[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x55iin_farid-chopel-artiste_fun[/dailymotion] Je l’avais découvert comme tous ceux qui l’ont aimé, dans les années 80…
Je l’avais découvert comme tous ceux qui l’ont aimé, dans les années 80…
(…)
« Chopelia ».
« Les aviateurs » avec Ged Marlon.
Et puis, comme tout le monde, je l’avais perdu de vue.
Oublié.
Totalement.
Cru mort même.
Un matin, alors que j’étais sur ma plage – je m’en souviens très bien – j’ai lu un article de presse le concernant.
Chopel revenait sur scène pour jouer un spectacle largement autobiographique, « Le pont du milieu ».
D’après l’article, le spectacle racontait, avec pudeur, une incroyable descente aux enfers.
J’ai eu alors envie d’aller le voir, de le rencontrer, pour comprendre ce qui lui était arrivé pendant tout ce temps.
Une amie m’a permis d’entrer en contact avec lui.
J’ai découvert que Chopel avait un double, sa compagne, Brigitte Morel.
Nous avons décidé de nous voir.
Je me souviendrai toujours de cette rencontre.
J’étais comme un gosse, dans ce miniscule troquet parisien, quand j’ai vu arriver cette haute silouette inimitable, légèrement voutée, avec son chien.
Sa casquette. Ses yeux. Son regard.
C’est d’abord Brigitte qui a parlé.
Et puis, Farid a commencé – cette voix… -.
J’ai posé des questions.
Il est revenu sur sa si longue absence.
Le succès. La fête. Les boîtes de nuit. L’alcool. La drogue. La violence. La maladie. Le gouffre. La folie.
Chopel commençait une phrase.
Brigitte la reprenait.
Et la finissait.
Souvent…
Parce qu’il ne se souvenait pas de tout ce qu’il avait enduré.
Elle comblait ses trous noirs.
Chopel semblait vraiment très étonné que je puisse lui proposer d’écrire son histoire.
Mais flatté, et même fier en même temps.
J’ai rapidement compris que ce serait un livre qui s’écrirait à deux voix, tant Brigitte avait su l’aimer pour réussir à le sauver.
Nous sommes tombés d’accord.
En fait, je crois qu’il en avait envie.
Mais avant que nous ne nous engagions dans cette nouvelle aventure, il m’a demandé de venir le voir sur scène.
C’était très étonnant.
Il avait très peur que je sois déçu.
Qu’il ne soit plus le Chopel de mes souvenirs de gamin !
Je suis évidemment sorti totalement emballé par son talent d’une pureté intacte.
Nous avons tous dîné à côté du théâtre.
Je lui ai dit, de nouveau, mon envie sincère qu’il (se) raconte.
Il a accepté et Brigitte à commencé à le faire parler ; complétant les « blancs ».
De longs mois de travail.
Le livre de cette incroyable vie, celle d’un grand artiste, est sorti en septembre 2005.
Il a été accueilli par une indifférence froide.
Pas assez exhibitionniste, ni suffisamment impudique pour une époque où n’importe quelle starlette se fait écrire un best-seller racontant ses premières règles, son viol, ses régimes…
Une télé un peu ratée.
Quelques papiers.
Et puis plus rien.
Comme souvent, lorsqu’un livre « ne trouve pas son public », nous nous sommes perdus de vue.
Deux ou trois appels, de loin en loin, avec Brigitte.
Chacun reprend son boulot.
La vie. Idiote.
Et puis, hier soir en vous lisant – et toujours depuis ma plage… – un message de l’un d’entre-vous – Jeff McCloud – m’a sauté à la gueule.
Jeff McCloud le 20/04 à 19h42
HS /
« Quand on m’a proposé d’écrire un livre sur moi et sur ma vie, ma première réaction fut l’étonnement, la surprise. Je ne voyais pas vraiment l’intérêt de la chose, ma vie n’étant pas plus intéressante, à mes yeux, que celle des autres. L’histoire de chacun, si on la connaissait, et même la plus discrète, semblerait extraordinaire. Je n’avais pas envie de céder à un phénomène de mode. J’ai d’abord refusé. Fils et petit-fils d’émigrés ? Et qui devient artiste ? Sombre dans l’alcoolisme le plus dur, la maladie et la folie ? Histoire de ce mort en sursis, perdu pour ses proches, pour lui-même, et qui revient, vivant, et remonte sur scène après une longue absence. Ça intéresse quelqu’un ?
(Farid Chopel, « Et je danse encore », éditions Privé, 2005)
Salut l’artiste » .
J’ai immédiatement compris.
J’ai tapé « Farid Chopel » dans Google.
Et voilà…
Le bout de chemin fait avec Brigitte et Chopel reste.
C’est écrit.
Cela sert à ça un livre.
Alors, regardez le jouer. Parce qu’évidemment Farid Chopel danse encore !
J’avais publié ce billet sur Le Post le 21 avril 2008.
Depuis le 20 avril 2008, Farid danse…
http://www.ina.fr/ardisson/double-jeu/video/CPA08008501/descente-de-police-farid-chopel.fr.html
culte !