La pub encule Hegel

???

Là, c’est du costaud…

Là c’est du costaud…

(…)

Si quelqu’un peut m’expliquer le sens (??) de cette publicité (parue dans M le magazine du Monde)…

La phrase « L’État est la réalité effective de l’idée éthique » est de Hegel.

?

Je précise que le titre provocateur de ce billet est une référence à ceci...

 

 

 

56 Commentaires

  1. Acheumeuneu ?

  2. L’unique raison ? Ça fait stylé de citer quelqu’un même si la citation ne signifie rien.

  3. Un jour, un publicitaire lit un livre et c’est le drame…

  4. Aucun rapport, n’importe quelle phrase aurait fait l’affaire. Le but était peut-être précisément de provoquer l’interrogation (donc scotcher le lecteur au-delà de 3 secondes), voire déclencher un petit buzz…

  5. Bah on peux imaginer que l’idée serait qu’en étant fringués comme eux, on serait en capacité d’incarner l’Etat au sens d’Hegel soit « la manière d’être » et forcément la bonne puisqu’ils le vendent… mais c’est ultra prétentieux non ? Se serait bien de savoir d’où est tiré l’arrière plan

  6. Cela fait déjà plusieurs années que les plus grandes marques ne communiquent plus sur le « produit » mais manipulent des concepts philosophiques fumeux n’ayant aucun rapport avec leurs activités et parfois même opposés à ce que sont réellement leurs sociétés. Mais comme ça vend du rêve donc ça passe. Quoi de mieux pour vendre une voiture qu’une citation tirée de l’œuvre de Shakespeare par exemple ?!?
    Dans la pub ça fait longtemps que les mots n’ont plus aucun sens, une fois qu’on en est là tout est permis.

  7. 2 hypothèses :
    1)Etre beau,riche et porter de beaux vêtements sont des valeurs acceptables puisqu’elles existent dans certains États qui sont la réalisation concrète de l’idée éthique.
    Donc frimer,se la péter, être fashion, c’est bien, pas de complexes à avoir. Les apparences, c’est chic et juste
    2.Il y a eu un problème de typo au moment de la mise sous presse du magazine.

  8. Ne prenez pas les publicitaires pour plus bêtes qu’ils ne sont : il y a, au-delà du buzz pseudo-intello, une volonté de faire une paronomase avec le mot « chic ».

    Ou alors c’est très bête car la définition d’Hegel est ici de l’Etat politique et non de l’état au sens « d’être », qui pourrait être une idée que véhicule la mode…oh et après tout, tout est politique comme disait un autre philosophe de l’antiquité, surtout la mode…

  9. C’est où cet endroit magnifique? Ca donne envie de claquer ses sous pour y aller plutôt que d’acheter les vêtements.

  10. Ca veut dire que si tu es dans une bande de 5 potes venus des 5 continents ET que ça se voit, tu auras droit aux belles fringues (made in usine à bas coûts) très chères et à la ballade sur la grande muraille qui n’a empêché aucune invasion … mais j’ai peut-être l’esprit tordu ^^

  11. Merci de montrer Le bouquin de Pouy en illustration. C’est une lecture réellement jubilatoire et pour le coup c’est Pouy qui encule la pub.

  12. Cher Guy,

    Apparemment vous n’êtes pas le seul à vous poser la question. La pub est apparue dans le New Yorker et a suscité des interrogations sur le net. Je n’ai pas encore trouvé quelqu’un qui a compris.

    Pour info, la ville de l’arrière-plan est Bagnoregio (Italie), c’est indiqué sur la pub américaine.

  13. Trouvé dans wiki, à propos du cashmere (spécialité de l’italiano qui fait sa réclame):
    « L’élevage exclusif de chèvres, dû à l’augmentation de la consommation principalement occidentale, est la cause principale de la désertification de la province de Mongolie Intérieure. Celle-ci entraîne l’augmentation des vents de poussière qui se répandent à l’est, particulièrement sur la région de Pékin, depuis plusieurs années.
    Le gouvernement provincial a déjà bloqué un tiers du territoire, dans l’espoir de redonner vie à la steppe.
    Symbolique ».

    Cette citation est un petit message, au dessus de la tête des clients, envers le gouvernement chinois. Un petit renvoi vers l’éthique communiste (perdue de vue) qui égorge délicatement au passage l’éthique écolo (lutte contre l’avancée du désert et les poussières)?
    Je suis cap de trouver un sens caché à tout, c’est maladif chez moi, mon imagination.

  14. Tout simplement que la réalité c’est ce que nous montre le publicitaire : la réalité du marché, la réalité du monde.
    Et notre état d’occidental nous refuse l’accès à cette réalité.
    Où est donc notre éthique, dans tout cela?
    C’est bien vu, car les décideurs de demain leur ressembleront bientôt.
    Je ne vois pas ce qui est difficile à comprendre: allons-nous continuer à faire du sur-place ou allons-nous nous adapter à ce monde-là?

  15. hello,

    ca doit etre pour associer la marque a l’idée de civilisation donc de maturité, de classe et d’élégance.

    mais le résultat est en plastique.

  16. Désolé rosaelle, rien compris.

  17. Pour moi, le message est clair: Quand on peut se payer ces fringues (fabriquées par quelqu’un d’autre), alors on peut aussi se payer le voyage juste pour la photo dans ce paysage pas ordinaire mais on peut surtout (et c’est le sens profond de cette pub) payer des gens pour paraître cultivés à votre place.

  18. L’Etat est symbolisé par cette cité italienne en arrière plan…

    L’idée éthique c’est qu’il n’y a pas que la chèvre qui peut se faire tondre, l’autodidacte italien Cucinelli vendant son cashmere peut lui aussi se faire tondre… par des pubars quand ils lui fournissent une phrase d’Hegel!!! 😉

    Charles.

  19. désolée pour toi alors, pas grave.
    Je vais essayer de recommencer: le positionnement de la marque est clair, la ligne est sportswear chic ou classique, italienne, sobre et authentique.
    Les mannequins sont clairement ethniques, ce qui vise un positionnement international.
    Cuccinelli indique que tout le monde peut porter sa marque, que le classique italien n’est pas cantonné à l’Occident. Il dissocie l’image de la marque ainsi: ce n’est plus l’Italie de Monti ou de Berlusconi.
    Tout en ouvrant la marque à de nouveaux clients riches et multiculturels dans le plus pur produit de la mode italienne classique, il souligne l’inadéquation de notre société à ses composantes multi-ethniques, qui sont une réalité.
    Il dénonce et interroge, un peu à la manière de Benetton

  20. Meme le rapport à la Chine est dans l’article autant que sur cette photo évident clin d’œil à la muraille !
    Ici en France on pourrait parler d’entreprises « citoyennes » qui de la même manière revendiquent vouloir concilier l’économie libérale et l’humanisme ! Fond de commerce des temps modernes ? Bonne foi, mauvaise foi, les deux ? je ne saurais dire !
    Ce que je peux dire c’est qu’un manteau à 2000 euros ça me parait un peu cher tout de même, entreprise citoyenne ou pas ! 🙂

  21. Ca y est, vous voilà rattrapé vous aussi. Pourquoi un titre aussi bas, vulgaire ? On se croirait chez Morandini.

    Demain, Mesdames et Messieurs, l’hunijambiste homosexuel sodomise une chèvre…ne quittez pas…

    Oups, on me dit dans l’oreillette que je n’ai pas saisi le sens profond et culturel car je suis un peu vieux jeu, bas de plafond.

    Las…

  22. Ma conclusion c’est que le doc google sur Hegel ne m’aura pas couté un rond : merci 🙂
    Et en lisant cette littérature je me disais que ce fameux débat entre république et démocratie (pour faire court) n’en finira jamais : on est en plein dedans ! Et je me demande jusqu’où la démocratie n’a pas pour fonction presque naturelle (au sens de Rousseau) « d’enculer » la République ? 😉 Je peux parfaitement interpréter que le fameux État éthique c’est la République et qu’il apparait aujourd’hui hasardeux de lui décerner une sorte de réalité effective : la réalité effective c’est plutôt la démocratie et ses particularismes qui ne cesseront de se rappeler à notre bon souvenir ! C’est un contrat social d’équilibrisme en mouvement perpétuel !

  23. Désolé Rosaelle, toujours rien compris.
    (Euh, toi essayer écrire français traditionnel, plus facile pour nous que langage ésotérique abscons)

  24. L’État éthique est défaillant, la République est défaillante, lorsque des gamins perdent raison jusqu’à s’entretuer, lorsque des riverains excédés se font « justice » eux mêmes en chassant des « roms » d’un campement !
    L’État de droit c’est une sorte de Raison Universelle qui sans moyens éducatifs suffisants ne provoquera pas une Éthique par simple incantation !
    Je ne suis pas socialiste par idéologie : je suis socialiste parceque la République ne peut fonctionner que sous gouvernance socialiste !
    Sinon c’est le libéralisme le plus sauvage, de mon point de vue inconstitutionnel par nature, par définition, la loi du plus fort, la jungle, l’anarchie complète !
    C’est un monde quand même que ça ne coule pas de source !
    Démocratie ? Oui je suis ok si et seulement si les libéraux assument librement, publiquement de tourner le dos à cet idéal républicain bien trop onéreux, quelque peu loufoque ou utopiste en expliquant dans le détail et par le menu que chacun peut s’en sortir tout seul s’il le veut bien par la grace du ciel (qu’ils prévoient en transparence la distribution d’armes à tout citoyen pour l’occasion bien entendu) !
    Zut à la longue !
    Très fort ce Hegel, il a réussi à me réveiller des colères ! 🙂

  25. Sacha désolé pour vous si vous ne comprenez pas ce qu’est une référence culturelle, qu’elle vous plaise ou pas.

  26. Le pire c’est que ça marche, vu le nombre de commentaires…
    J’aime bien le titre du billet, la référence à Pouy, je trouve ça parfait bravo

  27. Perso, je baladerais pas ma kekete dans le ku d’Hegel…
    Vu que Marx et lui ne m’ont jamais mis la tige, Bakou explique pourquoi…
    « Les marxiens professent des idées toutes contraires. Comme il convient à de bons Germains, ils sont les adorateurs du pouvoir de l’État, et nécessairement aussi les prophètes de la discipline politique et sociale, les champions de l’ordre établi de haut en bas, toujours au nom du suffrage universel et de la souveraineté des masses, auxquelles on réserve le bonheur et l’honneur d’obéir à des chefs, à des maîtres élus. Les marxiens n’admettent point d’autre émancipation que celle qu’ils attendent de leur État soi-disant populaire (Volksstaat). Ils sont si peu les ennemis du patriotisme que leur Internationale même porte trop souvent les couleurs du pangermanisme. Il existe entre la politique bismarckienne et la politique marxienne une différence sans doute très sensible, mais entre les marxiens et nous il y a un abîme. Eux, ils sont les gouvernementaux, nous les anarchistes quand même. »
    http://fr.wikisource.org/wiki/Bakounine/%C5%92uvres/TomeIV71

    Tu deviens vulgaire, à part ça, Guy!

    Tu es donc absolument bienvenu sur un de mes chantiers.
    Où on en chie!
    Dur, fort et clair!
    🙂

  28. 🙂

  29. Il y a un dessin de Reiser, un couple enlacé, où la femme dit: « On ne baise plus, on s’aime »
    Si on imagine un monde anar, on ne baisera plus on sèmera des graines d’amour.
    Et ça ressemblera pas à un slogan.
    Les publicitaires iront vivre leurs misère intello dans le vide.
    Les marxiens(marxistes) iront éjaculer leur semence dans le vide.
    Les capitalos (les faiseurs de projets, UMP ou PS) feront de même.
    Et le reste sera pas mal.
    On pourra vivre et s’aimer.
    😉
    :DDDDDDDDDDDD

  30. A part ça Guy, je te prendrai jamais par le cul.
    Toujours par l’idéologie.
    Et je ne te comprends pas.
    Mais ça fait très longtemps que je t’apprécie.
    Je suis hétéro, sans homophobie, sans fierté sur ma condition…
    Je n’envisage d’enculer que des femmes totalement consentantes. (après signature de contrat)
    Je voudrais pas dire…
    Mais Hegel…
    Tu prends des risques!
    Tu me fais peur!

  31. pourquoi je dis ça?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Marx_et_Hegel

    « Un monde toujours dévasté, où maintenant le foot (ou le hand) a remplacé la démocratie : plus de scrutins mais des matchs, plus de partis mais des Kops »

    Et où Spinoza est massacré par Philippe Val!
    http://legenepietlargousier.over-blog.com/article-6042319.html

    Et cet été, ce salopard a écorché Montaigne, sur France Inter.
    http://www.franceinter.fr/emission-un-ete-avec-montaigne

    Misère de merde!

  32. I hated every minute of working, but I said, ‘Quit right away. Forget suffering and live the rest of your life as a man.’ Alexander the bienheureux

  33. Vive Pouy ! Celui là c’est le premier, je crois ? Et c’est déjà génial.

  34. Désolée, Champollion, je parle français très correctement. Si c’est à moi que s’adresse cette réflexion, vous venez sur un site politique et vous avez des soucis de vocabulaire…je peux rien pour vous, effectivement.
    Parce que si vous avez des problèmes de compréhension avec moi, j’ose pas imaginer avec Hegel…
    soit dit avec tout mon respect possible.
    le verbe savoir est l’ennemi du verbe apprendre

  35. Rosaelle, avec tout le respect que je vous dois, et pour m’en convaincre de nouveau (mais était-ce nécessaire?), je suis allé vous (re-)lire, vous maitrisez le français à la façon d’un élève (très)moyen de 4ème (et encore).
    (et je sais de quoi je parle, j’enseigne, chère Rosaelle, je peux juste vous dire que si j’étais amené par un hasard amusant à devoir corriger un de vos posts, le rouge deviendrait très vite la couleur dominante)

  36. La famille Tuyaudepoele s’agrandit.

  37. L’état est la réalité effective de l’idée éthique.
    Des porteurs (de toutes ethnies: plus éthique tu meurs!)de produits (par un état, la ville-perchoir plus italien tu meurs) de luxe en cashmer (plus chèvres de la muraille « façon ersatz » de Chine tu meurs). effectivement la réalité de cette image, nous jette dans un abime de perplexité.

    Et il dénonce quoi, Rosaelle, le Cucinelli?

    Quand on est riche on a que faire des différences d’origine, puisque partager les privilèges est tellement plus prégnant dans les rapports humains, que d’affronter des différences qui deviennent secondaires. C’est le seul discours qu’on peut lire dans le visuel de l’image. Et si dire ça, c’est pas enculer Hegel et sa citation…
    Si on se figure une dénonciation, c’est une jérémiade qui dirait « les pauvres sont affreux sales et méchants, alors que nous ça va, donc on dénonce eux, les pas luxe calme et volupté, qui sont pas capables de comporter aussi sereinement que nous, c’est leur problème! ».

  38. C’est pourtant très clair ! Un groupe de femmes et d’hommes de toute race, bien habillés franchissent une passerelle dans un photo-montage qui mêle pont de bois, viaduc, et muraille de Chine, que surplombe un village entouré de murailles au loin, et qui fait penser à l’État. L’éthique de ces gravures de mode, qui n’est qu’esthétique, est l’émanation d’un système totalitaire qui impose les valeurs mercantiles de la pub à une humanité en recherche d’idéal, mais complètement perdue dans ses valeurs… Un joli pied de nez réalisé par un publicitaire iconoclaste et très épris de second degré 😉

  39. Comme Rosaelle, ils ont cru lire « ethnique » à la place de « éthique » non ? 🙂

  40. Ouais, bon, mais tout ce que je voulais ajouter, c’est que nous, la masses laborieuses qui nous crevons le cul, nous les vraies (masses), qu’on s’en prend plein la gueule…
    J’ai un peu l’impression qu’on se fait enculer.
    Depuis longtemps. Bien à sec et avec du sable et du piment.
    5 ans ouvrier, 6 ans chef de chantier (pas celui qui discute de ce qui doit être fait, celui qui fait et qui demande de faire aussi bien que lui, ou pas loin, c’est suffisant), 6 ans artisan…
    Je sais ce qu’est s’en prendre à raz le fion et ça déborde.
    C’est franchement pas sexuel. C’est franchement pas marrant.
    Et ça doit être terrible pour les taffioles qui savent pas gérer la douleur et l’humiliation d’un travail bien fait et d’un salaire bien bas.
    Quand des connards de commerciaux se pavanent avec de la chache de merde, des moulinets avec les bras pour un salaire mirobolant. Et quand le banquier crache à la gueule des efforts immenses de toute une vie.

    Une odyssée de souffrance que pas un de ceux qui nous entoure n’est capable de vivre.

    Je sais pas pourquoi ça me ramène toujours vers Platon, Lao Tseu, Diogène, Démocrite, Marc-Aurèle, Spinoza, Kant, Nietzsche, Épicure (il y en a un foutu putain de paquet)
    Et Voltairine de Cleyre… (My love)

    Et finalement…
    Quoiqu’on fasse…
    Qui c’est qui va se faire enculer quand il a pas envie?
    C’est nous!
    C’est ceux qui on un cul! (Coluche)
    Et un cœur.

  41. Si un freudien veut visiter ce que je viens de dire, qu’il se brosse les dent avec son caca. Et sa névrose de riche. Moi, j’ai juste les moyens de survivre. Son stade bucco anal, sa façon de se gratter les hémorroïdes et de se lécher les doigts, j’adore, c’est passionnant…
    Beaucoup plus qu’un mal au cul de pauvre, trop fatigué pour penser au cul après une journée de vrai taf.
    😉

  42. Hey, Guy, toi que j’apprécie!
    Tu as vraiment bossé?

    Aujourd’hui?

    Ton corps et ton esprit sont rétamés?

    J’aime pas les comparaisons.
    Mais je pense à au moins cinq milliards d’humains qui se crèvent autant que moi…
    Sans pouvoir réfléchir…
    A rien.
    Tellement c’est dur.

    Sinon, c’est bon les vacances à vie?

  43. « En fait, chaque acte un peu stupide a quelque chose d’humoristique.

    « Une mère dira à son enfant : «Ne te conduis pas comme ça, on va rire de toi.» On rit des gens stupides. Mais la question en réalité n’est pas «Qu’est-ce que l’humour?», c’est «Qu’est-ce qui est stupide?». Je ne sais pas pourquoi les psychologues ne se sont jamais penchés là-dessus.[…]

    « D’après l’Ancien Testament, un homme intelligent est celui qui vit en accord avec la loi divine et un imbécile, c’est un pêcheur. Cela, c’est la définition de la Bible, mais ça ne s’arrête pas là.

    « Je dirai qu’un imbécile est quelqu’un qui utilise tout le temps des clichés quand il parle et qui en plus agit d’après des clichés bien établis. Toute sa conduite en est un. »

    (lu ce matin, dans Conversations avec Isaac Bashevis Singer, Stock, p.62)

  44. « En réalité, l’humour est une critique de la conduite humaine.

    « Quand nous décrétons «Untel est un imbécile», nous sous-entendons qu’il dispose de son libre-arbitre et qu’il aurait pu, s’il avait fait un effort, se conduire de façon intelligente. En ce cas, l’humour et la morale se rencontrent. […]

    « L’humour et l’esprit sont des moyens de définir les gens et leur refus d’apprendre, d’aller au fond des choses, de voir avec leurs yeux au lieu de ceux des autres – ou alors, des moyens de ne rien voir du tout. »

    (lu ce matin, dans Conversations avec Isaac Bashevis Singer, Stock, p.63)

  45. « La chose la plus bizarre, c’est que plus un être est unique et plus il ressemble aux autres. »

    (lu ce matin, dans Conversations avec Isaac Bashevis Singer, Stock, p.188)

  46. « Bien que les personnages de Sosha ne soient pas dans un ghetto, l’esprit du ghetto y est plus fort que dans mes autres livres…

    « Parce que ces gens vivaient au bord d’un volcan qui pouvait entrer en éruption à n’importe quel moment. Ils vivaient dans un état de désespoir tranquille, pas du tout exalté.

    « Ils n’avaient pas la moindre intention de lutter. Ils attendaient, c’est tout, ils essayaient d’oublier, ils faisaient l’amour, ils lisaient des livres, ils parlaient d’espoirs qui n’existaient pas.

    « Ils connaissaient cette sorte de paix qui accompagne la plus totale résignation.

    « Certains se forgeaient une sorte de confiance enfantine et dépourvue de sens. […]

    « Le terme yiddish ne s’applique pas seulement à cette langue, il définit aussi le caractère de ceux qui le parlent, depuis des siècles.

    « Le Juif parlant Yiddish est étranger au monde parce que, pendant des générations, ses parents et ses grands-parents ont vécu dans des ghettos.

    « Ce qu’ils ont tous en commun, c’est le sentiment que ce monde, et tout ce qu’il contient de bon, et tous les espoirs qu’il renferme, n’a en réalité pas beaucoup d’importance.

    « Les habitants du ghetto comprenaient bien des choses que ceux de l’extérieur ne percevaient pas.

    « Par exemple, si vous insultiez un seigneur ou un comte en lui disant que sa femme avait le nez crochu, immédiatement il vous provoquait en duel et c’était sa mort ou la vôtre.

    « Il ne pouvait pas supporter la moindre remarque blessante, alors que l’homme du ghetto ne savait pas ce que qu’était un duel.

    « S’il s’en prenait à l’un de ses congénères, celui-ci disait «Cet homme est vulgaire», ou «C’est un pécheur qui ira dans la Géhenne», mais il ne mettait jamais en danger ni sa propre vie ni celle de l’autre.

    « Il n’avait pas cet orgueil des gens qui étaient français, russes ou anglais. Il n’avait aucune arrogance.

    « Dans le ghetto personne ne pouvait se permettre d’être fier, ni de se battre pour les beaux yeux d’une dame […]

    « Chez ces hommes et ces femmes qui parlaient yiddish, il y avait une sorte de passivité foncière, un sentiment que tout est vanité et que le mieux à faire, c’est simplement attendre et voir ce que le destin vous réserve.

    (lu ce matin, dans Conversations avec Isaac Bashevis Singer, Stock, p.195-7)

  47. … Et je viens même d’apprendre deux très jolis mots :

    meshugga et nudnik…

  48. Et bien d’autres choses encore…

    Bien sûr, je ne suis pas d’accord avec tout ce que dit ailleurs Isaac Bashevis Singer. Mais j’ai passé un très bon moment de lecture.

    Ceux qui aiment lire des livres comprendront.

  49. Petite dernière :

    « En réalité, le domaine de nos connaissances est comme une petite île entourée de l’océan infini de notre ignorance. Et même cette petite île demeure une énigme. »

    (lu ce matin, dans Conversations avec Isaac Bashevis Singer, Stock, p.154)

  50. * « … aller plus au fond des choses… » (15h04)

    ** … pas toujours d’accord… (15h08)

  51. coucou

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1 Oct, 2012

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