Je n’y avais jamais pensé…
(…)
En 2007, entre les deux tours de l’élection présidentielle, je me suis fait virer de la maison d’édition que j’avais créée, par mon « associé », Michel Lafon.
La responsabilité de l’échec m’appartient mais la fin de l’aventure est aussi liée à la tentative de publication du livre de Laurent de Villiers.
Disons pour faire court que mon « associé » eut cette année-là, pile entre avril et mai, une bouffée soudaine de vertu qui l’empêcha de laisser Laurent publier son livre quelques semaines plus tard, tel que cela était prévu depuis des mois. La vertu vient parfois tardivement. En l’occurrence ce fut une « crise » très rapide. Il suffit de consulter le catalogue de Lafon pour s’apercevoir qu’elle fut même furtive.
Il se trouve qu’hier j’avais rendez-vous avec un journaliste qui m’a demandé de parler face caméra de cette histoire, pour un reportage qui devrait passer début avril à la télévision. L’occasion pour moi de parler de cette histoire que je n’ai évoquée qu’une fois publiquement (ici).
Nous verrons bien ce qui restera au montage ; là n’est pas le sujet.
Mais il s’est passé quelque chose que je n’avais pas prévu.
Le journaliste a sorti de son sac un objet totalement sorti de ma mémoire depuis 5 ans (quasiment jour pour jour).
Un « jeu d’épreuves » de l’ouvrage original qui ne fut jamais imprimé puisque Lafon en bloqua la parution à l’imprimerie.
« Épreuves » est justement un terme d’imprimerie qui désigne les feuilles d’impression sur lesquelles on indique les corrections et les changements que le compositeur doit faire.
Le journaliste me mit donc ces « épreuves » reliées entre les mains et me demanda de les garder ainsi pendant toute la durée de l’entretien.
Puis il y eut les fameux « plans de coupe », pendant lesquels il me demanda de les feuilleter.
Cette couverture provisoire. Le nom et les guillemets (le logo) de ma maison d’édition en gros. Un joli gâchis.
L’affaire ne me concerne plus.
Flammarion a heureusement sorti le livre de Laurent et la justice dira si procès il doit y avoir.
Mais mon livre mort en mains, cinq ans après, j’ai soudain mesuré que le mot « épreuves » possède un autre sens bien plus commun.
Je n’y avais jamais pensé…
Ah mon cher Guy,
cela me bouscule cette histoire !
Moi qui suis homme de livre (bien humblement), issu des industries graphiques,
je vois très bien de quoi tu parles !
Une épreuves que l’on a tendance à généraliser en PDF dans le métier pour des raisons de coût et de B.A.T puis B.A.R plus rapide, les épreuves indispensables
à la relecture et à la correction typographique et orthographique, en sont parfois
une aussi tant pour l’auteur que pour celui qui reprend le texte déjà composé
et corrige consciencieusement toutes les fautes.
Tes expressions, et ta sensibilité sur cet acte manqué me touchent.
J’aime quand tes billets sont aussi sensibles.
Joli billet, touchant…
Construction
C’est ce qui fait que sur ce blog depuis des mois je suis fidèle, il y a en vous des réflexions, de la mémoire et des fulgurances et ces fulgurances traduisent ces valeurs que certains vous contestent ( souvent à tord selon moi) et cela mérite que je m’y attarde, ces valeurs il faut sacrément ce battre avec soi m^me pour les sauvegarder dans ce monde ou l’éthique ne vaut guère pour ceux qui acceptent de sacrifier parfois pour une « réussite », (une promo, parfois pour bien moins), leur mémoire avec ses fulgurances qui puisent directement dans les souvenirs, de ce (ceux) que nous voulions et ou nous voulons être….
PS : j’en profite pour saluer Mermet qui lui ne sacrifie rien et qui est toujours là….comme quoi
tort
Pouce en l’air !
J’aime les Maitre quand ils œuvrent pour un plus de hauteur….merci Capello vous m’êtes si précieux
C’est certainement le seul sens auquel je me soumets avec plaisir et respect
:=)
Ce billet est la preuve que vous vous sentez lésé et ça se comprend.
L’affaire était dans le sac, oui, mais lequel ?
En effet, la psychanalyse aurait beaucoup à dire sur le fait que dans le vôtre ne se trouvait pas un jeu d’épreuves, mais une « douchette »… (lu sur Tweeter).
Cependant il arrive à la psychanalyse de dire beaucoup d’âneries… et à moi aussi, du reste ! Mais la vie elle-même nous fait de ces blagues…
Afin de nous consoler, n’oublions pas que trouver une bonne douchette en 2012, c’est aussi une épreuve 😉
On mesure la censure avec cette épreuve.
Michel Lafon, n’est-ce pas ce type qui édite des bouquins « écrits » par des gens connus et qui ne sont publiés que parce qu’ils sont connus ? Quelle idée avez-vous eu de vous associer à ce qui me semble être la honte de la profession ?
que de facettes chez Guy
très impressionnant
et en plus, il me fait souvent rire
sinon, n’oubliez pas de soutenir
http://www.dailymotion.com/video/xnfrcv_le-live-de-francois-hollande_news?start=0#from=embediframe
maintenant, meeting à Marseille
je respire mieux depuis que les courbes ont repris le bon chemin!
ouf mais quelle journée hier!
entre la collègue que j’ai mis face à ses critiques et le sondage du matin, ce fut duraille
Il suffit parfois d’un objet, voire d’une odeur, pour se faire cueillir sans s’y attendre et tout vous remonte à la surface ! Et même des années plus tard la douleur peut se faire vivace comme si c’était la veille lorsqu’il s’agit d’une expérience, d’une épreuve pénible, traumatisante…
Carapace ou pas carapace, résilience ou pas résilience, quand ça se présente il faut faire avec et ré-enterrer à nouveau !
Nous sommes ainsi faits !
Fckg good old DEL time
c’étaient donc plus que des plans de coupe… (é)motion.
Une épreuve d’autant plus rude qu’elle semble avoir été brutale et inattendue, pour vous et pour Laurent de Villiers.
Le journaliste vous a-t-il dit pourquoi il souhaitait que vous gardiez ce jeu d’épreuves en main pendant toute l’entrevue ? Une mise à l’épreuve de vos souvenirs un peu excessive, non ?
Et cette interview vous aura donc amené 1005 ans en arrière, à en croire le titre du billet : voyage de 2005 à 1012. Faut toujours que je vois les coquilles… 😉
Belle erreur… 1012…
5 ans !
Une épreuve de Lafon…
T’as pas la sécurité de l’emploi quand tu travailles dans le Privé…
moi, à l’époque (épique !); ce n’était des épreuves mais des morasses… Souvenirs, souvenirs.
Ne vous inquiétez pas cher Guy, comme disait Flaubert
« Le vice est toujours puni. La vertu aussi. »