En définitive, toute la critique de François Cusset fait la démonstration qu’on peut écrire absolument n’importe quoi et fausser les faits dans un journal comme le Nouvel Observateur. On croirait lire un tract du Nouveau Parti Anticapitaliste ou une feuille ronéotypée d’une sous-section syndicale de SUD. Mais l’aveuglément idéologique, la mauvaise foi, le sectarisme, le mensonge même, disqualifient davantage l’auteur d’une critique qu’elles n’affectent un livre si injustement traité.
La question qui se pose alors est : comment se fait-il qu’une telle critique ait pu paraître dans le Nouvel Observateur ?
Le profil de l’auteur est une première réponse. François Cusset, que j’ai connu à New York, et qui a fait sa thèse à peu près au même moment que moi, est un idéologue d’extrême gauche. C’est un auteur qui pense « faux ». J’avais peu aimé son livre French Theory — un ouvrage qui appelait autant de réserves scientifiques que politiques — car il instrumentalisait les Etats-Unis dans le débat français ; j’ai détesté son ridicule Queer Critics et, je l’ai dit, son texte sur Dubaï. François Cusset est surtout l’auteur de La Décennie, Le grand cauchemar des années 1980 (La Découverte, 2006), un essai dans lequel j’ai pointé une centaine de fautes factuelles graves, des erreurs chronologiques et d’orthographe sur les noms propres (Laurent « Jaffrin », Robert « Abiracheid », Augustin « Giard » etc.), et des fautes historiques énormes, dont la plus belle, qui figure dans le livre page 33, lui a fait écrire que Valéry Giscard d’Estaing avait offert à Bokassa les fameux diamants (on sait, bien sûr, que c’est l’inverse !).
La Décennie est un ouvrage qui dénonce les « années 1980 », comme si on pouvait s’en prendre à une décennie, et en brosser un portrait uniquement noir pour la seule raison que la gauche de gouvernement y est arrivée au pouvoir. La thèse du livre est sotte et son argumentation délirante. A chaque ligne, l’auteur ment par omission, multiplie les amalgames et les anachronismes, et se trompe intellectuellement. L’ouvrage a le sérieux de l’essai d’Olivier Besancenot sur Che Guevara — et au fond François Cusset est à la vie intellectuelle, ce que Besancenot est à la vie politique. Si je parle moi de la culture « à la masse », il parle lui de la vie intellectuelle au fusil d’assaut de type AK-47. Toute la théorie du livre consiste à dénoncer la gauche et en particulier la seconde gauche (la CFDT, Pierre Rosanvallon, le RMI de Rocard, la revue Esprit, la revue Le Débat, le « tournant libéral de Libération » et les éditorialistes du Monde etc.). Face à quoi, Cusset vénère Noam Chomsky, Renaud Camus, le sous-commandant Marcos, Pierre Bourdieu, le syndicat Sud, Christophe Aguiton, les militants d’Attac, du DAL, d’AC ou d’Act Up. Pour Cusset, le chef d’entreprise est un équivalent moderne des dictateurs politiques (p. 295). Sa haine de Rocard, en particulier, est irrationnelle. Ses analyses puériles et critiques du syndicalisme CFDT et son apologie de SUD sont inconséquentes. A l’inverse, la montée du Front National, les déclarations de Jean-Marie Le Pen et de Robert Faurisson, et celles des penseurs de la « nouvelle droite » sont complètement marginalisées et semblent, à Cusset, bien moins dérangeantes que tous ces penseurs de la seconde gauche qu’il exècre — ce qui est très significatif dans un livre consacré aux années 1980.
Le plus piquant, c’est que La Décennie est un ouvrage essentiellement centré sur la destruction systématique du Nouvel Observateur, de son histoire, de ses liens avec la seconde gauche, et à une critique de ses journalistes. Ainsi, Jean Daniel, « éditorialiste infatué », selon Cusset, est ridiculisé dans le livre, Laurent Joffrin (à l’époque rédacteur en chef) a droit à un portrait assassin et Jacques Julliard fait l’objet d’attaques aussi basses que factuellement fausses. Pour Cusset, le Nouvel Obs est le symbole de l’affaissement intellectuel de la gauche et de son basculement dans l’idéologie réactionnaire.
Il y a plus : Denis Olivennes, alors P-DG de la FNAC, et aujourd’hui Président du directoire du Nouvel Observateur, est anéanti en quelques phrases : François Cusset lui reproche ses accointances avec la fondation Saint-Simon, suppôt supposé du capitalisme, son livre ultra-libéral co-écrit avec Nicolas Baverez et d’être, finalement, un « politiste libéral » (voir pages 71, 122, 157). Au fond, on peut lire La Décennie comme un pamphlet anti-Nouvel Obs, écrit, déjà, à coup de citations de Deleuze et Guattari.
François Cusset est de ceux qui confondent Jacques Delors et Louis Pauwells — tous les deux rangés à la même enseigne parmi les réactionnaires de droite. Cusset importe dans la vie des idées le mensonge, la violence et la mauvaise foi de la vie politique. Le sérieux des faits échappe à ce Chàvez de la critique littéraire, la complexité de la vie des idées l’embarrasse. Si on lui avait confié la critique du livre de Florence Aubenas, il l’aurait sans doute confondu avec un essai de Christine Boutin et l’aurait anéanti dans le Nouvel Obs.
Pourquoi, dans ces conditions, un tel auteur a-t-il pu publier un article dans les pages du Nouvel Observateur pour m’assassiner ? Il faut ici ajouter un élément central au débat et préciser que je suis aujourd’hui un des journalistes les plus critiques à l’égard de Denis Olivennes, nouveau patron du Nouvel Observateur. Avec d’autres, sur des milliers de blogs, nous avons dénoncé, alors même qu’il était encore P-DG de la FNAC, son projet de loi Hadopi, dont il est le principal artisan. Il ne s’agissait pas d’attaque de personne, mais bel et bien de critiques sévères sur le rapport Olivennes, ses erreurs, ses approximations, ses propositions obsolètes et inadaptées. Le débat très vif auquel la loi Hadopi a donné lieu au Parlement ; les critiques justifiées de la gauche contre un des textes emblématiques du sarkozysme ; et surtout la décision historique du Conseil Constitutionnel qui a anéanti le projet Olivennes, ont suscité de la part du futur patron du Nouvel Observateur, une animosité grandissante à mon égard. Lorsque ce dernier a interviewé, à l’été 2009, le président Sarkozy (« une » du Nouvel Observateur avec une dizaine de pages), en désavouant sa rédaction marginalisée pour l’occasion, le site que je dirige, nonfiction.fr, a vertement critiqué cette interview et notamment les questions d’Olivennes, et surtout l’ambiguïté qui planait dans sa relation de connivence avec Nicolas Sarkozy (à l’époque, on s’en souvient, son nom avait circulé pour être ministre de la Culture de Sarkozy ou président de France Télévisions, ce que plusieurs de ses questions reflétaient insidieusement). Enfin, nonfiction.fr a vivement critiqué, comme des dizaines d’autres sites et blogs, Denis Olivennes pour avoir qualifié publiquement Internet le 30 juin 2009 de : « tout à l’égout de la démocratie ».
Il n’est donc pas étonnant qu’à côté de la critique de mon livre par François Cusset, un petit encart rappelle opportunément que je dirige la rédaction du site nonfiction.fr et que j’anime l’émission « Masse Critique » sur France Culture : les deux autres lieux du crime anti-Olivennes sont épinglés dans ce règlement de compte évident. La ficelle est un peu grosse.
Pardon de personnaliser ici le sujet mais ce dernier point est également important : il y a quelques semaines, j’ai croisé par hasard Denis Olivennes dans un café et celui-ci m’a qualifié d’ « ennemi » en raison de mes critiques contre Hadopi et contre son interview pro-sarkozyste (Pierre Lescure avec qui j’étais dans ce café peut en témoigner) ; Olivennes m’a laissé entendre qu’il se vengerait. La critique de François Cusset en est une cinglante confirmation.
Le plus consternant de ces méthodes consternantes, c’est que plusieurs journalistes du Nouvel Observateur ont demandé à faire le compte-rendu de mon livre et plus d’une vingtaine l’ont eu ou demandé en service de presse. Peut-être que cette critique aurait été bonne, ou peut-être pas, c’est la vie normale d’une rédaction, mais au moins aurait-elle été probablement honnête. Par un jeu interne subtil, ces candidats ont visiblement été évincés au profit d’un « tueur à gages » extérieur, et qui n’écrit pas en principe pour le Nouvel Observateur, François Cusset, mandaté précisément pour me dégommer.
Denis Olivennes a-t-il lui-même commandé, encouragé, ou facilité l’article de François Cusset contre moi ? Je le crois, mais je n’ai pas la preuve matérielle qu’il ait pris une part directe au choix du « tueur à gage » (qu’il pouvait très bien ne pas connaître et dont il ignorait certainement qu’il fut un ennemi historique de son hebdomadaire). Un journaliste du Nouvel Observateur m’a dit cependant : « Si Olivennes n’a pas demandé cet article, il l’a au minimum encouragé ; et si ce n’est pas le cas, il doit immédiatement proposer un “débat de l’Obs” sur votre livre ou une interview pour corriger le tir ; sinon il confirmera ce que tout le monde pense : qu’il s’est arrangé avec [Jérôme] Garcin ou [Michel] Labro pour que vous soyiez flingué ».
J’ai eu une dizaine d’autres journalistes du Nouvel Observateur au téléphone qui, tous, étaient consternés par ces méthodes et par l’article. Une amie journaliste m’a dit : « Un tel article restera une tâche dans l’histoire du journal, c’est inadmissible ». Un autre : « Ce livre aurait mérité de faire l’objet d’un dossier dans le journal car c’est la première grande enquête sur la mondialisation de la culture et nous devrions être fier que ce soit un Français qui l’ait faite ; au lieu de quoi, on a un règlement de compte grossier et mesquin ». Une autre journaliste m’a dit (je la cite de mémoire) : « Nous vivons ici une véritable omerta. Olivennes a installé son bureau depuis cet automne dans la rédaction pour tenter de nous amadouer, mais nous ne sommes pas dupes : il veut nous contrôler. Il a utilisé par exemple les “Confidentiels” de l’Obs pour critiquer Mathieu Pigasse [patron des Inrockuptibles, également candidat au rachat du Monde] ; il a tapé d’une manière personnelle et inadmissible Benoît Hamon et Claude Bartolone, les lieutenants d’Aubry : tout ça augure mal des prochaines échéances politiques. Et si le Nouvel Observateur devait en plus racheter Le Monde, je souhaite bien du courage à la rédaction du Monde qui perdrait peut être plus au change avec Olivennes, et sa prétendue défense de l’indépendance de la presse, que de basculer dans les groupes Free, Lagardère ou Prisa ».
Toujours est-il que Jacques Julliard, directeur délégué du Nouvel Obs, a signé la fin de la récréation en réagissant immédiatement à l’attaque lâche de Cusset dans son éditorial du 12 mai : « Sous le titre Mainstream, Frédéric Martel a écrit un livre majeur, fondé sur une enquête approfondie au sujet de la culture de masse à travers le monde. Je m’apprêtais à en faire l’éloge quand j’ai trouvé dans Le Nouvel Obs de la semaine dernière une exécution sommaire du livre, d’une injustice évidente. J’invite nos lecteurs à en juger par eux-mêmes ».
Depuis l’arrivée de Denis Olivennes à la tête du Nouvel Observateur, ce genre de critique déloyale contre un livre de fond, résultat d’une enquête sérieuse, et que tout lecteur sincère trouverait honnête, marque un tournant. Mais l’histoire ne fait que commencer.
Proche du Nouvel Observateur, de ses idées, de son histoire que j’ai constamment accompagnée ou partagée depuis plus de vingt ans, je souhaiterais pouvoir vous rencontrer afin de trouver une issue positive à cette affaire.
Je vous prie de croire, Monsieur le directeur de publication, Cher Claude Perdriel, en l’expression de ma haute considération.
Frédéric Martel
> Animateur de l’émission « Masse Critique, le magazine des industries créatives et des médias » sur France Culture ; fondateur et rédacteur en chef du portail des livres et des idées, nonfiction.fr ; auteur de De la Culture en Amérique (Gallimard, 2006) et de Mainstream, Enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde (Flammarion, 2010).
NOTES
(*) Racheté par Paramount en 2005 puis par Universal, le studio Dreamworks SKG (à ne pas confondre avec Dreamworks Animation de Jeffrey Katzenberg, resté indépendant) s’est rapproché de Disney en 2009 qui l’a financé, gère depuis son marketing et sa distribution (deal de 30 films sur cinq années). Cette distribution sera faite sous la bannière Touchstone Pictures. Dreamworks SKG a par ailleurs été renfloué lourdement par le groupe indien Reliance. De fait, Dreamworks SKG devient une sorte d’unité spécialisée « semi-indépendante » à la fois de Disney et de Reliance.
(**) Voici les 150 principales maisons « semi-indépendantes », rattachées aux studios, qui constituent aujourd’hui le coeur d’Hollywood (avec une astérisque, je mentionne les nouveaux deals 2009) :
– DISNEY : The Walt Becker Co. ; Boxing Cat Prods. ; Jerry Bruckheimer Films ; Martin Chase Prods. ; Gunn Films ; Hope Town Entertainment* ; ImageMovers ; Mario Iscovich Prod. ; Junction Entert. ; Mandeville Films ; Mayhem Pictures ; Millar/Group Ink. ; Monsterfoot ; Offspring Entert. ; Oops Doughnuts ; Panay Films ; POW ! Entertainemnt ; Scott Rudin Prods. ; Scott Sanders Prods. – MIRAMAX : Rocket Pictures. – WARNER BROS. : Beff Affleck/Matt Damon* ; Alcon ; Appian Way (Leonardo diCaprio) ; Big Kid ; Callahan Films ; Carousel Prods. ; Cruel and Unusual ; De Line ; Di Novi ; Robert & Susan Downey* ; Zac Efron* ; Gerber ; Green Hat Films ; Heyday ; Hollywood Gang* ; Johnny Depp Prod. ; Langley Park* ; Legendary ; Lin Pictures ; Malpaso (Clint Eastwood) ; Polymorphic ; Revelations ; Silver ; Thunder Road ; Unique Features ; Village Roadshow ; Any & Larry Wachowski ; Weed Road ; Jerry Weintraub Prods. ; John Wells ; Wigram Prods. – PARAMOUNT : Bad Robot ; Broadway Video ; Di Bonaventura Pictures ; Robert Evans Co. ; Montecito Pictures ; Plan B. (Brad Pitt) ; Gary Sanchez Prods. ; Sikelia Prods. (Martin Scorsese). – FOX : Michael Aguilar ; Chernin Entertainment ; Donundrum ; Davis Entertainment ; The Firm ; Josephson ; Lightstorm (James Cameron) ; New Regency ; Point Road ; Red Hour Films ; Scott Free ; Seed Prods ; 21 Laps ; Alex Young. – FOX 2000 : Gil Netter ; Sunsept Entertainment. – FOX SEARCHLIGHT : Ad Hominem (Alexander Payne) ; Decibel (Danny Boyle). – SONY : Aardman Animations ; Apparatus ; Arad prods* ; Atlas Entertainment ; John Calley Prods. ; Escape Artists ; Ghost House Films (Sam Raimi) ; GK Films* [distribution uniquement] ; Gracie Films ; happy Madison ; Heartburn Entertainment ; Katalyst Films ; Kennedy.Marshall* ; Maguire Entertainment (Tobey Maguire) ; Laurence Mark Prods ; Michael De Luca ; Mosaic ; Original Films ; Out of the Blue Entertainment ; Overbook Entertainment (Will Smith) ; Red Wagon Entertainment ; Roth Films ; Smoke Ouse (George Clooney) ; Laura Ziskin Prods. – UNIVERSAL : Apatow Prods. ; Arroyo Films ; Capitvate Entertainment ; Dark Horse Entertainment ; Depth of Field ; Everyman Pictures ; Film 44 ; Illumination Entertainement ; Imagine Entertainment ; Mandalay Pictures ; Morgan Creek Prods. ; Necropia ; Marc Platt Prods. ; Pkaytone (Tom Hanks) ; Strike Entertainment ; Stuber Prods. ; Tribeca Films (Robert De Niro) ; Wild West Picture Show Prods ; Working Title Films – FOCUS FEATURES : Completion Films ; Neal Street Prods. ; Random House – UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL : Bazelevs Production ; Cattleya ; Edko Films ; Liaison Films ; UFA Cinema. (toutes ces données, ainsi que des centaines d’autres tableaux statistiques figurent en prolongement de mon livre sur le site www.fredericmartel.com)
DISCLAIMER : je n’ai rencontré Frédéric Martel qu’une fois (une interview pour BFM) et je n’ai pas de relations professionnelles avec lui, la maison d’édition qui le publie, ni France-Culture.
La photo d’illustration du billet vient de là : http://mindswap.wordpress.com/2009/02/16/mainstream-individualitat/
Trop long et inintéressant. Franchement, qu’est ce qu’on en a à faire d’un règlement de comptes entre egos journalistiques ?
Long et très intéressant. Le sarkozysme (Olivenne) qui utilise une gauche extrême et caricaturale pour saper l’expression d’une opinion intelligente et constructive…tout un symbole.
Lu en long et en large… juste excellent. Le nouvel observateur est dirigé par l’homme de l’HADOPI, les 10 pages offertes à NS, dont partout à Paris on sait qu’il voulait devenir ministre de la culture de NS…
Texte extrêmement intéressant et lu avec minutie.
Les réglements de compte me laissent toujours un peu pétrifiée, je trouve cette attaque à l’encontre de Mr Martel assez désolante. En même temps qu’attendre de Mr Hadopi et de son porte-flingue « sociologue de salon »?
Pas lu « Mainstream » mais ça m’a donné envie du coup. Une belle défense face à une attaque « pan-pan t’es mort », c’est quand même drolement plus intéressant qu’une banale chronique ou édito. J’aime les belles passes d’armes. C’est mon côté romantique.
c’est super osé, et argumenté…
avec force et courage
j’adore masses critiques – on y apprend plein de choses
quant à olivennes, son compte en banque est bien fourni il me fait penser à un mauvais groucho pas marx…
j’ai lu votre livre, il est excellent..
Intéressant.
Je ne suis pas persuadé que l’achat du Monde par « l’équipe du NouvelObs » soit une bonne chose. Je ne suis pas persuadé que cet achat par « l’équipe de Free » en soit une, non plus.
Mais Frédéric Martel, êtes-vous sincère ou feignez-vous d’être étonné que ce droit de réponse n’ait pas été publié?
En effet, dans ce droit de réponse il y a des attaques ad hominem.
Répondre à une critique littéraire en s’en prenant à l’auteur (de cet article) et aux écrits de cet auteur et non pas uniquement au contenu (de cet article)… c’est presque la garantie que ce droit de réponse ne soit pas publié.
Etait-ce ce que vous cherchiez?
Nommer, par exemple, SUD, le NPA est-ce une défense habile? Le NouvelObs aurait-il dû ensuite accorder un droit de réponse à ce syndicat et ce parti pour la façon dont vous les mettiez en cause dans votre droit de réponse.
Charles.
http://lepost.fr/perso/charles-ex-hautetfort/
Long, intéressant, mais à la démarche consternante.
Cela m’a donné envie de lire Mainstream, mais de punir sévèrement (bonnet d’âne et fessées) les deux « journalistes/écrivains/sociologues » qui nous infligent ces querelles stériles et pathétiques.
Et je ne parle pas de ceux qui les favorisent…
Merci à à l’épicier et à Frederic Martel!
Cet article est la preuve que nous pouvons élever le débat grâce au Web.
Sans limite de caractère et liberté de ton.
C’EST CA le débat d’idée !!
M. Martel a tellement raison, je plains sérieusement les journalistes de l’Obs … Honte à Olivenne !!
Des articles comme celui ci , on en redemande !!!!
C’est dingue quand même ce qui ce passe au Nouvel observateur : je me demande comment la rédaction et même moi, simple lecteur, pouvons tolérer la présence d’un mec prêt à tout pour devenir ministre de Sarkozy ou d’un autre éventuel Président, de droite comme de gauche…
Du bling bling au bling bang
La presse de « gauche » « indépendante » se bessonise, c’est une tendance née sous le sarkozisme, toute pensée de gauche honorable, ne peut réellement s’épanouir que sous le sarkozisme, car lui seul peut incarner l’humanisme réaliste expurger de son fantasme non pas égalitaire mais, réaliste et progressiste.
Pour cela il faut une confiance aveugle en sa doctrine… et ça marche et je dirais même ça court…..
L’indépendance passe par l’allégeance, ben quoi….
C’est bien simple, alors que je lisais le Nouvel Obs depuis de très nombreuses années, j’ai arrêté du jour au lendemain après cette fameuse interview de Sarko. J’avais eu du mal à accepter l’arrivée d’Olivennes, mais avais quand même choisi de persévérer.
Maintenant je suis définitivement passé à autre chose.
Mouais.
L’affaire Mainstream c’est bien, mais je préfère l’affaire Clearstream 🙂
Je comprends que F. Martel soit indigné, mais pourquoi ce sempiternel, habituel, lassant et triste mouvement de balancier, symptomatique du débat d’idée par chez nous ? En effet, pour défendre sa position , F. Martel avait-il besoin de délégitimer F. Cusset, de dire que ses précédents livres lui sortent par les yeux etc ? Le chien, la rage, tout ça, du classique quoi… Et je ne parle pas du mépris pour les « sous-sections syndicales de SUD », du pilonnage de tout ce qui est trop à l’extrême gauche pour F. Martel.
Ce n’est pas sa tasse de thé ? Fort bien, c’est son droit absolu, mais pourquoi cette morgue dispensable ?
C’est dommage car l’aspect » Eh le Nouvel obs, pourquoi ne m’aimez vous pas moi plutôt que ce gauchiste ? » fait écran aux argumentation factuelles convaincante du début du texte.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé le « contre discours de mai » de F. Cusset, paru en 2008. Cela fait il de moi un complice ?
Et par ailleurs, j’ai appris plein de choses dans Mainstream, merci donc à F. Martel, modeste contribution à refuser la guerre de tranchée que ce texte semble souhaiter ouvrir (ou amplifier)
argumentationS… convaincanteS.. tranchéeS
désolé pour les fautes, j’ai tapé trop vite
Je viens de lire la critique de F. Cusset.
Elle est effectivement lapidaire et je suis d’accord ( ce qui passionnera tout le monde…) pour penser que sur ce coup-là, il ne s’est pas foulé.
Quelques petites remarques :
Elle est tellement brêve qu’elle ressemble plus à un billet d’humeur, cela saute aux yeux (ne jamais oublier que le lecteur de critiques peut aussi, parfois ne pas être un perdreau de l’année 🙂 si si !).
La question de savoir si elle est de bonne ou de mauvaise foi est une autre question. F. Martel nous a dit ce qu’il en pensait, peut être que F. Cusset le réfutera ? ( ici 🙂 ? ).
Ainsi donc F. Cusset n’a pas aimé. Effet sur un échantillon représentatif d’un lecteur : « Ah bon. » Cela passionnera ceux suivent aveuglément ce qu’aime ou pas F. Cusset. Les autres, vraisemblablement, l’oublieront vite. Ce n’est pas faire injure a F. Cusset d’imaginer que ces derniers seront « légèrement » plus nombreux…
Ce faisant, cela rend un peu vain (et presque un peu ridicule) l’exercice consistant à en extirper presque chaque phrase et à en faire une critique sur un paragraphe. Exercice faisable sur a peu près n’importe quel texte tonique et vachard. Et donc sans portée, y compris de désamorçage ( mais y avait-il grand chose d’amorcé ?)
Partant, la généralisation de cette petite affaire à la situation tendue autour du Monde, ne me parait de nature à exclure complètement, disons le avec mesure, tout soupçon de mégalomanie de celui qui s’y prête…
Ceci étant dit avec espièglerie et sans méchanceté !
J’y comprends rien moi, à vos chamailleries de Parisiens bobos élitistes !
Porte a dit que Guillon avait une petite bite. Soit !
Cusset a dit que Martel puait du cul. Bon, ok !
Schneidermann déplore que Mariane censure ses textes. Brrr, ça fait peur !
C’est pas avec ce genre de débats que vous allez redonner du crédit aux médias.
Vous pouvez vous moquer de Boutin ou de Ribery qui vivent dans une bulle, vous faites de même!
En pensant que la France profonde se sent concernée par vos bisbilles, vous ne voyez même pas le ridicule de votre égocentrisme…
Pourtant, vous n’êtes pas n’importe-qui, puisque vous êtes »lémédias »
Je sais Guy, ici c’est mon blog et j’y écris ce que je veux..;
J’avais oublié ce postulat…
Bonjour,
Ceci n’est pas un troll mais ça n’a (presque) rien à faire ici, j’en conviens.
Marianne2.fr ou plus encore le célèbre Juan sur son blog, nous font ingurgiter une quantité de cookies incroyable.
Réglez votre navigateur de façon à choisir de voir et d’autoriser ou non les cookies. Le site de Juan tient le ponpon et pour le coup, je m’interroge. De gauche, sans doute il est, mais sans oublier le commerce et le traçage pour ne pas dire plus. Sinon, ça lui sert à quoi, cette floppée de cookies ?
Pourquoi Guy Birenbaum n’en fait-il pas autant ? parce qu’il est mauvais commerçant ou parce qu’il a une éthique certaine ?
Je n’ai pas vu d’écrits sur la question et je vais de surprise en surprise en voyant les cookies que certains passent quand on visite leur site.
Je suis en train de lire Mainstream et jai été voir l’article de Cusset, et c’est vrai qu’il est très violent et de mauvaise foi. Après, je crois que c’est quand même important parce que ces livres ont des conséquences concrètes. Comme le dit un commentateur, c’est la première grande étude sur la mondialisation de la culture – ca veut dire que c’est structurant pour la politique, l’économie, la recherche des années à venir. On ne peut pas le laisser perdre comme ça. Surtout quand ca révèle des méthodes de voyou !
« N’en déplaisent à tous ceux-là, pour moi, le dynamisme du jeu vidéo, la créativité d’Internet et des séries télévisées, la musique pop et le cinéma américain font aussi partie de la culture. »
Et les bandes dessinés. Amen.
Exception sur ce blog, j’ai trouvé la critique de Cusset totalement pertinente; ça ne m’empêche pas de n’avoir strictement aucune sympathie pour M. Hadopi Olivennes et de souhaiter qu’il n’emporte pas le morceau pour le Monde! Mais prétendre traiter des industries culturelles « mainstream » de façon dépolitisée, c’est au mieux de la nunucherie, au pire de la tartufferie.
J’ajoute que ce qui transparait dans le texte de Martel, c’est bien une certaine haine de la culture autre que « mainstream »… Quant à François Cusset, « sociologue de salon », dans le style l’hôpital qui se fout de la charité, ce n’est pas mal. À ma connaissance lui n’émarge pas à FRANCE-CULTURE… Le gaga de l’histoire, c’est que le duel martel /Olivennes est entre deux socio libéraux convaincus du bienfait du marché dans la culture et relais zélés en effet du capitalisme culturel, l’un comme l’autre! Ce sont juste leurs intérêts qui divergent…
Comme on dirait en mainstreamish : Jérôme Garçin strikes back 🙂
http://bibliobs.nouvelobs.com/20100614/20083/il-ny-a-pas-d-affaire-mainstream
Le Président a des manières grossières http://tinyurl.com/2u9puu6
Et voilà, Denis Olivennes a choisi Marianne pour répondre. Il m’aurait demandé, je l’aurais recueilli 😉
http://www.marianne2.fr/Nouvel-Obs-denonce-par-Martel,-Olivennes-repond_a194096.html
@ peheme32 Moi, les cookies je les mange…
La légitime critique de Denis Olivennes et de ses combines ne doit nous voiler la face sur la pensée molle et sirupeuse de Frédéric Martel, zelote post moderne du grand capital et professeur de vide à HEC, illustre représentant de l’union sucrée dénoncée par Perry Anderson. Les amalgames proférés dans son texte à propos de Francois Cusset sont particulièrement répugnants.
Finkielkraut pour une fois en verve avait eu un mot heureux pour définir ce genre de productions intellectuelles : « l’organisation des rencontres stellaires de Bouygues et d’Orange »
cuisine et dépendance
visiblement il n’aime pas les tough cokies…
les cuisines de marianne doivent les faire à la vanille…
http://www.youtube.com/watch?v=bCkcCK4x4X4
Avant de vous emballer lisez ce qu’écrit Jérôme Garcin
http://bibliobs.nouvelobs.com/20100614/20083/il-ny-a-pas-d-affaire-mainstream
Nous sommes désolés de décevoir Frédéric Martel : jamais Denis Olivennes n’a « commandé, encouragé ou facilité l’article de François Cusset » consacré à son livre, « Mainstream ».
Nous avons fait le choix, Aude Lancelin et moi, de le demander, sans préjuger de sa critique, à François Cusset parce que cet historien des idées a dirigé le bureau du livre à New York et qu’il est un grand connaisseur de la culture américaine. C’est aussi simple que cela. Tout le reste n’est que pur fantasme. J’ajoute que Denis Olivennes n’intervient jamais dans le sommaire des pages culturelles du « Nouvel Obs » et que je les dirige avec une liberté totale, et enviable.
« Frédéric Martel sera présent dans l’épicerie pour répondre à toutes vos questions et, pourquoi pas, critiques dans les commentaires… »
En effet.
« Et voilà, Denis Olivennes a choisi Marianne pour répondre. Il m’aurait demandé, je l’aurais recueilli 😉 »
Il ne répond pas à votre hôte. Il y répond… indirectement, via les questions de ses amis de Marianne. Au sens propre et au figuré, Denis Olivennes ne boxe pas dans la même catégorie que Frédéric Martel, il me semble.
Charles.
http://lepost.fr/perso/charles-ex-hautetfort/
PS: En fin de compte, je crois qu’il faudrait mieux nationaliser Le Monde. Ce serait plus clair.
Merci à Noël pour son commentaire, je pense exactement la même chose que lui de Martel.. et à JM Bouguereau de la précision. À lire régulièrement bibliobs,je subodore que Denis Olivennes n’est pas toujours d’accord avec Aude Lancelin et les chroniqueurs… Ça s’est d’ailleurs vérifié au moment de l’affaire Botul.
Il faudrait épingler et stigmatiser les fayots de la république à coups de vuvuzelas dans leurs oreilles. Devenus sourds un fayot perd de sa superbe.
Bon, j’ai lu la tribune de Martel, la réponse d’Olivennes à Marianne, la mise au point de Garcin sur le NouvelObs. Ne me reste plus à lire… que le livre de Martel. 😉
Ça chauffe, dites-donc ! Y a des snippers à tous les coins de rue dans le petit monde parisien de la presse et de l’édition, et ça canarde à la vitesse de l’éclair depuis hier matin, avec la plus parfaite mauvaise foi de part et d’autre, à mon humble avis.
Ça sent les règlements de comptes personnels à tous les niveaux, et les enjeux sous-sous-jacents que personne ne veut clairement évoquer.
Une question au taulier, qui doit bien avoir une petite idée sur la question, j’en suis sûr 😉 : pourquoi le rachat du Monde agite-t-il donc tant que ça le petit bocal de la rive gauche ? Quels sont les enjeux ? Quels sont les camps en présence ? Qui craint de perdre quoi ? Qui espère gagner quoi ?
Une petite explication de texte serait bienvenue, Guy, pour les novices en germanopratologie.
Mon bon Narvic, point de naïveté, parce que le Monde c’est le Monde… Depuis de Gaulle… http://www.rue89.com/2010/06/13/le-monde-et-sarkozy-une-ingerence-scandaleuse-mais-pas-nouvelle-154764
Bien d’accord, il faut faire un coup de vuvuzela dans les oreilles d’Olivennes : Martel a raison de dénoncer ce dirigeant, ex-bras droit de Messier visiblement…
Bonsoir à tous,
Comme j’ai été l’un des premiers à critiquer François Cusset, sur le site du nouvelobs, je tiens à préciser que je persiste et je signe.
1) La critique de François Cusset est performative mais pas normée. Elle est formelle mais sa conclusion est biaisée par une méthode intellectuelle qui moule à sa manière, l’art de dire ce qu’il veut faire penser. Sans réfléchir, on appelle ça… du FORMATAGE.
Aber achtung…
2) Le livre de Martel est encensé dans la presse et ailleurs, l’épisode Cusset est anecdotique et révélateur d’une tendance liminaire et bien propre à Paris… Le jugement de valeurs (partagées… Merci McKinsey, CQFD). Après, que cela soit bien, mal, vrai, faux, beau ou laid… C’est décisif.
Car le livre de Frédéric Martel est bien, beau et vrai. Même s’il révèle de mauvais travers de certains faux-culs du milieu. Je vous laisse prendre parti !!
Ce qu’il faut bien dire, c’est que Martel à contre-mainstream pour critiquer son livre rentre en contradiction avec… sa méthode de travail.
Je vous renverrais donc à ses très chères notes en bas de pages et aux multiples liens croisés qui font le charme des chercheurs pour la saluer pour sa transparence méthodologique. De plus, Frédéric Martel est disponible pour répondre aux questions du public donc la meilleure des attitudes, c’est tout simplement de lui envoyer un mail à France Culture, si vous souhaitez en savoir plus ! La curiosité est un vilain défaut…
Bravo à lui pour le courage d’aller écrire un texte aussi long et bien argumenté pour répondre à une critique… fort critiquable.
A bon entendeur, salut !
Frederic Martel est actuellement a Montreal pour une serie de conferences sur Mainstream. Il s est exprime longuement dans sa lettre et n a pas l intention de repondre a ces attaques. Mais il confirme toutes ses informations, qui proviennent de l interieur du Nouvel Obs. Aziz Ridouan.
Et il ira à Abou Dabi après sa tournée de conférence à Washington pour fustiger l’esprit français commun à Alain Badiou, Renaud Camus, Francois Cusset, Serge Halimi, Alain Finkielkraut et Denis Olivennes.
Frédéric Martel ou la Verdurin de la culture commerciale.
Quand on écarte les scories de la polémique personnelle et consternante de ce droit de réponse, que peut on retenir sinon qu’ayant prouvé que de multiples producteurs de patates bios et de légumes oubliés, éventuellement gauchistes, trouvant à être distribués par les grandes chaines alimentaires, on pouvait exclure l’hypothèse que la grande distribution poursuivait un dessein capitaliste d’asservissement des masses aux graisses hydrogénées et à l’apathie comportementale qu’elles induisent chez le consommateur.
Je lirais cependant cet ouvrage sans doute indispensable pour connaitre de l’état des lieux des « industries créatives ».
All people deserve good life and loan or just commercial loan will make it better. Just because people’s freedom is grounded on money.