Les conjoint(e)s des politiques devraient toujours rester à l’écart des affaires. En tout cas, je pense vraiment que, ce matin, Marie-Laure de Villepin aurait mieux fait de se taire…
Les conjoint(e)s des politiques devraient toujours rester à l’écart des affaires. En tout cas, je pense vraiment que, ce matin, Marie-Laure de Villepin aurait mieux fait de se taire…
(…)
Parlant à Aujourd’hui Le Parisien de l’affaire Clearstream, aux détours d’un article, sur un tout autre sujet, Marie-Laure de Villepin explique : « On a été broyés (…) On a vécu des années terribles ».
Le Parisien la relance sur le deuxième procès qui s’annonce : « C’est au bon vouloir du roi. C’est comme ça, maintenant, en France…« .
Je n’ai rien contre madame de Villepin et je ne doute pas qu’elle ait traversé, avec sa famille, des moments très désagréables, qu’elle ne méritait certainement pas.
Et je ne pense pas que ce procès se tient (et se tiendra) dans des conditions de neutralité et d’équité normales.
Mais tout de même…
Faut-il rappeler à la femme de celui qui fut le secrétaire général de l’Élysée, pendant les pires années du chiraquisme affairiste, ce que fit l’ordinaire des activités de son mari, bras droit du Président de l’époque ?
Pendant ces douze ans de pouvoir (Dominique de Villepin fut ensuite ministre des Affaires étrangères, puis de l’Intérieur et, enfin, Premier ministre) Dominique de Villepin n’a-t-il pas agi, avec les chiraquiens, « Au bon vouloir du roi » ?
N’était-ce pas déjà « comme ça en France » ?
Je sais bien qu’aujourd’hui, il est de bon ton, à l’instar de nos concitoyens amnésiques, d’adorer ce vieux monsieur qu’est devenu Jacques Chirac.
Et que dans notre beau pays, amnésie rime souvent avec hypocrisie.
Alors, Madame de Villepin veut-elle que je lui rappelle ce que durent subir tous ceux (militants, politiques, magistrats, avocats, journalistes, citoyens…) qui tentèrent de décrire ou de s’opposer aux dérives des années Chirac ?
Souhaite-t-elle une liste des affaires étouffées, des destins brisés, des innocents écrasés, des lampistes condamnés ?
J’ai eu l’honneur de fréquenter de près, comme éditeur, puis comme ami – je m’en honore – le juge Éric Halphen.
Madame de Villepin ne croit-elle pas qu’il a été « broyé », qu’il a « vécu des années terribles », – comme d’autres, avant et après lui – parce qu’il voulait lutter contre la corruption au pouvoir ?
Mais qu’à l’époque, justement, le « bon vouloir du roi » s’incarnait, et tout aussi cyniquement qu’aujourd’hui, dans des formules parfois forgées par monsieur son mari ? « Abracadabrantesque », « Pschitt », etc ?!
Veut-elle que je lui narre quelques faits d’armes de ce fameux « cabinet noir » qu’il m’est arrivé de « croiser », au cours de ces riches années ? Et dont, bien sûr, jamais, oh grand jamais, son mari n’eut à connaître de l’existence… Je lui proposerai volontiers, si la modestie ne me retenait pas, de feuilleter quelques passages de mon livre. Elle en apprendrait de belles…
Bien sûr, Éric Halphen n’a pas terminé, lui, dans le box des accusés.
Il n’eut droit qu’au tribunal médiatique.
On s’en passe aisément.
Mais je suggère, là encore, à madame de Villepin de lire ou de relire le récit des turpitudes personnelles qu’il eut à subir, quand il tenta simplement de faire son métier.
Celui de juge.
Madame de Villepin comprendrait, alors, qu’en ce temps-là, en France, c’était, déjà, au bon vouloir du roi…
Enfin un post adulte.
Effectivement, on est sidéré par cette réhabilitation en douce du pouvoir précédent. J. Chirac superstar populaire en grand père débonnaire, D. de Villepin en homme de valeurs et de droiture, on croit rêver, oui.
Etrange effet induit du sarkozysme que cette réécriture, l’équipe en place semble créer une défiance telle à son endroit que toutes les formes antérieures de la boue deviendraient de l’or dans nos mémoires … Il faut résister à cela.
Merci Guy
Si on comptabilise tous « les faits du Roi » depuis les débuts de la 5ème république, on n’est pas sorti…A droite comme à gauche.
Le sarkozysme n’a fait qu’exacerber un phénomène récurrent au monde politique.
On fait quoi alors? on ressort la guillotine du placard ?
L’essentiel est sans doute qu’il reste des « Jacques »…
Bien vu,M.Birenbaum.
il a du ressort le bonhomme
http://www.marianne2.fr/Eric-Halphen-denonce-l-inertie-du-Parquet-dans-l-affaire-des-sondages-de-l-Elysee_a185163.html
lire la derniere phrase
» On s’offusque aujourd’hui, mais on ferait pareil si demain nous avions un gouvernement et un président de gauche »
moi en 2012 je votre halphen
bravissimo – et que Halphen ait du ressort ne change rien à l’affaire – l’était pas le seul, et c’est seulement la preuve de sa qualité
Bien vu… Moi, au titre du devoir de mémoire, je fais écouter ça tous les matins à mes gamins :
http://listen.grooveshark.com/#/s/Chirac+En+Prison/B7zF9
Le cabinet noir révèle un vrai manque d’hygiène !
Mention +++
On croit rêver effectivement …. un grand merci pour se rappel à la réalité
Ben maintenant que j’y pense, c’est vrai qu’on a toujours pas quitté la monarchie tout à fait absolue ! Parce qu’en monarchie constitutionnelle, c’est la p’tiote maison de l’aristo chef des grands- british, parlons et tout bas du très petit lieu d’aisance 90m2 de la Kaiser Angela, et faisons voler très haut et en bleu et en blanc, surtout, et en rouge, les 3500 m2, 45 cuisiniers, 27 femmes de chambres, 12 majordomes, de not citoyen sans culotte Sarkozy. Et oui. 1789 je sais c’est la révolution, 1790-94 c’est l’abolition de l’esclavage entre autres babioles, 1802 c’est le rétablissement de l’esclavage par Sarkoléon, et depuis…
Mais c’est très bien de nous prévenir m’Dame de Villepin, 1848 révolution romantique pour un banquet interdit, et 1851, trois ans plus tard, tout juste comme maintenant, rétablissement de la monarchie absolue par le président de la république le même Naponezrond mais avec semelles de rattrapage. Février de cette année-là comme disait Maximilien, c’est le début de son histoire, et une femme s’est jetée du pont neuf. Février de cette année c’est un prénom gravé qui n’est pas le vôtre, Mais Eric, Mathilde, Didier, ……….Il ne doit pas manquer un seul nom du calendrier. Même, surtout Fêt Nat y est gravé. Fêt Nat est le prénom d’un des onze calédoniens sans armes massacrés dans la grotte d’Ouvéa, par un premier ministre … patron de vot’ Doumé chéri. Schmac!
Blague du jour:
Tapie revient en politique!
Et c’est même pas H.S
Éric Halphen, Eva Jolie etc… tous très impartiaux et pas du tout politisés…
Sept ans de solitude , ça me rappelle le livre d’un mitrailleur de forteresse volante pendant la guerre contre le mal.
Black Jack futur prix Nobel de la paix ?
Bah, vous verrez que le (la) prochain(e) président(e) réussira aussi à nous faire regretter Sarko. Le fait est que ce n’est pas vraiment de l’affection qu’on a pour nos anciens présidents, c’est surtout du soulagement… celui de les voir éloignés du pouvoir.
Madame de Villepin n’a pas fondamentalement tort. Il n’y a aucune raison que son petit monde ne souffre pas, ne soit pas « broyé », pour la simple raison que celui-ci ait eu aussi, par le passé, à agir selon son bon vouloir. Il peut y avoir effectivement « broyage » de gens, qui ont eux-même broyé ; un belle chaîne du broyage, en somme. Une quasi industrialisation du broyage.
On sait très bien que Madame de Villepin n’est pas, a priori, dans le langage de vérité ; c’est une bête stratégie de communication médiatico-judiciaire qui se déploie. Elle construit quelque chose qui convoque victimisation, antisarkozisme, figure bafouée mais digne et en résistance. C’est assez beau. C’est une stratégie de défense (et sans doute d’attaque, pour plus tard).
Alors, effectivement, c’est à ceux qui suivent un peu tout ça de démonter le truc. Car on ne fait que démonter un « truc », et non des faits. Les faits, on les rappelle (et ils sont têtus, comme chacun sait).
Pour finir, dans le monde tel qu’il va, les « Villepin broyés », ça devient tout à fait crédible. Nous savons,
avec Finkielkraut, que 2 jeunes qui jouent au foot devant ton portail, c’est la barbarie.
un internaute était bien embêté ce matin (hier, en réalité, mais vous allez comprendre pourquoi)
son marchand de journaux était fermé (« pour raison personnelle », rien de bien bon)
il se trouve que ledit marchand de journaux est son libraire (il n’en existe pas d’autre)
il avait lu en ligne une fois votre papier et il avait l’intention de se renseigner
pour le relire, déjà (il ne l’avait peut-être pas lu si vite que ça)
puis pour cliquer sur « souscrire à ces commentaires »
il ne savait pas que sa livebox allait tomber en rade
il ne savait pas non plus que son voisin avait une connexion parfaitement opérationnelle
le temps qu’il se décide à demander à son voisin de lui rendre un service
le temps qu’il coupe son commentaire en dix
le temps que son voisin s’organise (la vie de son voisin ne tourne pas autour de sa livebox)
il avait de nouveau coupé son commentaire en quatre
mais la feuille de route de son voisin (pourquoi son voisin n’en aurait pas) ne tenait plus
dépité, il a laissé son commentaire de côté
rassuré, aussi (c’est un drôle de type qui est tenté de ne rien faire de peur de se tromper)
et des ratures, il n’y avait plus que des ratures
le mystère commence là
au point de vue technique
son « souscrire à ces commentaires » (ainsi se nomme son document Word) a atterri sur un site peu connu (il ouvre, il ferme, il est insaisissable), quelque chose comme http://www.souscrireàcescommentaires.com
bref (enfin…)
il racontait cette histoire (entre « »)
on est bien obligé de faire passer puisqu’il s’était expliqué
« sans lien avec un seul des protagonistes, peut-on lire pour rire (plutôt que de pleurer) :
on convoite ce que l’on n’a pas
on convoite le pouvoir à vie si l’on commence à le convoiter
il n’y a pas de mesure bien établie du pouvoir
quelqu’un a-t’il fixé une limite à sa soif d’ambition ? (test pour lancer le prochain apéro facebook)
à son désir ?
on convoite ce dont on n’a jamais assez
son désir n’est pas plafonné
il n’a pas de prix, non plus
reste que l’on préfère que d’autres s’en acquittent
patatras, le pouvoir a une curieuse nature, il change de camp
on devient le débiteur de ceux qui ont payé
et on voudrait qu’ils pensent, eux, que l’on devrait réglementer les tarifs
dont on n’avait pas idée
plutôt que de dire sa surprise (ceux qui ont payé balanceraient aussi sec un démenti)
mieux vaut dire sa douleur
de sa douleur, on n’a jamais les moyens (ceux qui ont payé seraient prêts à le confirmer)
alors tant mieux si certains veulent bien se charger de la facture
ceux qui savent où sont leurs intérêts (les medias)
ceux qui ont les moyens de leurs ambitions (le ramdam)
ambitions ni plus modestes, ni moins modestes
exactement les mêmes
ils sont décomplexés, tout pareil
leurs aspirations, ils les suivent aussi
ils investissent dans la monnaie des transactions (la haine)
ce qui rapporte gros (« du lourd »)
la structure la mieux au point pour les sommes charriées, c’est le tribunal (la SA, vous n’y pensez pas)
à l’audience, ça roule
à l’audience médiatique, on fait l’opinion publique
à défaut d’être son reflet, mais c’est une autre histoire
faire l’opinion publique
accoucher (in petto, à chaque discipline sa technique) de la « solidarité » (il y a de la demande) des avis
susciter un élan du cœur
Monsieur E.A. en a été témoin
L’homme est par nature raisonnable
Il a une inclination pour la raison, la vraie, celle du droit
Il sera juge, pour appliquer le droit
Il va rappeler les limites de l’exercice du pouvoir (la nature est bien faite, il existe des indicateurs, les règles du droit)
Si la mesure du pouvoir n’est pas bien établie, on pourrait déjà y voir plus clair
Le métier de Monsieur E.A. est de faire respecter les règles
Comme si la soif d’ambition, le désir pouvaient se commander (à quoi d’autre servent les règles ?)
Comme si on pouvait commander ce qui ne se commande pas
comme si, code pénal à la main, consciencieux, le juge se figurait qu’il allait infléchir les destins
changer les destins
rien d’autre que de s’inventer prescripteur de destins puisque ce sont d’autres destins
il ne se rend pas compte ?
on va lui apprendre à calculer
gifle après gifle
saloperie après saloperie
les astuces mnémotechniques, il les retiendra mieux (ça marche comme les chiffres)
ce Monsieur E.A. qui, lui, avait pris le destin comme il venait, au lieu de spéculer comme la majorité
on va lui mettre du plomb dans la cervelle
tiens, le plomb, qui sait s’il ne saura pas lui-même le mettre mieux que personne dans sa cervelle
on y a même pensé
(entre nous) »
En parlant du cabinet noir…en attendant que d’autres internautes s’y colle, …revenons sur celui de Rimbus
http://rimbusblog.blogspot.com/2009/12/birenbaum-mis-en-examen-pour.html
Désolée pour Madame de Villepin car ces années ne furent sans aucun doute pas facile, mais comme vous le rappelez si bien GB……Un peu d’empathie pour ceux qu’il a « par devoir » soumis aux affres de la justice (parfois à la botte du pouvoir)quand il était dans les affaires, l’aurait sans doute doliprané, on supporte mieux ce que l’on a ressentit.
Difficile quand on caracole au dessus des citoyens de se retrouver un jour comme un simple honnête père de famille, devant répondre et se défendre a armes inégales…mais il sont si nombreux les français qui face à la justice ….la cherche encore.
PS : quand on a les moyens de se payer une armée d’avocats c’est un peu comme la péridurale, la douleur est, sur une échelle de 10 ramené à 2, d’ailleurs et j’en suis ravie M de Villepin revient….il est donc vacciné
collent
😉
Le plus grave Monsieur Birenbaum, même si je partage votre texte à 100%, c’est l’apathie des citoyens. Si ceux-ci avaient eu les fondements de la République chevillés au corps, s’ils avaient une conscience politique développée, s’ils avaient été les guetteurs de la démocratie, si les francs maçons avaient jouer leur rôle depuis 40 ans au lieu d’être muets, alors les comportement de monarques mafieux de Giscard à Sarkozy auraient été endigués pour la majeure partie et nous aurions été fiers d’avoir une démocratie à la scandinave. C’est ça le principal problème: les citoyens et les différents groupes de pression s’en foutent et ne savent même pas se servir d’un bulletin de vote. Alors les Sarko Chirac et consorts profitent à fond du système. Qui les en empêche? Personne. Le citoyen indifférent? Le journaliste corrompu? Le franc maçon muet?
Et ça en est où votre mise en examen par y.bertrand? (Dame Villepin sera sûrement compatissante…grrr)
j’ai suivui le match halphen chirac
vous avez bien expliquer cela dans vos différents