La tribune de Virginie Despentes publiée par Libération omet un angle.
(…)
Citons-là :
On se lève et on se casse. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. C’est la seule réponse possible à vos politiques. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule.
Virginie Despentes – qui a lu Pierre Bourdieu – a raison : « La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants ».
Toutes les « dominées » ne peuvent pas parler ou se lever et partir, comme Adèle Haenel ; pas davantage écrire comme Virginie Despentes.
Parler, gueuler, se lever et, a fortiori, écrire sont des actes que très peu de femmes, malheureusement, peuvent se permettre.
Et c’est ainsi que la domination perdure.
Les dominations, toutes les dominations, dont, évidemment, la domination masculine, seront vraiment menacées, remises en cause, lorsque les plus « dominé(e)s des dominé(e)s » parviendront à prendre la parole, à se lever, etc.
Et c’est notre responsabilité à toutes et tous – je veux dire à nous les « dominant(e)s » – de les y aider.
Titre qui participe à lui.
C’est comme si on disait « l’obésité des éléphants de mer ». On sent que tous les éléphants de mer sont obèses et que c’est un fait établi, qui ne changera pas. On veut juste vous en parler, la décrire. Vous faire admettre l’idée, oui aussi. Mais merci bien on voit qu’il ne sont pas très fluets.
C’est non situé dans le temps. Ça ne laisse pas présager d’échappatoire. Rien qui finit, localise, délimite, rien qui pourrait laisser croire que la non-domination soit envisageable.
N’est-ce pas que si c’était « l’histoire de la domination masculine », une évolution resterait possible? Je vous passe les autres exemples de titres. Là c’est un bon titre pour ceux qui serait dans le déni, qui leur dit « bah si, regardez ». C’est pas un bon titre pour nous qui subissons.
Bon il n’y a pas longtemps, entendu dans l’émission de Laure Adler, une archive de Claude Levi-Strauss qui dit que non non non des sociétés dominées par les femmes, ça n’existe pas. Enfin il le dit mieux. Tant mieux, la domination féminine n’existe pas, c’est une bonne nouvelle.
Donc lutter semble tellement vain.
Profitons des petites enclaves où tout va bien. Même si ça ne va pas durer et si ça ne va pas être partout. Aucune femme ne passe entre les mailles, personne ne sait où se situe le triomphe des hommes : on attend le livre.
Remarque intéressante.
Bonjour et merci pour ce billet,
Je trouve que la force que donne V. Despentes ici c’est de montrer qu’une lutte contre une forme domination particulière peut servir de matrice et de déclencheur contre d’autres. Pas pour les additionner, ou s’imaginer collectionner les trophées au fur et à mesure, mais pour prendre conscience de la logique commune qui les sous-tend.
Et peut-être aussi, je crois, pour donner de la force à celles et ceux qui plus que d’autres, en subissent plusieurs, les dominés des dominés que vous décrivez.
V. Despentes déblaye une partie des gravas qui les prennent au piège.
Cela me semble aller vers le même horizon d’universalité que ce que vous suggérez utilement!
Despentes fait plus que déblayer les gravas, elle monte aux barricades, celles que depuis fort longtemps elle construit, de gravas, de brindilles, ses coups de gueule-coup d’écrits….
Bonjour à tous,
Ravi de voir que l’épicerie est ouverte certains jours.
Ça me fait penser à ce bistrot qui n’ouvre qu’une fois par an pour la course Paris-Roubaix… (juste avant le « carrefour de l’arbre » dans mes souvenirs).
Oups ! j’ai oublié de vous dire: il serait sage de laisser un espace vide entre deux posts…
Sacré Sacha
Morandini alerte info express urgent:
Mardi 2 juin, les épiceries sont autorisées à ouvrir…
OK SACHA