Mon petit conseil du dimanche…
Mon petit conseil du dimanche…
(…)
J’ai vieilli.
Désormais, quand un gars m’insulte ou m’apostrophe, gratuitement, sur Internet (irl bizarrement je croise moins de courageux), je ne bouge plus.
J’ai adopté cette splendide formule de Julius Marks, dit Groucho Marx :
« Je n’oublie jamais un visage, mais pour vous je ferai une exception ».
Bon dimanche à tous !
Cette saillie brillante de Groucho est citée par Leo Rosten dans People I have Loved, Known or Admired
Très belle citation, je la recaserai à l’occasion 😉
Après avoir quitté l’ex Indochine (le pays, pas le groupe;-)), à la recherche toute sa vie de la paix intérieure, Bernard Moitessier était parvenu à trouver une certaine sérénité. Son dernier message: « On n’a rien à gagner à ne pas pardonner ».
C’est différent de l’oubli. Plus dur.
Moui, n’empêche que lorsque l’on voit votre promo ou ce court billet, on sent que vous en avez gros sur le coeur.
Ne pas répondre est oeuvre de sagesse mais la blessure est là.
Comme le dit Caravelle, l’oubli est plus dur.
Une petite douceur pour vos oreilles:
http://www.youtube.com/watch?v=VKCeNWCqeJE
Euh astrid vraiment pas 😉
Curieux, moi j’ai compris l’inverse concernant la « réclamation » de Caravelle. Comme quoi…
cela me ramène à l’excellent livre de R. Barthes, » Fragments du discours amoureux » sur le non moins excellent chapitre « Scène »
p 248
– » Qu’est-ce qu’un héros ? Celui qui a la dernière réplique. Voit-on un héros qui ne parlerait pas avant de mourir ?
Renoncer à la dernière réplique (refuser la scène) relève donc d’une morale anti-héroïque : c’est celle d’Abraham : jusu’au bout du sacrifice qui lui est demandé, il ne parle pas. Ou bien encore, riposte plus subversive, car moins drapée (le silence est toujours un beau drap), on remplace la dernière réplique par une pirouette incongrue : c’est ce que fit ce maître zen qui, pour toute réponse à la question solennelle :
» Qu’est ce Bouddha ? « , ôta sa sandale, la mit sur sa tête et s’en alla : dissolution impeccable de la dernière réplique, maîtrise de la non-maîtrise. «
Le plus difficile est-ce le pardon ou l’oubli ? Le plus difficile pour les parents d’un enfant violenté, est-ce l’oubli ou le pardon ? Quand on arrache la vie de la chair de votre chair, vous n’oublierez jamais, pourrez vous pardonner (avec du temps)?
Certains l’ont fait. Ce sont mes héros inconnus.
J’ai lu plus haut « on n’a rien à gagner à ne pas pardonner ». Au risque de paraître futile, j’aurais préféré « on a tout à gagner à pardonner ». Ah ! Ces doubles négations lourdes et inutiles.
Quoi ? Rien à voir avec le sujet du jour ? Et si ça m’amuse !
Essayons…
Monsieur Birenbaum, t’es qu’un gros méchant vilain !
Alors, dur de résister, hein… La rage monte, non ? Groucho, ça marche ou pas ?
@Raymond
Je respecte votre pensée, mais je ne la partage pas du tout.
Dans ce cas précis, la double négation introduit une nuance fondamentale explicitant la pensée profonde de Moitessier. Sans doute ne la saisissez vous pas. Je trouve cela dommage pour vous. Je vous conseille la lecture de son ultime livre « Tamata ou l’Alliance » qui résume la somme de ses réflexions issues de 50 années de solitude.
» Si nous n’avions pas tant de défauts, nous ne prendrions pas tant de plaisir à en remarquer chez les autres. « ..La Rochefoucauld…
Gougeât!!
Goujat!!! Mais je préfère ne pas me souvenir en la taillant dans la pierre.
C’est comme Giscard qui disait avoir jeté la rancune à la rivière.
En oubliant de préciser qu’il avait d’abord vérifié qu’elle était à sec.
Pardonne, et tends l’autre joue mon Cher Guy. Plus de risque, tu as dépassé, de peu certes, les 33 ans !!
Bonjour. Je connais quelqu’un, qui était paralysé depuis vingt ans, et qui ne pouvait plus que parler. Ce quelqu’un avait eu une enfance terrible. Un jour, il m’a demandé de prendre en note ce qu’il disait. Il a déversé toute sa haine, tout son mépris, toute l’abomination de sa vie depuis plus de cinquante ans sur sa propre mère, à qui étaient dédiées ces paroles. Et puis il a été intensément soulagé. Heureux. Enfin détendu. Deux jours plus tard, il est mort tout doucement, enfin. Enfin il ne souffrait plus.