Alain Finkielkraut a raison. On ne se méfie jamais assez des tringles à rideau(x) !

Réplique

J’ai malheureusement lu hier soir, seulement, la pleine page offerte par le Journal du dimanche à Alain Finkielkraut…

J’ai malheureusement lu hier soir, seulement,  la pleine page offerte par le Journal du dimanche à Alain Finkielkraut…

(…)

Fichés en plein cœur de la chronique, ces quelques phrases, absolument abominables :

« Plus un jour ne s’écoule en France, dans les quartiers dits sensibles et, par contagion, dans certaines zones rurales, sans qu’un professeur ne soit insulté, agressé, tabassé, poignardé, frappé avec des ciseaux ou des tringles à rideaux pour avoir osé faire une réprimande, mettre une mauvaise note ou, scandale suprême, sanctionner une insolence ».

Je me suis interrogé doctement sur ce pays effrayant dans lequel sévissent des hordes de jeunes soudards, équipés de tringles à rideaux.

Alors, j’ai un peu fouillé sur internet – sans trop d’entrain, je vous l’avoue -, mais des agressions de professeurs avec des tringles à rideaux, je n’en ai vraiment pas trouvé tant que ça.

Je vous laisse « enquêter », en tapant, comme moi, les mots agression – professeur – tringle à rideaux – sur google.

Vous croiserez, probablement, le plus souvent, cette agression-là, à Créteil, datant de mars dernier. Au demeurant, n’hésitez surtout pas à me les signaler, si vous trouvez d’autres exemples de professeurs violentés à coups de tringles à rideaux (non, on ne dit pas « tringlés ») Je suis tout prêt à reconnaître que je pèche par sous-estimation, ignorance, voire notoire incompétence. Que je sous-estime gravement une nouvelle forme de délinquance urbaine – mais aussi rurale, d’après Finkielkraut -, en pleine expansion.

Sans contester ni ignorer l’existence de violences dans quelques établissements scolaires, je me demande, cependant, s’il n’est pas un peu outré de dégager des lignes de force et de forcer les symboles, à partir d’un (ou même de) cas isolé(s).

Ne faut-il pas, avant d’asséner des généralités à partir d’un exemple, toujours se demander…

Ce qu’il signifie à l’échelle du pays ?

Quelle est sa valeur empirique ?

S’il existe déjà des statistiques fiables sur le sujet ?

Un pourcentage connu d’attaques à la tringle à rideaux ?

Un profil type du délinquant à la tringle à rideaux ?

Et d’ailleurs, pendant que j’y suis, écrit-on « tringle à rideau » ou  « tringle à rideaux » ? Sachant qu’une tringle peut soutenir un seul ou plusieurs rideaux ?

Bref, en dépit du « regard », comme toujours, affuté de notre philosophe du dimanche (ce n’est pas une attaque, son opinion est publiée dans le JDD), j’ai encore du mal à considérer que les tringles à rideaux sont devenus de nouvelles armes de destruction massive. Pour les ciseaux, je m’interroge…

J’en étais là de ma réflexion. Lorsqu’une très mauvaise pensée m’est venue (ça m’arrive)…

Il aurait l’air malin, non, Finkielkraut si, après cette chronique, si, à cause de cette chronique, les agressions à la tringle à rideaux venaient à se multiplier puis à proliférer dans les territoires perdus de notre République (c’est comme ça qu’on dit) ?

Nous serions alors  tous obligés de nous interroger sérieusement sur l’influence – mauvaise – et la responsabilité – éminente – d’Alain Finkielkraut dans cette embellie des agressions à la tringle à rideaux !

Fort heureusement, nous n’en sommes pas là.

Même si on ne se méfie jamais assez des tringles à rideaux…

35 Commentaires

  1. Voilà ce que l’on nomme un « intellectuel médiatique ». Le « médiatique » ne se limite pas au fait que notre « intellectuel » multiplie les apparitions dans les médias, mais s’étend à la réalité que notre « intellectuel » ne fait pratiquement que réagir aux « évènements » médiatiques, pense avec et sur les faits divers médiatisés, s’inscrit complètement dans le temps et les travers des médias de la vie quotidienne.
    Politiquement, c’est « un fait divers, une loi ».
    « Intellectuellement », c’est « un fait divers, un concept. »
    Ne sous-estimons pas le concept de « tringle à rideaux ».

  2. Eh oui…

  3. Il faut fournir à tous les élèves des tringles à rideau(x) pour éviter qu’ils ne décrochent…

  4. Bah, c’est un peu du Prévert. Mais Est-ce que Notre Philosophe fait vraiment l’oeuf ou la poule. Un peu comme vous Guy, j’imagine bientôt de fabuleux lanciers drapés de rideaux chevauchant de bruyant scooters sur des chemins ruraux.
    Aux tringles citoyens

  5. « Fusil de l’assassinat de John F. Kennedy »

    (Wikipedia)

    « La Commission Warren conclut qu’Oswald avait subrepticement introduit le fusil au dépôt de livres scolaires le matin de l’assassinat dans un paquet marron, dont il dit à un collègue qu’il s’agissait de « tringles de rideaux », bien qu’Oswald nia par la suite avoir tenu ces propos et affirma avoir seulement dit qu’il s’agissait de son déjeuner (il déclara également par la suite ne pas posséder de fusil). »

    La saillie finkielkrautienne doit s’inscrire dans la « théorie » de la tolérance zéro (broken window).

    « Postulat 2 : si les responsables d’infractions ne sont pas condamnés pour chaque infraction avec toute la sévérité que la loi autorise, ils vont progressivement dériver du petit délit au crime. »

    La dérive de la tringle à rideaux vers la massue, de la massue vers la matraque, de la matraque vers la Kalachnikov, pour finalement aboutir à l’assassinat (éventuellemnt politique), c’est un risque que la société ne peut pas se permettre.

    (Il semble que chez les militaires, à une époque, la tringle à rideaux remplaçait le fusil, en attendant de se voir doté de l’arme réelle.)

  6. Finkie se distingue par des propos tels « tout le monde sait que….(les jeunes sont dangereux) (les noirs ne sont pas comme nous) (les arabes sont méchants avec les juifs) » qui le classent dans la catégorie « ragoteur » ou « pilier de comptoir », mais sûrement pas philosophe, titre qu’il ursupe.
    Finkie est le nom de la déliquescence de notre époque médiatique.

  7. Chapeau bas, pour la vidéo illustrant la note. Il y a des références qui font l’homme….

  8. Et oui mais qui n’a pas lu « Le monde perdu » d’Alain Finkie’s, ne peut comprendre le danger de la tringle qui comme le serpent qui de sa tête de laiton massif ( « Shining » du même finkie’s attaque tout martien qui passe à sa portée. C’est qu’ Alain Finkiekrautne ne dit pas ce qui est, mais ce qui peut-être dans l’instant qui suit, un, deux cinq ans, si !!! Et dans un autre espace du même temps.

  9. Quels moyens de chantage possède donc Finkie pour que le plus con de ses radotages trouve toujours un micro (avec un journaliste derrière, et un rédac’chef derrière le journaliste)?

  10. Ce ne sont pas des hordes de jeunes soudards  »encore anisés » mais  »encoranisés ».

  11. A) « J’ai malheureusement lu hier soir, seulement, la pleine page offerte par le Journal du dimanche à Alain Finkielkraut… »

    Dès que j’ai lu ça, j’ai pouffé. Première erreur.

    B) Pour votre chronique là, sur Europe 1, vous vous demandez pourquoi « Oyster.com »… or, c’est un site qui outre de dénoncer les mauvais hotels, déniche aussi les hotels pas cher et confortable… bref, ils ouvrent les huitres pour voir s’il n’y aurait pas une perle.

  12. Guy,

    Une note d’optimisme si vous permettez. Si l’on observe une recrudescence de l’attaque à la tringle à rideaux (je prends position grammaticale ici)… cela permettra d’affirmer que, à l’image des élèves de Polytechnique, les jeunes de banlieues lisent Finkie.
    On pourra donc tirer la conclusion partielle que le fossé entre élites et peuple, loin de s’agrandir, se résorbe un petit peu. Voilà en fin une réalisation dont Finkielkraut pourra s’enorgueillir à juste titre.

  13. Grace à vous je viens de lire l’article du JDD, merci.
    Il faut etre vraiment de mauvaise foi pour un procès à Finkielkraut sur la tringle à rideau… il y a de l’esprit dans cette interview, de l’intelligence (mais ça on le sait deja) et il suffit d’un acte de violence avec une tringle à rideau pour que ce soit un exemple légitime !

  14. « dans les quartiers dits sensibles et, par contagion, dans certaines zones rurales »

    Ce qui me frappe, dans la prose de Finkie, c’est le raccourci fulgurant entre les quartiers « sensibles » et la ville en général. Ah bon, tout est calme dans la cambrousse ? Et la violence ne vient que par « contagion » ? Encore une victime des mythes sur la « douce France »…

  15. Quand j’écoute A. Finkielkraut, j’ai souvent tendance à grimper aux rideaux.
    Maintenant, je comprends.

  16. Les tringles à rideaux comme armes d’attaque en banlieue, c’est juste un fantasme finkielkrautien !!
    (Alain F. se permet bien d’émettre un avis sur Internet alors qu’il ne l’utilise pas, donc pourquoi faire des commentaires sur les agressions en banlieue alors qu’il ne connaît pas le sujet)

  17. Les tringles à rideaux comme armes d’attaque en banlieue, c’est juste un fantasme finkielkrautien sur la violence en zone rurale !!

  18. Heureux d’avoir fait découvrir un tel penseur à certains. un commentaire d’insultes minables évacué. La routine…

  19. ça sent le fantasme à plein nez ces mots dans le JDD…

  20. J’ai eu un prof d’anglais dans les années 80′ qu’on surnommait Dudu, il portait un imperméable beige Burburry signe d’une appartenance à la bourgeoisie provinciale conservatrice. Bref, une fois un mec l’a suspendu avec son imper’ sur le crochet portemanteau fixé sur le mur. C’était l’époque où ces anecdotes qui reflétaient la difficulté de s’imposer en classe ne faisait pas la Une des médias. Je revois Dudu gigoter dans son imper’ hurlant à qui voulait l’entendre « Ze vous mettrai zà tous zéro ! ». Même le premier de la classe avait haussé les épaules, un prof’ d’anglais qui zozottait décidément ce n’était pas crédible. Zes he can !

  21. Lovely
    vous m’en rappelez une autre …
    C’était en terminale dans la classe de ma sœur ainée…un de ses prof s’appelait Laineux, régulièrement il avait droit au chant d’honneur
     » le mouton est un animal a poil Laineux…à poil laineux , à poil laineux…; » Moi encore petiote je frémissais devant l’audace et je craignais la punition pour ces transgresseurs…point, nenni,
    ils n’ont pas vu la police, pas vu le proviseur, pas eu une colle…et je vous passe les rouleaux de p q lancés au travers de la classe lors de ces joyeuses récréations…le prof laissait ces ados attardés tirer leur bourre avant de reprendre son cours dans une ambiance certes un peu chahuté mais bon enfant….la classe c’est cela savoir laisser les actes des ados à leurs places…puis reprendre tranquillement sereinement la sienne….la classe je vous dis, une notion disparue…certainement bien lointaine

    Comment imaginer la police dans les écoles, je frémis, pourquoi pas des crs dans les églises à la surveillance des troncs et à la sortie cas ou…

  22. Attaquer un enseignant à coup de tringle à rideau c’est une prouesse technique assez difficile à réaliser, qui demande de la patience, du travail et même de la ruse. Il faut déboîter la tringle, détacher le rideau pour éviter de s’empêtrer, attendre que l’enseignant passe ou empêcher qu’il ne s’enfuie. Que nos délinquants de banlieue aient la capacité et l’intelligence de réaliser tout cela est après tout assez encourageant pour la France.

  23. nan mais…
    c’est quoi ce truc de réactionnaires où on fait du blabla pendant quinze ans sur une malheureuse boutade de notre seul et précieux penseur?
    bah moi voilà j’ai un poster d’Alain Finkielkraut dans ma chambre et ça égaie mes soirées de préparationnaire endurcie,en tout cas je suis ravie d’apprendre que ces gens là qui « écoutent » Alain Finkielkraut et qui sont outrés à tout va ne sont pas ceux qui lisent ses livres, ça prouve à quel point leurs fines analyses de la pensée de Sir Finkielkraut sont profondes, voilà ce que j’ai envie de dire: apprends à lire et à penser avant de sautiller et de crier dans tous les sens comme un animal malade et de te répandre dans cet exutoire narcissique du blog pseudo « tribune libre ».

  24. Et puis c’est très discret d’arriver au lycée le matin avec une tringle à rideau sous le bras …!

  25. Quand Alain Finkielkraut pointe la Lune avec une tringle à rideaux que regarde l’imbécile ?

  26. Plus sérieusement derrière le discours qui met en vedette une tringle à rideaux on observe en quelques années un changement profond des priorités intellectuelles des philosophes qui ont facilement accès aux médias. Des combats idéologiques sur la liberté d’expression et la défense des opprimés dans le monde ils sont passés à des luttes terre à terre pour faire l’apologie d’un ordre policier sévère.

  27. Et les anneaux dans tout ça? Qui pense aux anneaux? Personne! C’est le silence des anneaux, qui sont pourtant des armes redoutables.
    Et puis la ficelle aussi pour ouvrir les rideaux. Il parait que chez France-télécom, ils les ont toutes retirées.

  28. Le saigneur des anneaux…

  29. Je vous félicite pour votre discernement.

  30. Réponse à Jeanne
    « seul et précieux penseur » Finkelkraut ? Heureusement non. Il n’est ni seul ni précieux et il y a longtemps qu’il ne pense plus. Ces propos actuels s’apparentent trop fortement au café du commerce pour qu’on lui décerne encore un titre qu’il ne mérite plus depuis bien des années. Je le sais car contrairement à ce que vous semblez croire j’ai eu la faiblesse de lire ses livres, à l’époque où ils en valaient la peine.

  31. Le mieux, c’est quand même quand il demande: « L’outrance serait-elle désormais un critère de pertinence et la férocité un gage d’acuité philosophique? »
    C’est un peu comme si Ronald McDonald déplorait soudain la multiplication des cheeseburgers.

  32. Bravo. C’est ce qui s’appelle un public conquit d’avance, pas un com qui détonne, mais beaucoup qui déconnent à l’imitation de leur gailurons blogueur, si fin dans sa façon d’extraire une expression et d’en faire un hochet pour ses fans.
    Oh le joli petit monde consensuel, est-ce qu’il vous console M. birenbaum de n’avoir pas l’audience journalistique d’un F ou d’un Z ?
    Foin d’argumentation, vive la tringle à rideau qui fait sans doute beaucoup rire celle ou celui sur lequel elle s’est abattu alors qu’il se coltinait une réalité dont vous êtes protégé par vos écrans, que vous travestissez maladoitement et qui vous reviendra dans le groin tel ces courtisans louiseiziens grimaçant que vous me rappellez.

  33. Merci de m’avoir fait lire le JDD.
    J’échange tout le stock de l’épicerie contre un seul article (de luxe) d’Alain Finkielkraut.

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