– L’expression la plus significative de son article consiste à me reprocher de faire du « chantage au tour du monde exhaustif et aux 1.250 entretiens ». D’abord, je n’ai jamais prétendu faire un tour du monde « exhaustif » : j’ai conduit des entretiens dans 30 pays et leur liste figure sur le site de mon livre (www.fredericmartel.com). Ensuite, ce mot de « chantage » attaque le type de recherche que je fais, à savoir une enquête de terrain. Il est vrai que M. Cusset, idéologue gauchiste, préfère, lui, décrire le monde depuis son salon. C’est son droit. Mais qu’il ait un tel mépris pour l’enquête de terrain, grande tradition de la sociologie américaine des années 1960, par exemple, avec sa valorisation du temps passé à l’observation est consternant. Je ne fais pas de « chantage » : je travaille sur le terrain, interroge les acteurs, tente de comprendre les logiques des groupes, multiplie les interviews. On doit à M. Cusset un petit livre sur Dubaï à ce point fantasmagorique, et faux, qu’on doute qu’il y ait jamais mis les pieds. La théorie, c’est bien ; mais je reste persuadé que pour comprendre la mondialisation de la culture et des médias, il faut sortir de chez soi, et qu’un regard marxisant, surtout lorsqu’il s’est arrêté aux lectures de la « french theory » sur la culture, de l’école de Francfort sur les industries culturelles et de Gramsci sur le rôle des intellectuels, n’est plus pertinent. On ne fait pas seulement de la sociologie de terrain à coup de citations de Gilles Deleuze.
– Le critique signale ensuite que mon livre Mainstream contient « quelques portraits de seconde main » : cette formule est clairement trompeuse. L’ouvrage contient en effet une petite dizaine de portraits « de seconde main » (signalés d’ailleurs en tant que tel dans le corps du texte) sur plus d’une centaine de portraits de première main parmi plus de 1 250 interviews originales ! Cet exemple de tromperie est significatif. Il n’est pas digne d’un chercheur.
– Cette enquête « date » affirme encore François Cusset : cette formule est factuellement fausse. L’ouvrage a été rédigé à partir d’une enquête qui a duré cinq ans, comme cela est mentionné sur sa couverture, mais la plupart des interviews cités dans le livre datent en fait de 2008 ou 2009. Il suffit de lire les chapitres sur la Chine, l’Inde, le Brésil, les pays arabes etc. pour se rendre compte qu’ils évoquent des faits très récents. Et sauf à défendre les « quick books » et les enquêtes faites à toute vitesse, on ne peut pas reprocher à un livre de 470 pages de « dater » s’il repose sur une enquête essentiellement réalisée depuis moins de deux ans. Surtout, François Cusset sait très bien que tous les faits mentionnés dans le livre ont été systématiquement mis à jour jusqu’en janvier 2010. Il est donc faux de dire qu’il « date ».
– Prenons ensuite l’exemple d’Hollywood puisque François Cusset me reproche de ne « rien dire sur les liens historiques de Walt Disney avec le maccarthysme ». Il y a déjà un paradoxe à écrire, d’une part, que l’enquête « date », et me reprocher, d’autre part, de ne pas parler du maccarthysme (sujet qui constitue, au passage, toute une partie de mon précédent livre De la Culture en Amérique que François Cusset a lu). Ensuite, comment peut-on résumer plus de cinq chapitres consacrés à Hollywood aujourd’hui par une seule phrase critique et hors de propos relative aux années 1950 ? Je m’intéresse essentiellement au « nouvel hollywood », le plus contemporain, celui des années 1990 à 2010. Je montre comment les studios sont aujourd’hui des banques qui délèguent la production des films à des studios internes, à des « specialized units » et, au-delà, à des maisons « indépendantes » spécialisées. Personne, à ma connaissance, n’avait analysé cela en France en conduisant une enquête minutieuse à Los Angeles et en interviewant près d’une centaine de responsables de l’industrie du cinéma américaine. Les critiques de cinéma français ne connaissent guère cette nouvelle structuration, ce qui les empêche de comprendre que le cinéma des studios et celui des indépendants sont liés. Tout à leur wishful thinking, ils croient que les indépendants sont contre le système, alors qu’ils sont « le » système. Ainsi, par exemple du critique du cinéma du Monde, Thomas Sotinel, qui a écrit récemment que « les grands studios ont fermé leurs divisions indépendantes » : malheureusement pour lui, comme pour Cusset (qui l’a peut-être trop lu au lieu de lire mon livre), cela est faux. Parmi la dizaine de « specialized units » des studios, c’est principalement New Line Cinema et Warner Independent Pictures qui ont fermé (tous deux au sein de la Warner) mais la plupart des autres, comme Focus Features (Universal), Sony Pictures Classic (Sony), Pixar (Disney), Fox Searchlight Pictures (Newscorp), et pour une part Dreamworks (*) se portent bien. Mais il y a plus, et c’est cela le sujet du livre : je décris minutieusement, outre le rôle des syndicats et des agences de talents, la place essentielle aujourd’hui des maisons « indépendantes » qui ont des liens « préférentiels » avec les studios (dits « first look deals »), ce qui en fait des satellites des majors. C’est cela le coeur d’Hollywood aujourd’hui et je dénombre environ 150 unités de ce type en fonctionnement (voir la liste sur mon site et en note**). Tout cela, et des centaines d’autres informations inconnues en France sur le fonctionnement d’Hollywood, sont passées sous silence par François Cusset et résumées en une seule phrase critique sur le fait que je n’ai pas parlé des liens entre Walt Disney et le maccarthysme ! Le vieux truc ressassé depuis cinquante ans plutôt que des centaines d’éléments inédits en France.
– L’enquête, poursuit François Cusset, « manque presque entièrement les bouleversements induits par l’ère du Web 2.0 » : ce point est faux. De longs développements existent dans le livre sur le Web 2.0. Partout, la question numérique est traitée, et François Cusset sait très bien que je connais ces questions, pour être le fondateur du site nonfiction.fr qui rassemble 810 rédacteurs réunis en une communauté Web, et l’animateur d’une émission qui évoque chaque semaine ces sujets sur France Culture. Cusset a-t-il lu mon livre ? Ou préfère-t-il se tromper sur les « vérités de faits » en transformant des faits en opinions.
– Le livre serait un « manuel de management adressé à des magnats européens à la traîne » : les informations du livre sur les groupes médias des pays émergents, comme Reliance, Rotana, China Film, Shanghaï Media Group, SM Group, TV Globo, Televe, Televisa etc. sont la plupart du temps inédites et originales. C’est faute de s’intéresser à ces pays émergents que les Européens risquent d’être à la traîne, et ce livre vise justement à corriger ces lacunes.
– Je passerais encore sous silence, selon Cusset, les « logiques d’intégration par les formats et la fonction d’agenda qui seuls expliquent qu’Al Jazeera, la CNN islamique, soit plus CNN qu’islamique » : cette phrase est un pur mensonge. Il suffit de lire le chapitre que j’ai consacré à Al Jazeera pour se rendre compte que, précisément, je décris longuement ces formats et agendas. J’ai suivi les journalistes d’Al Jazeera dans une dizaine de pays (au Qatar bien sûr, mais aussi à Dubaï, Damas, Beyrouth, Le Caire, Riyad, Tunis, Ramallah, Paris, Londres, Bruxelles, et même jusqu’à Jakarta et Caracas) et les pages que je consacre à la chaîne montrent précisément ce que Cusset me reproche de ne pas montrer. Mais que sait-il lui-même d’Al Jazeera ? A-t-il simplement lu mon chapitre sur Al Jazeera pour écrire de telles âneries ? A-t-il interviewé un seul acteur d’Al Jazeera pour se permettre de faire de tels commentaires, alors que j’ai interrogé pendant des semaines des dizaines de journalistes de la chaîne ? A-t-il seulement regardé Al Jazeera pour être autant dans l’erreur ? Le lecteur qui lira mon chapitre sur Al Jazeera aura un résumé saisissant de ce que peut être une critique trompeuse et une attaque déloyale.
– François Cusset me reproche ensuite d’avoir oublié de traiter « les détournements [et] la floraison des contre-cultures, irréductibles à leur réappropriation par les majors », « les jeux de force sociaux de la culture » et « les résistances des multiples sous-cultures » : ces critiques sont infondées. Dans plusieurs chapitres du livre, comme celui sur les universités américaines, les critiques culturels, les studios « indépendants », la diversité, la Chine, l’Inde, les pays arabes, l’Amérique latine, mon livre parle précisément de cela, et constamment. François Cusset m’a-t-il seulement lu ? Il sait pertinemment que tous ces sujets sont au coeur de ma réflexion, de mes précédents livres et de mes recherches. Elles sont surtout omniprésentes dans Mainstream.
– François Cusset écrit ensuite : « Presque rien [dans mon livre] sur le mensonge idéologique de la diversité culturelle qui est synonyme chez Martel de contenus de niche différenciés » : cette phrase est factuellement fausse. Il y a dans mon livre, un chapitre entier consacré à cette question (le chapitre huit) et François Cusset sait très bien que je suis l’un des premiers à avoir analysé longuement cette question dans mes livres De la Culture en Amérique et Theater.
Trop long et inintéressant. Franchement, qu’est ce qu’on en a à faire d’un règlement de comptes entre egos journalistiques ?
Long et très intéressant. Le sarkozysme (Olivenne) qui utilise une gauche extrême et caricaturale pour saper l’expression d’une opinion intelligente et constructive…tout un symbole.
Lu en long et en large… juste excellent. Le nouvel observateur est dirigé par l’homme de l’HADOPI, les 10 pages offertes à NS, dont partout à Paris on sait qu’il voulait devenir ministre de la culture de NS…
Texte extrêmement intéressant et lu avec minutie.
Les réglements de compte me laissent toujours un peu pétrifiée, je trouve cette attaque à l’encontre de Mr Martel assez désolante. En même temps qu’attendre de Mr Hadopi et de son porte-flingue « sociologue de salon »?
Pas lu « Mainstream » mais ça m’a donné envie du coup. Une belle défense face à une attaque « pan-pan t’es mort », c’est quand même drolement plus intéressant qu’une banale chronique ou édito. J’aime les belles passes d’armes. C’est mon côté romantique.
c’est super osé, et argumenté…
avec force et courage
j’adore masses critiques – on y apprend plein de choses
quant à olivennes, son compte en banque est bien fourni il me fait penser à un mauvais groucho pas marx…
j’ai lu votre livre, il est excellent..
Intéressant.
Je ne suis pas persuadé que l’achat du Monde par « l’équipe du NouvelObs » soit une bonne chose. Je ne suis pas persuadé que cet achat par « l’équipe de Free » en soit une, non plus.
Mais Frédéric Martel, êtes-vous sincère ou feignez-vous d’être étonné que ce droit de réponse n’ait pas été publié?
En effet, dans ce droit de réponse il y a des attaques ad hominem.
Répondre à une critique littéraire en s’en prenant à l’auteur (de cet article) et aux écrits de cet auteur et non pas uniquement au contenu (de cet article)… c’est presque la garantie que ce droit de réponse ne soit pas publié.
Etait-ce ce que vous cherchiez?
Nommer, par exemple, SUD, le NPA est-ce une défense habile? Le NouvelObs aurait-il dû ensuite accorder un droit de réponse à ce syndicat et ce parti pour la façon dont vous les mettiez en cause dans votre droit de réponse.
Charles.
http://lepost.fr/perso/charles-ex-hautetfort/
Long, intéressant, mais à la démarche consternante.
Cela m’a donné envie de lire Mainstream, mais de punir sévèrement (bonnet d’âne et fessées) les deux « journalistes/écrivains/sociologues » qui nous infligent ces querelles stériles et pathétiques.
Et je ne parle pas de ceux qui les favorisent…
Merci à à l’épicier et à Frederic Martel!
Cet article est la preuve que nous pouvons élever le débat grâce au Web.
Sans limite de caractère et liberté de ton.
C’EST CA le débat d’idée !!
M. Martel a tellement raison, je plains sérieusement les journalistes de l’Obs … Honte à Olivenne !!
Des articles comme celui ci , on en redemande !!!!
C’est dingue quand même ce qui ce passe au Nouvel observateur : je me demande comment la rédaction et même moi, simple lecteur, pouvons tolérer la présence d’un mec prêt à tout pour devenir ministre de Sarkozy ou d’un autre éventuel Président, de droite comme de gauche…
Du bling bling au bling bang
La presse de « gauche » « indépendante » se bessonise, c’est une tendance née sous le sarkozisme, toute pensée de gauche honorable, ne peut réellement s’épanouir que sous le sarkozisme, car lui seul peut incarner l’humanisme réaliste expurger de son fantasme non pas égalitaire mais, réaliste et progressiste.
Pour cela il faut une confiance aveugle en sa doctrine… et ça marche et je dirais même ça court…..
L’indépendance passe par l’allégeance, ben quoi….
C’est bien simple, alors que je lisais le Nouvel Obs depuis de très nombreuses années, j’ai arrêté du jour au lendemain après cette fameuse interview de Sarko. J’avais eu du mal à accepter l’arrivée d’Olivennes, mais avais quand même choisi de persévérer.
Maintenant je suis définitivement passé à autre chose.
Mouais.
L’affaire Mainstream c’est bien, mais je préfère l’affaire Clearstream 🙂
Je comprends que F. Martel soit indigné, mais pourquoi ce sempiternel, habituel, lassant et triste mouvement de balancier, symptomatique du débat d’idée par chez nous ? En effet, pour défendre sa position , F. Martel avait-il besoin de délégitimer F. Cusset, de dire que ses précédents livres lui sortent par les yeux etc ? Le chien, la rage, tout ça, du classique quoi… Et je ne parle pas du mépris pour les « sous-sections syndicales de SUD », du pilonnage de tout ce qui est trop à l’extrême gauche pour F. Martel.
Ce n’est pas sa tasse de thé ? Fort bien, c’est son droit absolu, mais pourquoi cette morgue dispensable ?
C’est dommage car l’aspect » Eh le Nouvel obs, pourquoi ne m’aimez vous pas moi plutôt que ce gauchiste ? » fait écran aux argumentation factuelles convaincante du début du texte.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé le « contre discours de mai » de F. Cusset, paru en 2008. Cela fait il de moi un complice ?
Et par ailleurs, j’ai appris plein de choses dans Mainstream, merci donc à F. Martel, modeste contribution à refuser la guerre de tranchée que ce texte semble souhaiter ouvrir (ou amplifier)
argumentationS… convaincanteS.. tranchéeS
désolé pour les fautes, j’ai tapé trop vite
Je viens de lire la critique de F. Cusset.
Elle est effectivement lapidaire et je suis d’accord ( ce qui passionnera tout le monde…) pour penser que sur ce coup-là, il ne s’est pas foulé.
Quelques petites remarques :
Elle est tellement brêve qu’elle ressemble plus à un billet d’humeur, cela saute aux yeux (ne jamais oublier que le lecteur de critiques peut aussi, parfois ne pas être un perdreau de l’année 🙂 si si !).
La question de savoir si elle est de bonne ou de mauvaise foi est une autre question. F. Martel nous a dit ce qu’il en pensait, peut être que F. Cusset le réfutera ? ( ici 🙂 ? ).
Ainsi donc F. Cusset n’a pas aimé. Effet sur un échantillon représentatif d’un lecteur : « Ah bon. » Cela passionnera ceux suivent aveuglément ce qu’aime ou pas F. Cusset. Les autres, vraisemblablement, l’oublieront vite. Ce n’est pas faire injure a F. Cusset d’imaginer que ces derniers seront « légèrement » plus nombreux…
Ce faisant, cela rend un peu vain (et presque un peu ridicule) l’exercice consistant à en extirper presque chaque phrase et à en faire une critique sur un paragraphe. Exercice faisable sur a peu près n’importe quel texte tonique et vachard. Et donc sans portée, y compris de désamorçage ( mais y avait-il grand chose d’amorcé ?)
Partant, la généralisation de cette petite affaire à la situation tendue autour du Monde, ne me parait de nature à exclure complètement, disons le avec mesure, tout soupçon de mégalomanie de celui qui s’y prête…
Ceci étant dit avec espièglerie et sans méchanceté !
J’y comprends rien moi, à vos chamailleries de Parisiens bobos élitistes !
Porte a dit que Guillon avait une petite bite. Soit !
Cusset a dit que Martel puait du cul. Bon, ok !
Schneidermann déplore que Mariane censure ses textes. Brrr, ça fait peur !
C’est pas avec ce genre de débats que vous allez redonner du crédit aux médias.
Vous pouvez vous moquer de Boutin ou de Ribery qui vivent dans une bulle, vous faites de même!
En pensant que la France profonde se sent concernée par vos bisbilles, vous ne voyez même pas le ridicule de votre égocentrisme…
Pourtant, vous n’êtes pas n’importe-qui, puisque vous êtes »lémédias »
Je sais Guy, ici c’est mon blog et j’y écris ce que je veux..;
J’avais oublié ce postulat…
Bonjour,
Ceci n’est pas un troll mais ça n’a (presque) rien à faire ici, j’en conviens.
Marianne2.fr ou plus encore le célèbre Juan sur son blog, nous font ingurgiter une quantité de cookies incroyable.
Réglez votre navigateur de façon à choisir de voir et d’autoriser ou non les cookies. Le site de Juan tient le ponpon et pour le coup, je m’interroge. De gauche, sans doute il est, mais sans oublier le commerce et le traçage pour ne pas dire plus. Sinon, ça lui sert à quoi, cette floppée de cookies ?
Pourquoi Guy Birenbaum n’en fait-il pas autant ? parce qu’il est mauvais commerçant ou parce qu’il a une éthique certaine ?
Je n’ai pas vu d’écrits sur la question et je vais de surprise en surprise en voyant les cookies que certains passent quand on visite leur site.
Je suis en train de lire Mainstream et jai été voir l’article de Cusset, et c’est vrai qu’il est très violent et de mauvaise foi. Après, je crois que c’est quand même important parce que ces livres ont des conséquences concrètes. Comme le dit un commentateur, c’est la première grande étude sur la mondialisation de la culture – ca veut dire que c’est structurant pour la politique, l’économie, la recherche des années à venir. On ne peut pas le laisser perdre comme ça. Surtout quand ca révèle des méthodes de voyou !
« N’en déplaisent à tous ceux-là, pour moi, le dynamisme du jeu vidéo, la créativité d’Internet et des séries télévisées, la musique pop et le cinéma américain font aussi partie de la culture. »
Et les bandes dessinés. Amen.
Exception sur ce blog, j’ai trouvé la critique de Cusset totalement pertinente; ça ne m’empêche pas de n’avoir strictement aucune sympathie pour M. Hadopi Olivennes et de souhaiter qu’il n’emporte pas le morceau pour le Monde! Mais prétendre traiter des industries culturelles « mainstream » de façon dépolitisée, c’est au mieux de la nunucherie, au pire de la tartufferie.
J’ajoute que ce qui transparait dans le texte de Martel, c’est bien une certaine haine de la culture autre que « mainstream »… Quant à François Cusset, « sociologue de salon », dans le style l’hôpital qui se fout de la charité, ce n’est pas mal. À ma connaissance lui n’émarge pas à FRANCE-CULTURE… Le gaga de l’histoire, c’est que le duel martel /Olivennes est entre deux socio libéraux convaincus du bienfait du marché dans la culture et relais zélés en effet du capitalisme culturel, l’un comme l’autre! Ce sont juste leurs intérêts qui divergent…
Comme on dirait en mainstreamish : Jérôme Garçin strikes back 🙂
http://bibliobs.nouvelobs.com/20100614/20083/il-ny-a-pas-d-affaire-mainstream
Le Président a des manières grossières http://tinyurl.com/2u9puu6
Et voilà, Denis Olivennes a choisi Marianne pour répondre. Il m’aurait demandé, je l’aurais recueilli 😉
http://www.marianne2.fr/Nouvel-Obs-denonce-par-Martel,-Olivennes-repond_a194096.html
@ peheme32 Moi, les cookies je les mange…
La légitime critique de Denis Olivennes et de ses combines ne doit nous voiler la face sur la pensée molle et sirupeuse de Frédéric Martel, zelote post moderne du grand capital et professeur de vide à HEC, illustre représentant de l’union sucrée dénoncée par Perry Anderson. Les amalgames proférés dans son texte à propos de Francois Cusset sont particulièrement répugnants.
Finkielkraut pour une fois en verve avait eu un mot heureux pour définir ce genre de productions intellectuelles : « l’organisation des rencontres stellaires de Bouygues et d’Orange »
cuisine et dépendance
visiblement il n’aime pas les tough cokies…
les cuisines de marianne doivent les faire à la vanille…
http://www.youtube.com/watch?v=bCkcCK4x4X4
Avant de vous emballer lisez ce qu’écrit Jérôme Garcin
http://bibliobs.nouvelobs.com/20100614/20083/il-ny-a-pas-d-affaire-mainstream
Nous sommes désolés de décevoir Frédéric Martel : jamais Denis Olivennes n’a « commandé, encouragé ou facilité l’article de François Cusset » consacré à son livre, « Mainstream ».
Nous avons fait le choix, Aude Lancelin et moi, de le demander, sans préjuger de sa critique, à François Cusset parce que cet historien des idées a dirigé le bureau du livre à New York et qu’il est un grand connaisseur de la culture américaine. C’est aussi simple que cela. Tout le reste n’est que pur fantasme. J’ajoute que Denis Olivennes n’intervient jamais dans le sommaire des pages culturelles du « Nouvel Obs » et que je les dirige avec une liberté totale, et enviable.
« Frédéric Martel sera présent dans l’épicerie pour répondre à toutes vos questions et, pourquoi pas, critiques dans les commentaires… »
En effet.
« Et voilà, Denis Olivennes a choisi Marianne pour répondre. Il m’aurait demandé, je l’aurais recueilli 😉 »
Il ne répond pas à votre hôte. Il y répond… indirectement, via les questions de ses amis de Marianne. Au sens propre et au figuré, Denis Olivennes ne boxe pas dans la même catégorie que Frédéric Martel, il me semble.
Charles.
http://lepost.fr/perso/charles-ex-hautetfort/
PS: En fin de compte, je crois qu’il faudrait mieux nationaliser Le Monde. Ce serait plus clair.
Merci à Noël pour son commentaire, je pense exactement la même chose que lui de Martel.. et à JM Bouguereau de la précision. À lire régulièrement bibliobs,je subodore que Denis Olivennes n’est pas toujours d’accord avec Aude Lancelin et les chroniqueurs… Ça s’est d’ailleurs vérifié au moment de l’affaire Botul.
Il faudrait épingler et stigmatiser les fayots de la république à coups de vuvuzelas dans leurs oreilles. Devenus sourds un fayot perd de sa superbe.
Bon, j’ai lu la tribune de Martel, la réponse d’Olivennes à Marianne, la mise au point de Garcin sur le NouvelObs. Ne me reste plus à lire… que le livre de Martel. 😉
Ça chauffe, dites-donc ! Y a des snippers à tous les coins de rue dans le petit monde parisien de la presse et de l’édition, et ça canarde à la vitesse de l’éclair depuis hier matin, avec la plus parfaite mauvaise foi de part et d’autre, à mon humble avis.
Ça sent les règlements de comptes personnels à tous les niveaux, et les enjeux sous-sous-jacents que personne ne veut clairement évoquer.
Une question au taulier, qui doit bien avoir une petite idée sur la question, j’en suis sûr 😉 : pourquoi le rachat du Monde agite-t-il donc tant que ça le petit bocal de la rive gauche ? Quels sont les enjeux ? Quels sont les camps en présence ? Qui craint de perdre quoi ? Qui espère gagner quoi ?
Une petite explication de texte serait bienvenue, Guy, pour les novices en germanopratologie.
Mon bon Narvic, point de naïveté, parce que le Monde c’est le Monde… Depuis de Gaulle… http://www.rue89.com/2010/06/13/le-monde-et-sarkozy-une-ingerence-scandaleuse-mais-pas-nouvelle-154764
Bien d’accord, il faut faire un coup de vuvuzela dans les oreilles d’Olivennes : Martel a raison de dénoncer ce dirigeant, ex-bras droit de Messier visiblement…
Bonsoir à tous,
Comme j’ai été l’un des premiers à critiquer François Cusset, sur le site du nouvelobs, je tiens à préciser que je persiste et je signe.
1) La critique de François Cusset est performative mais pas normée. Elle est formelle mais sa conclusion est biaisée par une méthode intellectuelle qui moule à sa manière, l’art de dire ce qu’il veut faire penser. Sans réfléchir, on appelle ça… du FORMATAGE.
Aber achtung…
2) Le livre de Martel est encensé dans la presse et ailleurs, l’épisode Cusset est anecdotique et révélateur d’une tendance liminaire et bien propre à Paris… Le jugement de valeurs (partagées… Merci McKinsey, CQFD). Après, que cela soit bien, mal, vrai, faux, beau ou laid… C’est décisif.
Car le livre de Frédéric Martel est bien, beau et vrai. Même s’il révèle de mauvais travers de certains faux-culs du milieu. Je vous laisse prendre parti !!
Ce qu’il faut bien dire, c’est que Martel à contre-mainstream pour critiquer son livre rentre en contradiction avec… sa méthode de travail.
Je vous renverrais donc à ses très chères notes en bas de pages et aux multiples liens croisés qui font le charme des chercheurs pour la saluer pour sa transparence méthodologique. De plus, Frédéric Martel est disponible pour répondre aux questions du public donc la meilleure des attitudes, c’est tout simplement de lui envoyer un mail à France Culture, si vous souhaitez en savoir plus ! La curiosité est un vilain défaut…
Bravo à lui pour le courage d’aller écrire un texte aussi long et bien argumenté pour répondre à une critique… fort critiquable.
A bon entendeur, salut !
Frederic Martel est actuellement a Montreal pour une serie de conferences sur Mainstream. Il s est exprime longuement dans sa lettre et n a pas l intention de repondre a ces attaques. Mais il confirme toutes ses informations, qui proviennent de l interieur du Nouvel Obs. Aziz Ridouan.
Et il ira à Abou Dabi après sa tournée de conférence à Washington pour fustiger l’esprit français commun à Alain Badiou, Renaud Camus, Francois Cusset, Serge Halimi, Alain Finkielkraut et Denis Olivennes.
Frédéric Martel ou la Verdurin de la culture commerciale.
Quand on écarte les scories de la polémique personnelle et consternante de ce droit de réponse, que peut on retenir sinon qu’ayant prouvé que de multiples producteurs de patates bios et de légumes oubliés, éventuellement gauchistes, trouvant à être distribués par les grandes chaines alimentaires, on pouvait exclure l’hypothèse que la grande distribution poursuivait un dessein capitaliste d’asservissement des masses aux graisses hydrogénées et à l’apathie comportementale qu’elles induisent chez le consommateur.
Je lirais cependant cet ouvrage sans doute indispensable pour connaitre de l’état des lieux des « industries créatives ».
All people deserve good life and loan or just commercial loan will make it better. Just because people’s freedom is grounded on money.