours, avant le journal de 19h, un certain Pierre Desproges balançait ses « Chroniques de la haine ordinaire ».
Dans le volume 2, publié au Seuil, à la date du (mardi) 29 avril, il y a 24 ans, jour pour jour, on trouve ce très court texte…
« L’amicale cul-pincé des bigots moisis de la ville de Rennes a ululé sa sainte indignation dans les rues de la cité jusqu’à ce qu’on ait arraché une affiche montrant une main d’homme posée sur le ventre d’une femme enceinte. Que les censeurs de Botticelli éteignent la lumière quand ils baisent, c’est leur problème, mais alors, de grâce, qu’ils aillent au bout de leurs opinions et exigent une bonne fois pour toutes qu’on habille le petit Jésus dans la crèche. Toute cette nudité, ça fait triquer les pédophiles.«
Avouez qu’un 29 avril, un quart de siècle plus tard (!), on est fondé à se demander ce qui arriverait, si jamais un lointain successeur de Pierre Desproges osait une saillie comparable, sur l’antenne de France Inter…
Il faut penser que c’était le bon temps … Mais comme tout est cyclique j’ose croire qu’il reviendra !
Quand on pense que Pierre Desproges sert d’alibi à ceux qui tapent sur Guillon…
J’en profite pour dire à Judas Besson que François Morel a été bien plus féroce à son endroit et à plusieurs reprises.
Mais voilà, Morel a une image (fausse bien sûr)de gentil bouseux concon qui le rend, sinon intouchable, du moins pas intéressant pour venir la jouer victime au micro du gentil Demorand…
La naissance de Jésus est la première preuve historique d’utilisation de GHB.
Suis pas sûr qu’il soit interdit, ni qu’il se passe quoi que ce soit d’autre que ce qu’il s’est passé à l’époque!
La levée de bouclier de la morale juste et catholique, de la déjà dame de Versailles. Et démontrant sa juste et profonde ignorance de la religion officielle et intégriste. Ainsi au moyen-âge, les tenants de la religion autorisé, conseillé, imposé,le bordel aux futurs époux afin qu’il sache donner du plaisir à sa femme, et oui! Ce n’est que plus tard, que l’intégrisme, interdit toute copulation hors mariage au départ pour raison sanitaire, la syphilis avait fait son apparition,…. cela me rappelle un autre intégrisme qui nous ennuie fort alors que l’islam nous est familier.
Et là je suis indécis entre » toujours un coin qui me rappelle » et bye bye prêcheur
ben j’vais metre les deux
-Malgré ton habit noir et ton col blanc
Et ta façon de vouloir consoler les gens
Voilà que tu viens pour guérir mon c?ur
En essayant de m’arracher à tous mes malheurs
Tu viens trop tard
Alors bye bye prêcheur
Tu viens trop tard
Alors bye bye prêcheur
Et ta parole
Ne peut plus y faire
Mes idées folles
M’ont perdu sur la Terre-
-Je marche seul le long des rues
Où nous allions tous les deux avant.
A chaque pas, je me souviens
Comme on s’aimait auparavant.
Comment pouvoir l’oublier ?
Il y a toujours un coin qui me rappelle,
Toujours un coin qui me rappelle.
Je suis né pour t’aimer
Et je serai toujours ainsi.
Tu restes la vie de ma vie.-
Desproges? C’est nul. D’abord c’est un mec de droite… donc un con.
Guillon c’est autre chose, c’est la Grande Classe.
Tiens j’avais laissé passé le fait que John-Paul Lepers s’était fait agressé à St Nicolas du Chardonnet par des curés en début de mois. http://latelelibre.fr/index.php/2010/04/john-paul-et-son-equipe-agresses-par-des-catholiques/
A force de flipper sur un intégrisme étranger, on en oublie notre bon vieil intégrisme national.
Les Nuls auraient du mal aujourd’hui sur la chaîne de Yann Barthès…
http://bit.ly/1Rf9E
Toujours ravi de relire un brin de Desproges. Néanmoins, replongez plus avant dans Desproges (et je ne parle pas des textes de scène, plus libres par définition), vous trouverez tellement plus acerbe et tellement plus politiquement incorrect !
Qu’il me soit ici permis aussi de citer quelques mots de lui conformes au thème que Guy aborde et qui démange en ce moment… Cent fois, mille fois on a cité la phrase « On peut rire de tout mais pas avec tout le monde », à toute les sauces et dans des circonstances tellement grotesques qu’elle ne veut plus rien dire… en revanche, dans le même texte et quelques secondes avant, il écrivait ceci qui est tellement plus intéressant que cette phrase hors contexte, tellement plus complet et profond : « Peut-on rire de tout ? S’il est vrai que l’humour est la politesse du désespoir, s’il est vrai que le rire sacrilège et blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s’il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui, à mon avis on peut rire de tout… on doit rire de tout ».
Je rappelle aussi ce courrier qu’une auditrice d’Inter lui envoya alors qu’il était attaqué de toute part pour avoir fait de l’humour « sur » les malades du cancer : atteinte elle-même de ce mal, elle l’encourageait à continuer tant elle était heureuse que quelqu’un, un humoriste, la traitât comme les autres, comme tout un chacun en butte aux griffes de l’humoriste, pas plus et pas moins… elle y retrouvait sa dignité d’être humain « attaquable » et plus de malade sur qui on pose perpétuellement un regard de dégout ou de pitié, là où les bien-portants dirigeant des associations de malades se persuadaient que Desproges la leur faisait perdre, leur dignité… Woody Allen dit « L’humour, c’est le drame, plus le temps »… on ne peut rire QUE de ce qui fait mal, lorsque le temps nécéssaire est passé… ou alors on fait du stand up comme Gad El maleh, et on fait pouffer sur les problèmes des téléphone portable ou du petit chien à faire sortir le soir… (J’excepte aussi les génies du verbe ou du geste, Devos, Chaplin… pour rester uniquement dans l’humour d’idées si je puis dire)
Si on parle d’humour, oui, Guillon doit fustiger Besson parce que Besson fait peur. Dès l’instant ou on peut en rire aux côtés de Guillon, on est mieux armé pour retrouver les idées claires face à ce qu’on ressent comme une menace, une agression… et c’est homme est menaçant et agressif.
Je suis inquiet pour Guillon et les autres, et je pense qu’il est grand temps que les blogeurs comme vous Guy, sites et réseaux sociaux tentent de converger vers des outils de pression : il y a une attaque larvée, assez visqueuse, qui avance et qui ne dit pas vraiment son nom, ça tombe de partout, de Finklekraut et son « réensauvagement du rire » (pauv’choute, laisse allumé si t’as peur la nuit) à Sorman et autres Minc, accusant Guillon d’être « surement » cocaïnoman, sans oublier les politiques et leurs nouveaux bras armés sur inter que sont Val et son Big Boss… ça commence à puer (je n’emploie pas ce mot pour choquer qui que ce soit, c’est celui qui convient, strictement à mon sens… ça PUE !)…
Ca pue et il grand temps, à mon sens, d’en rire jaune…
Pierre Desproges a aussi écrit, dans son dernier livre :
« Aime ton prochain comme toi-même. Personnellement, je préfère moi-même, mais je ne voudrais pas faire entrer mes opinions personnelles dans ce débat. »
Mais s’aimer soi-même, cela ne s’appelle-t-il pas de la manogamie ? Combien sont-ils ?
Ecoutez l’émission de Laurent Ruquier sur Europe 1 l’après-midi et vous entendrez des sorties de ce niveau.
Fabrice Eboué ou Gaspard Proust disent parfois des horreurs sur les noirs, les juifs, etc.
Je suis trop jeune pour avoir connu la grande époque de Coluche et Desproges mais je crois savoir que l’élite les méprisaient à l’époque. D’ailleurs il me semble que coluche s’est fait viré de la radio plusieurs fois.
Ce qui m’amuse, ce sont les gens qui disent regretter Coluche et Desproges (et qui disent qu' »aujourd’hui on peut plus rien dire ») et qui s’offusquent dès qu’un humoriste actuel se moque d’une communauté.
On a le droit de trouver que Bigard est vulgaire mais on oublie que Coluche l’était tout autant, qu’il avait un côté « gros beauf », même s’il était très drôle.
Ca me fait penser à ceux qui louent le courage de Gainsbourg brûlant un billet de 500F (« quel courage! quel provocateur! on ne pourrait plus faire ça aujourd’hui!) Ils oublie de dire que c’était le geste d’un gros bourgeois qui ne voulait pas payer ses impôts. Il était en cela le père spitituel de florent Pagny.
C’est vrai qu’un tel geste ferait scandale aujourd’hui, mais n’avait-il pas fait scandale à l’époque.
Je crois donc que l’idée selon laquelle « aujourd’hui on peut plus rien dire » est un lieu commun. Juste un « c’était mieux avant » appliqué à la liberté d’expression.
Facile ! et sans risque !
Ce que devrait dire Desproges aujourd’hui, c’est que Mahomet était un pédophile qui sautait une gamine de 13 ans…
Ca c’est digne d’un Desproges de 2010 ! et non pas de dire : »oulala, le prêtres touchent les p’tits garçons » C’est tellement convenu !
Laissez cela à BRP.
Par ailleurs, ce culte à Desproges commence à m’énerver. Oui je sais, un rien m’énerve…
@La pantoufle Charentaise : Qui peut encore se vanter de l’avoir vu, le culte à Desproges?
cher pantouflard, je suis heureux que vous partagiez votre avis. Mais je vais conserver le mien.
@ Romain Arnaud, tout a fait d’accord.
Et il nous faut davantage qu’une pastille Fluka pour que l’on puisse essorer la puanteur en suivant sa ligne jaune, pas celle où tu interviens Guy, celle de Coluche.
Dans son manuel du savoir-vivre Pierre Desproges, citait Bergson – Le rire est le propre de l’homme – Donc! Laissons les bessons puer entre eux et rions sous la douche. mais avant il faut lire le paragraphe IV – Comment reconnaître un homme d’une femme –