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J’avais quelque chose comme neuf ou dix ans. Un grand frère – onze ans de plus que moi…- à cheveux longs et pattes d’éléphant. De temps en temps, le samedi, il avait l’autorisation exceptionnelle de faire une surprise–partie à la maison. Je me mettais dans un petit coin, je regardais, j’écoutais… Parfois, aussi, quand les parents n’étaient pas rentrés de la maroquinerie et qu’A. revenait (déjà dans sa première austin mini ?), en fin d’après-midi, on poussait le son crachotant du tourne-disque, à fond dans la bibliothèque. Histoire de faire enrager ma grand-mère (maternelle) qui vivait avec nous et essayait, quand même, de continuer à dormir, debout, collée contre son radiateur. Quand je pense qu’on avait presque tous les 45 tours des Beatles… Et puis un jour, un truc assez dingue est entré dans l’appartement cossu.
J’avais quelque chose comme neuf ou dix ans. Un grand frère – onze ans de plus que moi…- à cheveux longs et pattes d’éléphant. De temps en temps, le samedi, il avait l’autorisation exceptionnelle de faire une surprise–partie à la maison. Je me mettais dans un petit coin, je regardais, j’écoutais… Parfois, aussi, quand les parents n’étaient pas rentrés de la maroquinerie et qu’A. revenait (déjà dans sa première austin mini ?), en fin d’après-midi, on poussait le son crachotant du tourne-disque, à fond dans la bibliothèque. Histoire de faire enrager ma grand-mère (maternelle) qui vivait avec nous et essayait, quand même, de continuer à dormir, debout, collée contre son radiateur. Quand je pense qu’on avait presque tous les 45 tours des Beatles… Et puis un jour, un truc assez dingue est entré dans l’appartement cossu.
(…)
Je ne sais plus si c’est venu par la grosse télévision du salon ou bien si c’était un 45 tours… ou un 33 tours.
Je me souviens simplement que ce disque n’était pas rangé trop loin du Reach out I’ll be there des Four Top’s…
Cinq frangins…
Bien sûr, il y a eu la suite.
La « légende ». Tous ces hits dont le monde entier va se gaver pendant quelques heures ou quelques jours.
Avant de passer à autre chose. Ou plutôt à quelqu’un d’autre.
Ce n’est pas grave.
Croyez-moi… Michael Jackson n’est pas mort.
Une question d’âge, probablement.
Post scriptum
Ces années-là, le samedi après-midi, bien trop souvent à mon goût, madame Tannière venait me donner des leçons particulières à la maison.
Pour m’apprendre à orthographier correctement le verbe « mourir », elle m’a répété, cent fois au moins : « on ne meurt qu’une fois, donc mourir ne prend qu’un ‘r’…
Allez savoir pourquoi, je me souviens de ça ce matin…
Michael et Grégory Lemarchal sont nos deux anges disparus. Ils joueront de la musique pour l’éternité avec les dieux. Ce sont les deux seules personnes pour lesquelles j’ai vibré, aimé, chanté. Quel malheur depuis leurs disparitions, toute la musique me paraît terne et sans âme. Je voudrais bien croire qu’ils sont vivants mais c’est faux. La mort est cruelle.