C’est joli…
(…)
A. a 91 ans (il est né en 1922).
C’est un ami de toujours de mes parents.
Je peux écrire, sans me tromper, qu’il m’a « connu », bien avant que je naisse.
Il fait partie de ces anciens que l’on a toujours plaisir à voir et à entendre.
Il n’est pas disert.
Pourtant, il pourrait.
Parti de Southampton de nuit, il a débarqué au volant d’un camion, quelque part, au large de la Normandie, dans une barge ; un beau matin de l’été 1944.
Le 25 août de la même année, après bien des miracles, il libéra Paris.
Il y a les soixante jours de prison en Espagne, aussi.
Mais c’est une autre Histoire (H)…
Hier, alors, que nous discutions sur la plage, A. m’interrogeait sur ma « rentrée ».
A. a l’habitude de m’écouter, le matin, à la radio.
A : « Oui… Je t’écoute… Mais je ne comprends rien du tout à tous les trucs que tu racontes ! Tes Peace Bock et tous tes machins ! »
Peace Bock ?
Après sept secondes de réflexion, j’ai pigé.
Peace Bock
=
A. m’a confirmé que j’avais bien compris.
Mais, surtout, si, ce matin, je range ce Peace Bock dans l’épicerie, écrit ainsi, c’est parce que je lui ai posé la question.
Et je trouve vraiment joli, qu’A. écrive Peace Bock, comme il me l’a épelé…
Avec P-E-A-C-E comme PEACE.
Il faut discuter avec les anciens.
C’est attendrissant… ^^
Absolument !
Très émouvant billet
Il y aurait comme de la bien.veillance chez cet homme là…
Quelle magnifique histoire…
L’âge ne fait rien à l’affaire, il faut des amis de toutes les génération : il ont tous quelque chose à nous donner et nous pouvons leur apporter à notre tour.
C’est un échange heureux ! Mes amis sont répartis entre 17 et 88 ans, l’année prochaine ce sera 18 et 89, sauf si de nouvelles recrues vienne s’ajouter à cette gang !
De plus comme tu le sais certainement je te dois un ami très précieux : l’excellent Yves Hirschfeld. Je tiens à t’en remercier ici même.
P.S. : La photo avec tes deux chaise vide me plaît beaucoup !
J’aurais peut-être mieux fait d’écrire « chaises vides » dans le P.S., toutes mes confuses…
Et « viennent »… La honte, on n’est pas en Autriche à Trouville, aux dernières nouvelles… J’espère qu’il n’y a plus de faute !
A PG… mais si mais si, il en reste!
» toutes les génération »
» cette gang »
Mais bon, ce sont des fautes d’inattention. Donc pas grave.
Sinon, sur le sujet, très touchant.
plus qu’une anecdote ; un souvenir. Un jour la chaise restera vide…
Ce » Peace Bock » est un bien joli « mal-entendu ». Comme pour souligner l’importance qu’a eu pour l’ami de vos parents, ce bien précieux qu’est la paix tout au long de son existence et ce au point d’avoir risqué sa vie pour la préserver et par ricochet pour nous l’offrir.
J’aimerais bien que vous nous racontiez l’histoire de A …
« Cette gang » c’est la version canadienne… Mais il manque clairement un « s » à générations… Oui le sujet est plein d’émotion !
Laissez-vous bercer par cette magnifique chanson de 11’00 » qui est, je pense, assez peu connue.
Fermez les yeux et attendez que les surprises cachées dans la chanson prennent forme face à vous :: https://www.youtube.com/watch?v=dNAAvGSotes
Je dédie cette chanson à Bernard Lenoir sans qui celle-ci ne serait jamais venue jusqu’à moi.
peace bock ‡peacock
Guy radote sous un parasol de la Marine.
91 ans justement, le week-end dernier alors que j’aidais des amis à déménager je me suis retrouvé devant une improbable maison art-déco des années trente, massive avec de magnifiques colonnes, avec l’intérieur qui va avec, le mobilier et de magnifiques tapisseries, le tout d’origine dans un état de conservation…quasi intact.
Improbable maison parce qu’elle se trouve au cœur d’un petit village auvergnat près du Puy et que dans le style elle me fait plus penser à certaines demeures que l’on peut trouver le long de la plage de Trouville, dans le style.
Et pour en revenir à nos moutons j’ai rencontré le maître des lieux qui a justement 91 ans, au milieu de cette maison et de ses souvenirs, la pipe au bec ou un petit verre de vin, derniers petits plaisirs qu’il s’octroie.
Il a consacré sa vie à la recherche sur les maladies parasitaires, spécialisé dans la transmission par les moustiques, alors il m’a raconté des passages de sa carrière qu’il a exercé dans le monde entier, des souvenirs d’Afrique, d’Asie, de l’URSS, sur les bords de la Volga où il a détecté une maladie qu’il avait déjà isolé avant sur des chevaux en Camargue.
Une mine de souvenirs qui vaut plus qu’une bibliothèque ou qu’une cinémathèque, moi j’adore ça, en général je suis souvent celui qui me « coltine l’ancien » parce que qu’en général ça gonfle les autres :).