Le 14 juin 2009, j’écrivais un billet qui, pour une fois – c’est si rare -, reste à la fois intéressant et surtout – c’est encore plus rare ! – s’avère exact du strict point de vue du pronostic…
Le 14 juin 2009, j’écrivais un billet qui, pour une fois – c’est si rare -, reste à la fois intéressant et surtout – c’est encore plus rare ! – s’avère exact du strict point de vue du pronostic…
(…)
Ça s’arrose !
En voici donc un extrait…
Si j’en avais été capable, à l’époque, j’aurais dû consigner, pour les raconter, les « à côtés » de mes années de recherche pour ma thèse, consacrée au Front national.
Ces longues journées en compagnie des élus et des dirigeants d’un parti, alors en pleine embellie (mes enquêtes se sont déroulées de 1984 à 1992).
De toutes les anecdotes qui me restent de cette période, il en est une que je n’ai jamais oubliée et qui, dans ma mémoire, se situe quelque part entre 1984 et 1985.
Ayant rendez-vous avec Jean-Marie Le Pen, dans sa fameuse demeure du Parc de Montretout, je l’attends dans son salon, passablement défraîchi.
Alors que je m’imprégne de l’ambiance de la pièce (lourdes tentures, portrait – ou statue ? – de Jeanne d’Arc, photos de famille, tableaux…) et que je récapitule, un peu nerveux, mes questions, la porte s’ouvre…
J’ai la surprise de voir pénétrer dans ce salon – trop – cossu les trois filles du chef.
Oui, les trois !
Marie-Caroline, Yann et Marine.
Pas encore fâchées, ni donc réconciliées (et probablement re-fâchées)…
Il me faudra quelques – longues – minutes de conversation pour leur expliquer qu’en dépit de ma présence en ces lieux (il est vrai, alors, rarement fréquentés par de « jeunes » chercheurs en science politique), je ne suis pas du tout un jeune militant, promis à un quelconque avenir dans l’appareil.
Malheureusement interrompue par l’arrivée de leur père, j’ai toujours conservé une impression troublante de cette brève rencontre.
Cette conversation avec ces trois jeunes femmes blondes m’avait étonné.
J’avais, en effet, pris l’habitude de croiser dans les couloirs du parti, ou lors de mes entretiens, des gaillards, peu souriants, aux cheveux ras – genre Carl Lang ou Martial Bild (allez regarder les photos, vous comprendrez) – totalement fidèles à la caricature que l’on se faisait alors des membres du Front national.
Rien à voir avec les trois jeunes femmes, charmantes, que je venais de quitter.
Cette photo – rare – prise lors de l’un des passages de leur père dans feu « L’heure de Vérité », devrait vous aider à mieux comprendre mon émoi impression de l’époque…
Je me souviens très bien avoir pensé, peu après cette rencontre, qu’une partie de l’avenir du FN – alors bien plus décrié que de nos jours – se jouerait probablement dans sa capacité à modifier et adoucir son image.
Et je voyais bien les filles Le Pen jouer un rôle majeur dans ce « scénario » politique.
Du storytelling familial, vingt ans avant que le terme n’émerge et ne devienne une « tarte à la crème ».
Je ne pouvais évidemment pas deviner, ni même pressentir, que vingt cinq ans après (!), l’une d’entre-elles deviendrait, très certainement, l’héritière politique de son père.
J’aurai tellement voulu que vous ayez tort…
Ce serait sans doute pire avec Marine.
Les filles Le Pen sont OBJECTIVEMENT disgracieuses et grossières.
Il y a 25 ans et quelques poussières… Elles ne l’étaient peut-être pas encore, Lovely ?
Yann prénom féminin ! Cela ne me va pas su tout mais alors pas du tout.
Beurk. Elles ont des têtes de cochonnes. Voilà c’est dit.
Toujours à rater le tramway nommé …, après j’ai un doute, charitable le doute. Nous sommes tous pétris de ce désir du doute.
Parce que là, Marine le Pen est déjà au second tour!
Et Aubry s’affole. Et Sarkozy a perdu sa tête.
Carl Lang n’a pas les cheveux ras, il est chauve !
Sinon, on pourrait en dire autant de Juppé par exemple.
Ah, et puis les remarques sexistes sur la plastique et la tenue des filles Le Pen me semblent tout à fait déplacées et malvenues.
» les sirènes montrent leurs seins mais cachent leur queue », c’est bien connu.
..vous ne pouviez pas deviner 🙂
plus sérieusement, je ne pense pas qu’ils vont être si nombreux à écouter son chant, je ne sais pas pourquoi!
Le nom de famille reste le même…
Moi ça ne m’a pas frappé, à l’époque où j’ai connu Marine, que l’image du parti en serait bouleversée :
http://investigation.blog.lemonde.fr/files/tropicalboy.jpg
Par contre, lorsque Pierrette Le Pen a posé pour Play Boy, je me suis dit qu’un vent frais risquait de souffler dans le parti :
http://3.bp.blogspot.com/_lKJDOVPfsXA/TMcu0irVhXI/AAAAAAAAIrc/caSDvtjfnqQ/s1600/as2_pierette_lepen_05.jpg
Malheureusement, ça n’a pas plus au chef, qui a répudié sa dame pour éviter que les militants rigolent dans son dos.
tzatza en 1985, Carl Lang n’était pas encore chauve…
Et si….
Moi qui suis de la même génération que vous G B, j’avais deviné, à l’époque sans chercher au delà, cette filiation politique.
Cette fugitive impression que ce billet m’impose, tel le biscuit en forme de valve rainuré trempé dans une tasse de thé à Guermande, invite ma mémoire, à twitter sur les pages d’un numéro de Lui.
Une femme, y est doublement humiliée en exposant ses charmes. La grâce n’était pas au rendez vous et pire, cette étalage, lui vaudra prétexte ou non, à l’ excommunication, fatwa publique, de ces trois filles. ( instrumentalisation des nymphettes ? )
A cet instant je compris que les héritières avaient choisie, contraintes peut être, l’héritage paternel.
Comme dans ces « grandes familles « , l’ordre est clairement établi, je comprenais que l’une d’entre elles hériterait de la parole du père (Lacanisation ? Lepenisation ?)…..je ne connais pas le destin des deux autres et si l’une d’entre elle, est entrée dans les ordres comme le dicterait la tradition, mais assurément Marine est dans l’ordre des choses…
AH que vous n’auriez pas, Madame, montré vos fesses l’ordre en eût été chahuté, et Marine libéré
Pire que la peste brune,la peste blonde?
Cher B&B,
Ne pourriez-vous avoir un seul bon pronostic sur un tout autre sujet ?
Cela nous arrangerait, je crois !
et bien,les choses sérieuses vont commencés.Fin du repoussoir (le père) et arrivée d’une nouvelle figure.Que vont faire les « républicains » de droite ou plutôt jusqu’où pensent ils pouvoir aller pour garder les manettes du pouvoir?alliance union ou petit compromis.Seulement ils ne doivent pas oublier que c’est de l’extreme-droite pure et dure et cela quelque soit le joli minois ou la gueule de gladiateur.
Tny de blondeurs, c’est émouvant !
Nonobstant, Marine le Pen pose déjà et quand même, un très très gros problème. Il n’était pas du tout prévu que le Front National s’installe dans le jardin électoral des partis centristes!Et ça me fout le bourdon.
En tous cas, dans les rédactions, la cause est entendue: avec l’arrivée à sa tête de Marine, le FN est désormais un parti fréquentable, qui perd ses épithètes de « démago » et « populiste », et qui devient (je l’ai entendu hier soir sur France 3) un parti « sérieux » qui part « à la conquète du pouvoir » — comme si cela n’avait jamais été le but du FN sous JMLP.
A contrario, un parti ou un tribun qui tente de surfer sur les colères sociales du moment, comme Mélenchon ou Besancenot, va se faire crucifier par n’importe quel intervieweur ou se faire diffamer en direct (comme chez Demorand qui l’a accusé à tort de n’avoir jamais été élu). Les syndicalistes combatifs comme Xavier Mathieu sont invités en permanence par les mêmes journalistes à « appeler au calme ». Les désordres en Tunisie ont suscité, parmi les premiers commentaires des journalistes, la lancinante question « qui pour succéder à Ben Ali » ? Comme si les questions de démocratie importaient moins que le rétablissement de l’ordre derrière un homme providentiel. L’interview sur France Info de Taoufik Ben Brick et le désarroi de son intervieweur sont significatifs sur ce point: les journalistes de notre époque sont davantage attachés à l’ordre qu’à la liberté. Et nous savons tous où cela peut nous mener…
Marine Le Pen: on s’en fout on n’ira pas, on dira n’importe quoi… (chirac 80%!).
Elle a une grosse voix rauque, côté douceur c’est raté, et a été obligée de garder le nom de son papa pour exister, côté « je suis douée en politique » impossible à prouver dans ces conditions.
@ poisson
Rue 89 a un avis un peu plus nuancé
http://www.rue89.com/2011/01/16/la-marines-touch-dix-facons-de-renouveler-le-danger-fn-185992
C’est si votre diagnostic s’était avéré faux qu’il y aurait eu un vrai souci. Là, il n’y a que pléonasme