Des vides béants…
Des vides béants…
(…)
Je n’ai pas lu ce qu’il faudrait.
Je suis passé totalement à côté des Classiques.
J’ai évité Proust.
Raté Balzac, Zola…
Et tant d’autres.
Joyce m’est tombé des mains.
Je fais semblant d’aimer Hemingway. Mais je n’ai lu que ses textes sur la tauromachie.
J’ai manqué les Russes. Sans qu’ils me manquent. C’est à cause de ces foutus noms propres. Je confonds les personnages dans tous les livres au bout de dix pages.
Quant aux contemporains, la plupart m’ennuient si profondément…
Ça ne se voit pas.
Ce n’est pas écrit sur mon front.
Mais je le sais.
Et je n’ignore pas que c’est, sinon inexcusable, au moins irrattrapable.
Il y a des retards après lesquels courir ne sert à rien.
Il est bien trop tard.
Ces trous, et il en est de nombreux autres*, ne me complexent pas plus que ça.
Mais, de temps en temps, j’ai des regrets ou des remords.
Je me dis qu’il faudrait.
Mais quand ?
Et je passe à autre chose.
Je ne réfléchis à ces lacunes que quand je suis seul.
C’était le cas dimanche soir.
J’avais ces satanés 200 kilomètres à faire, en solo.
Dans le mauvais sens.
De la Mer à la ville.
Par hasard, la radio de la voiture s’est placée sur France Culture.
Je n’écoute jamais France Culture.
Ça m’emmerde plus que ça m’intimide.
Il y avait une pièce de théâtre.
Pendant plus d’une heure, les yeux fixés sur la pénombre de l’autoroute, j’ai été embarqué.
La pièce que j’écoutais se passait en Russie.
Napoléon et ses troupes entraient dans Moscou.
Des personnages passionnants et attachants, pour certains fascinants, cherchaient à survivre ou à résister.
L’un d’entre-eux – Pierre – voulait tuer l’Empereur.
Un prince – André – agonisa puis mourut.
Puis vint la Retraite de Russie.
L’armée française en déroute.
J’étais fasciné, absorbé.
Emporté oui.
Submergé.
Au bout de plus d’une heure, la pièce s’arrêta.
Une voix féminine donna lecture du nom des acteurs.
Puis elle cita le titre du livre duquel cette pièce avait été tirée.
La Guerre et la Paix.
Tolstoï…
J’avais écouté sans le savoir des « Scènes mémorables de La guerre et la paix« … (c’est ici).
Il y a des lacunes dont on ne se remet pas.
* Et je ne parle pas de ce que je suis censé avoir lu en raison de mes diplômes…
Cela vous incitera-t-il à lire toute l’oeuvre?
a part un soupçon de Balzac et Zola, je suis passée à côté de tout le reste aussi… même pas mal 😉 🙂
france culture , des fois çà le fait
des fois
Voilà ce qui fait entre autres la valeur de France Culture — et non à la talk-show-isation de sa grille de programmes, qui grignote son antenne depuis la dernière décennie…
M’en parlez pas … j’ai lu la totale d’A la recherche du temps perdu, et la seule chose dont je me souvienne c’est de l’avoir dévoré!
J’ai eu exactement la même sensation, récemment, en écoutant Dussolier lire « lettre à mon père » de Kafka !
cordialement,
voila le genre de chose pour lesquelles il est facile de rattraper le temps non pas perdu mais passé à autre chose.
Très beau texte, Guy, plein de sincérité et d’humilité. Les librairies et, pire encore, les bibliothèques, ça donne le vertige. Voir tout ce qui a été écrit et qu’on ne lira jamais. Mais il ne faut pas s’attaquer à cette montagne de front. Il faut se laisser guider par les circonstances, se laisser surprendre, comme toi dans le voiture écoutant du Tolstoï. Il est d’ailleurs probable que tu aurais tourné le bouton de France-Culture si tu avais su qu’il s’agissait de Tolstoï.
certains ont lu Germinal et les rougon-macquart à la tv aussi… 😉
Les béances se comblent…
Ecouter de la littérature, du théâtre, c’est très plaisant.
Un lien afin de combler :
http://www.litteratureaudio.com/
Tout est gratuit mais tout n’est pas toujours d’une grande qualité sonore.
Vous êtes trop influençable, Guy. Pourquoi suivre les conseils de Sarkozy ? Je vous assure que la lecture des classiques, même la Princesse de Clèves, n’est pas une perte de temps.
J’aime bien France Culture, et d’autant plus depuis la reprise en mains de France Inter par Val…
Tout ça c’est d’la faute au marketing!Et à l’enseignement surtout saignement de la même pas de la littérature, de la simple lecture. on n’apprend jamais à lire mais à réciter. Mais y a pire. J’ai lu Moix moyen, enfin j’ai lu. Puis j’ai vu son film.!!!! Tolstoï c’est un peu au-dessus, mais à peine. Ou alors peut-être crimes et châtiments tant il est contemporain. cepandant une chose m’intrigue, comment peut-on vivre sans Tolstoï, Vsévolod Vladimirovitch Krestovsky, Vladimir Afanasévitch Obroutchev,Akounine, Comment peut-on aimer sans Shakespeare, comment peut-on parler politique sans platon.
Ben heu comment dire, lorsque le seul auteur qui nous était permis, Jacques Prévert, écrivait, on est con mais on vit quand-même en dé-dessinant la cage de l’oiseau.
Et tu as raté (par la force des choses) Charles Denner et Philippe Avron en 1966 dans « L’Idiot » de Dostoïevski, mise en scène André Barsacq au Théâtre de l’Atelier.
C’était tellement beau que j’y suis allé deux fois… J’avais 15 ans !
Passons à Proust : impossible de rater ce sommet du génie humain… Il faut juste zapper « Combray » (Longtemps je me suis couché de bonne heure)… Un peu trop languissant, et commencer par « Un Amour de Swann » où on trouve de l’amour comme son nom l’indique. Et là ça devient très intéressant !
Allez, au boulot !
PG
Sans eux ma vie aurait été autre chose…en moins bien
Je pense que le temps pour la littérature, la philo, la poésie, est celui ou nous les rencontrons ces immenses écrivains, ils ne nous demandent pas notre âge;
Il arrive que des œuvres nous tombent des mains et un jours c’est le temps du rendez vous auquel on ne pensait plus, avant c’était trop tôt mais il n’est jamais trop tard.
La seule exigence de la littérature c’est la solitude.
Pascal Quignard dans son dernier et merveilleux ouvrage, « La barque silencieuse » écrit page 50
« En Chinois Lire et Seul sont des homophobes.
Seul avec le Seul. »
Pendant que nous y sommes, « Mort dans l’après midi » c’est très beau, mais pourquoi se priver des magnifiques « Pour qui Sonne le Glas » (For Whom the Bell Tolls)en pleine guerre d’Espagne et « L’Adieux aux Armes », en Italie pendant la Grande Guerre ?
Ne pas oublier de plus qu’Ernest a débarqué dans mon jardin d’Omaha Beach avec l’intention de libérer le bar du Ritz. Ce qu’il a fait, grâce lui soit rendue !
PG
« Adieu » sans « x », naturellement, sorry…
Non je le dirai pas
Si
Non non et non
Ben si tu vas le dire
Non non, je ne le dirais jamais
Bien sûr que si
Ben non et c’est un non de non
Et si
Et non? bien sûr ça chatouille nos claviers mais non.
Non je le dirai pas
Si
Non non et non
Ben si tu vas le dire
Non non, je ne le dirais jamais
Bien sûr que si
Ben non et c’est un non de non
Et si
Et non! bien sûr ça chatouille nos claviers mais non.
Je te rassure, avec une licence de Lettres Modernes en poche, le nombre de livres que je n’ai pas lu et que les profs pensaient être sur qu’on avait « absolument lu » était hallucinant. Ca allait du « Rouge et Le Noir » en passant par Proust et Don Quichotte.
(Et le passage sur les noms propres qui se ressemblent tous m’a fait éclaté de rire. J’adore Tchekov, et pourtant, je serai incapable de citer un seul de ses personnages. )
Etrangement, c’est lorsque j’étais balayeur que j’ai rattrappé la litterature, par des lectures audios en podcast. Je me suis rendu compte que j’adorais Zola, et que Balzac qui me tombait des mains et était nettement plus potable à voix haute.
Et se mettre à se dire « merde » lorsqu’un personnage issue d’un roman du XIXeme siècle tombe d’un toit, alors qu’on est en train de passer la serpillière dans les bureaux d’un garage, au XXIème siècle…. ça n’a pas de prix.
« Crime et châtiment » c’est Doitoievski.
Dostoievski,pardon!
lapsus du clavier
homophones
Vous écrivez bien. Tiens si vous publiez un livre comme ça, je l’emporte lui sur une île déserte. Autant prendre un livre qu’on n’a jamais lu, tant pis si on se trompe. Il y a le choix dans la liste des non-lus pour moi aussi. Mais je serai vachement occupée pour survivre et tout ça, je sais pas si j’aurai le temps de vous lire, après, dans l’île..
Tant que vous avez lu Steinbeck, tout va bien.
Sinon, oui, la dramatique radio est un objet incroyablement puissant. Qui survit à la marge depuis des années.
Parfois je rêve d’avoir de la route à faire pour avoir le temps de plonger vraiment.
C’est gentil poisson 😉
Balzac j’ai tourné un certain temps autour je savais pas comment y entrer, un jour quelqu’un m’a dit : « lis « La peau de chagrin » ». Comme sur des roulettes, après j’ai tout lu et relu. A conseiller donc celui-là au moins pour essayer. Il y a un problème de temps disponible sans doute, mais si on lit autant lire ce genre de bouquins… En tous cas c’est ce que longtemps je me suis dit : je comprenais pas que des gens puissent passer du temps à lire le dernier bouquin qui sort, alors que l’on peut RELIRE tel Balzac ou Stendhal.
Les russes idem jamais lu : le problème est qu’en général, si je lis une traduction je ne « sens pas » l’écriture, du coup le livre me tombe des mains.
(rare exception : « Le lièvre de Vatanen » du finlandais Paasilina)
Proust grâce à un copain qui était fan je m’y suis mis (il me racontait tels passages hilarants, tels personnages loufoques genre le baron de Charlus), à priori j’étais pas trop attiré : résultat même si c’est au summum de l’intelligence de la finesse (c’est drôle aussi), même si c’est fascinant, il n’y a rien de véritablement fondamental ou indispensable là-dedans à mon avis, donc on peut s’en passer.
« Quant aux contemporains, la plupart m’ennuient si profondément. »
Oui comme je dis des fois : « je ne lis que des auteurs morts » (1)
Et les soi-disant « lacunes » (si tant est qu’elles en soient), ce n’est rien d’autre que de l' »auto-envoutement » que de dire « on ne s’en remet pas » ! 😉
Un jour où vous allez passer 2 jours au bord de la mer, emmenez « La peau de chagrin » !
Et puis toute sa description du monde des journalistes, dans « Illusions perdues », c’est quand même à lire, mais Balzac c’est comme Proust pour certains, c’est tout un monde duquel on peut avoir envie de ne plus sortir : or on ne peut passer sa vie à lire quand même… (2)
(1) Ceci dit je viens de finir (hier) « Le cabinet noir » (livré par la poste via « Amazon »), et chose qui m’a étonné : je pouvais pas lâcher le bouquin (c’est à dire que alors que logiquement j’aurais du aller vers tel Chomsky ou tel Alain inédit et un peu autobiographique qui vient de sortir (j’ai toujours 2 ou 3 bouquins en cours en même temps ces derniers temps), quelque chose faisait que je me précipitais pour reprendre le GB).
(2) « Quant à ta soif de livres, rejette-la, afin de ne pas mourir en murmurant, mais véritablement apaisé et le coeur plein de gratitude envers les Dieux. » (Marc-Aurèle, « Pensées pour moi-même », II, 3)
PS. Un excellent « passeur » c’est ce Emile Chartier dit Alain : son « Stendhal » est parfait pour se mettre à Stendhal (c’est écrit de la même main on dirait, quand on passe de l’un à l’autre on ne sent pas la transition (avec « La Chartreuse » en tous cas)), et son « En lisant Balzac », même s’il est moins enlevé, ne peut que donner envie de lire Balzac.
PS. Autre Balzac à lire pour vous : « Une ténébreuse affaire », où il est question de la police secrète napoléonnienne (en plus c’est un de ses meilleurs bouquins), mais c’est un de ces Balzac « obscurs », il vaut mieux lire d’abord « La peau de chagrin » (et aussi le bouquin de Alain qui parle bien de cette « obscurité » dans Balzac).
Moi j’ai pas de maison au bord de l’eau à 2H de Paris, j’échangerais volontiers ça contre telle (soi-disant) « lacune »…
Le coup de Proust c’est bien symptomatique : on s’en fait tout un truc, c’est effectivement tout un truc, mais on peut s’en passer ! (or sans doute tel passage bien lu un soir à la radio pourrait fasciner totalement – d’où de la part de l’auditeur qui l’aurait pas lu des « mes lacunes etc. ») Par contre Balzac ou Stendhal là franchement c’est dommage.
(c’est trop long limite impoli je poste quand même ça peut être utile à quelqu’un)
C’est du second degré, Guy, non ?
Immobilisé pendant 7 ans dans un lit à la suite d’un grave accident, j’ai lu un bouquin par jour… J’ai honte de dire qu’il ne m’en reste plus rien, un vague brouhaha peut-être ? Une soupe intellectuelle inconsciente ? J’admire ceux qui sortent de leur mémoire des citations devant leurs fans ébaubis.
Moi aussi j’ai des remords. Par contre « Guerre et Paix » est immanquable…
Anna Karénine est un des plus beaux romans que j’aie lu.
» Il faut juste zapper “Combray” » (Patrice Guyot). C’est un peu comme zapper la fin dans un polar à énigme.
On ne peut rien comprendre à La Recherche du temps perdu si on a raté le début. D’autant que la fin est un retour au début.
Mais chacun fait comme il veut.
Du second degré ??? Pas une seconde. La pure vérité.
C’est vrai que vous écrivez bien, Guy.
« Et je n’ignore pas que c’est, sinon inexcusable, au moins irrattrapable. »
Non. Je pense que chaque homme a, à chaque instants de son existence, l’occasion de faire d’autres choix et de réaliser ce dont il a envie.
Peut-être que tout lire n’est pas plus « enrichissant » que de lire certains ouvrages sélectionnés. Je pense même que l’on appprend bien plus en ayant différentes « grilles »/cadres ou niveaux de lecture comme : lire un livre à 15 ans puis 10/20ans plus tard le relire ; étudier un ouvrage/auteur dans une discipline ou dans un cadre bien particulier (expo au musée, cinéma, conférence, séminaire etc;), sera traité différemment dans une autre, etc.
L’apprentissage et l’envie donnée de lire un livre peuvent être transmis de diverses manières, y compris sur un blog. Enfin je veux dire que je ne perçois pas les disciplines entre autres comme étant (ou se devant d’être nécessairement) hermétiques et s’excluant de manière exclusive.
De plus, je ne peux pas dissocier l’école de l’envie de lire des livres. Ce sont les profs, qui, en premier m’ont donné envie de lire d’autres ouvrages d’un auteur au programme ; de découvrir un genre avec d’autres auteurs et de m’y plongé dedans pendant une bonne période.
chaque instant
de m’y plonger
On se sent moins coupable de ses propres et nombreuses lacunes littéraires grâce à vous.
On peut toujours tomber, même tardivement sous la grâce d’un texte.
J’avoue avoir adoré Zola étant jeune, mais avoir détesté Stendhal et avoir des difficultés avec Balzac (elles se finissent ses phrases un jour !)
Mais « Guerre et paix », j’ai eu envie de le lire après la diffusion sur Arte du film avec Henri Fonda et Audrey Hepburn. J’ai emprunté le livre à la médiathèque et je l’ai dévoré en une semaine. Il y avait longtemps qu’un livre m’avait tenu comme cela. Quel souffle !
Voilà pourquoi moi aussi je suis inculte ! Parce que je vous lis tous les jours !
Le problème isabelle c’est que quand vous voulez faire de l’humour, c’est encore pire que d’habitude…
Le Rouge et le Noir, Crime et Châtiment, Don Quichotte et on a fait le tour. Tout le reste est superflu.
😉
Ah j’oubliais, beau texte Guy.
@ P’tit prof en goguette :
Je ne conseille pas de sauter « Combray » qui est une merveille et prépare toute la suite pour finalement se retrouver avec la fin du « Temps Retrouvé », comme le savent bien les admirateurs de Marcel.
Mais il me semble que l’accès est rendu difficile par ce texte lent qui ne fait pas appel aux sentiments des adultes mais à ceux des enfants (et avec quel génie, quelle finesse d’observation et de souvenir !)
Bien sûr il faut tout lire, et même relire. On peut aussi lire « Proust Fantôme » de Jérôme Prieur :
http://www.fabula.org/actualites/article14837.php
http://www.arte.tv/fr/Entretien-avec-les-realisateurs/2291814,CmC=2291796.html
PG
Merci à tous pour les conseils. Mais c’est pas gagné…
En tous les cas, j’ai bien lu CANARVILLE en arrivant à CANAPVILLE, il y a 15 jours. Un ou une petit(e) malin(e) a rajouté une barre au P.
Mon inculture littéraire, certainement « le » regret de ma vie! Voilà sans doute pourquoi aujourd’hui, je submerge de livre ma petite fille de deux ans et demi, avec le secret espoir qu’elle ne passera pas à coté de l’amour des livres.
Selon « Le Canard enchaîné », Sarkozy supervise l’espionnage de journalistes.
L’accusation est de taille. Dans un article signé de son rédacteur en chef, Claude Angeli, Le Canard enchaîné à paraître mercredi 3 novembre affirme que Nicolas Sarkozy supervise personnellement la surveillance de certains journalistes.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/11/02/selon-le-canard-enchaine-sarkozy-supervise-l-espionnage-de-journalistes_1434560_823448.html
Très beau texte Guy. J’aime.
Exellent !
excellent !
Little Big Horn, savais pas. J’ai passé crimes sarkozystes-U.M.P.S et châtiments du peuple. Ben à relire Bayrou et Mélanchon saupoudré de quelques grattes de Ségolène, sur que le doumé Strauss-Kahn va devoir remonter le Niagara à la rame.
@martin
🙂
les œuvres ne sont pas écrites pour déclamer une phrase, se souvenir dans le texte des mots, mais bien pour éclairer nos consciences nous transformer,ouvrir débroussailler des passages, mettre en lien des mémoires, rendre ce monde plus lisible; un bon livre nous change imperceptiblement, il nourrit, dérange, agite nos neurones propose des perspectives des devenir…
Idem pour la musique la peinture l’art ….
Oui Guy, il a des jours comme ça où on est pris au dépourvu par quelque chose qu’on aurait ignoré un jour normal. Des jours où on écoute la radio sur une station qu’on n’écoute jamais d’habitude, des jours où on prend dans une librairie (ou une bibliothèque) un livre posé là qu’on ouvre et qui nous happe par une phrase, par un paragraphe et qui nous intime de continuer jusqu’au bout. Et qui parfois peut changer notre vie.
Je ne suis pas un littéraire. Pourtant je m’étais promis il y a longtemps de lire un livre russe par an. Promesse non tenue bien sur. Mais j’ai lu dans Anna Karénine des pages magnifiques, qui m’ont touché, ébloui par leur beauté (malgré la trahison/traduction), de même dans Les frères Karamazov.
Mais la magie de ces moments là passe aussi chez d’autres oeuvres, d’autres auteurs. « Typhon » de Joseph Conrad ne raconte que la passage d’un bateau au travers d’une énorme tempête. Quasiment rien, ou presque, quand on y réfléchit une peu. C’est pourtant une de mes expériences littéraires les plus grandes, de celle qui m’oint fait reposer le livre en me disant « Voilà, c’est ÇA ! ».
Ca peut aussi se produire avec de la musique. L’autre soir, je suis resté une heure dans ma voiture garée pour écouter la fin (?) de Rigoletto de Verdi dirigée par Myung Wung Chung en direct de la Fenice de Venise sur France Inter. C’était inattendu et superbe.
Bon, finalement, je vais peut-être me remettre aux russes (tolstoï, Dostoievski ou un autre à choisir peut être là http://www.litteraturerusse.net
Paz y Salud !
Zgur
Oh que ça me fait du bien de lire cela ! Moi qui me sentais un peu seule dans mon inculture littéraire !
Ca ne me complexe pas non plus, j’ai lu quelques « grands classiques » durant mes études mais je n’ai jamais réussi à être accrochée, captivée. La faute aux textes ? Peut-être… La faute aux enseignants ? Sans doute un peu également. Je dis souvent que l’Education nationale m’a dégoûtée de la lecture. A trop décortiquer chaque détail, tout analyser, sans s’intéresser au fond de l’histoire…
Récemment j’avais une discussion avec une cousine à ce sujet (la littérature, mon inculture en la matière etc.). Elle est toute jeune prof de français au collège, ex étudiante en lettres classiques et passionnée de littérature (tout comme sa mère, mais c’est un tout autre débat). Visiblement elle n’arrive pas à concevoir que l’on puisse ne pas être fasciné par les livres et les grands auteurs… Pour elle la littérature est un formidable labyrinthe dans lequel il est agréable de se promener.
Ce à quoi, j’ai répondu : » Chacun ses goûts ! » Moi je suis une passionnée, que dis-je, une fondue de musique, et plus particulièrement de rock. Je sais que pou pas mal de gens, il s’agit limite d’une sous-culture, mais peu m’importe. C’est la musique qui me fait voyager, c’est la musique qui me fait vibrer, me transcende, me fascine ! C’est en elle que je préfère me perdre.
Et après 2 heures de conversion (ou plutôt de soliloque…), j’en suis arrivée à la conclusion que je préfère mon « inculture » et mon aptitude à penser par moi-même que la culture littéraire de ma cousine et sa litanie de références littéraires et de lieux communs tous plus absurdes et inconsistants les uns que les autres. La palme revenant à : « L’être humain est insondable. » et « L’infini de ses réactions est infini. »
Set your life more easy take the personal loans and all you want.
excellent