Je n’ai pas envie de discuter de Monsieur Frédéric Mitterrand. Je l’ai regardé, hier soir, s’expliquer au journal télévisé de TF1. Seul Monsieur Mitterrand sait s’il a menti à Laurence Ferrari, ou s’il lui a dit la vérité. Sur le tourisme sexuel. Sur la pédophilie. Sur le reste…
Je n’ai pas envie de discuter de Monsieur Frédéric Mitterrand. Je l’ai regardé, hier soir, s’expliquer au journal télévisé de TF1. Seul Monsieur Mitterrand sait s’il a menti à Laurence Ferrari, ou s’il lui a dit la vérité. Sur le tourisme sexuel. Sur la pédophilie. Sur le reste…
(…)
Désormais, cela le regarde lui. Seul. Et puis aussi son miroir, ce matin.
Je n’ai pas envie de débattre avec ceux qui ont un avis et qui ont même réussi à trouver des arguments pour, éventuellement, justifier l’injustifiable.
Je n’ai pas envie de m’accrocher avec ceux qui hurlent au retour de l »‘ordre moral ». Invoquer le droit et le respect des enfants, ça n’a strictement rien à voir avec la morale. Et encore moins avec l’ordre.
Je n’ai pas envie de m’abaisser à dire que je ne fais pas partie des salauds qui confondent l’homosexualité et la pédophilie.
Je n’ai pas envie de répondre aux « avocats » auto-proclamés de Monsieur Mitterrand quand ils s’arcqueboutent sur les extraits de sa Mauvaise vie, en expliquant, révulsés, qu’il ne « parle » pas de jeunes garçons mais de « garçons »…
Je n’ai pas envie de leur faire remarquer que Monsieur Mitterrand parle de « gosses » :
« Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici et vu quantité de films et de reportages ; malgré ma méfiance à l’égard de la duplicité des médias je sais ce qu’il y a de vrai dans leurs enquêtes à sensation ; l’inconscience ou l’âpreté de la plupart des familles, la misère ambiante, le maquereautage généralisé où crapahutent la pègre et les ripoux, les montagnes de dollars que cela rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages et les enchaîne, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic ».
Je n’ai pas envie de lire davantage de La mauvaise vie.
Son univers glauque ne m’intéresse pas.
Je n’ai aucun goût pour les descentes aux enfers.
Ni goût, ni respect, d’ailleurs.
Il ne suffit pas de savoir vaguement écrire pour s’exonérer, se laver ou se blanchir. Ce serait bien trop simple.
Non, bien sûr, on ne fait pas de la littérature avec des bons sentiments.
Mais les mauvais sentiments ne font pas toujours de la littérature. Et puis la littérature, parfois, elle a bon dos.
Je n’ai pas envie, enfin, de réfléchir à l’origine politique du « procès » fait à Monsieur Mitterrand. Ni à sa légitimité.
Non.
J’ai juste envie de regarder ce petit garçon.
Et j’espère que Monsieur Frédéric Mitterrand peut aussi le regarder, dans les yeux, ce petit garçon.
Comme son miroir.
En 1959, Frédéric Mitterrand, âgé de douze ans, joue dans « Fortunat » d’Alex Joffé, avec Bourvil et Michèle Morgan.
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