Y’a cérémonie de clôture…
À DEMAIN…
Tout a commencé avec une tribune de Gérard Miller publiée dans Le monde, titrée "Jamais autant de juifs français n'ont perdu à ce point leur boussole morale". Pour moi, rien n'allait dans cette expression "juifs français". Reprenant l'écrit fulgurant de mon regretté...
Gloire aux FTP-MOI !
Alors, c’était bien ces Jeux™ Olympiques™ d’été™ Londres™ 2012™ Aspire© Nike© Adidas© Coca-Cola© Qatar Foundation© Russian Railways© McDonalds© Crédit Agricole© Hyundai© ?
Personnellement je n’ai rien vu, je n’avais pas passé d’accord avec les partenaires officiels et exclusifs
http://www.numerama.com/magazine/23374-youtube-et-dailymotion-prives-de-jeux-olympiques.html
Du coup j’en ai profité pour relire Philip K. Dick
http://scinfolex.wordpress.com/2012/07/27/comment-la-propriete-intellectuelle-a-transforme-les-jeux-olympiques-en-cauchemar-cyberpunk/
Moi je regarde des sportifs. Le reste je ne le vois pas.
En l’occurrence le sujet (suggéré par vous-même) était la cérémonie de clôture (et non les épreuves sportives), il n’était donc pas hors-sujet de s’interroger un peu sur ce qui entoure les compétitions elles-mêmes, sur la soumission des institutions démocratiques à la toute-puissance des sponsors, au nom du « qui paye commande » (et pourtant les Jeux ont été en partie financés par d’importantes quantités d’argent public, tandis qu’on demande aux Anglais d’accepter des restrictions de leurs libertés et les plans d’austérité économique). Les sportifs oui, mais tout laisser passer au nom des Jeux non.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/14/il-faut-repenser-un-modele-olympique-menace-par-l-affairisme-et-les-mafias_1745995_3232.html
Patrick Clastres, chercheur rattaché au Centre d’histoire de Sciences Po, n’a pas regardé que les sportifs 😉
Autre chose me chiffonne un peu. En juin dernier, le comportement de certains footballeurs français a été critiqué. L’un d’eux, après avoir marqué un but, avait mis un doigt revanchard sur sa bouche, geste destiné aux journalistes du quotidien L’Equipe, qui avaient eu le malheur de critiquer ses performances. On avait aussi reproché aux footballeurs français d’être arrogants.
Or, lors de la dernière semaine des Jeux, Usain Bolt a multiplié les déclarations arrogantes (« je suis une légende », « je n’ai aucun respect pour Carl Lewis »…) et a posé un index sur sa bouche à l’arrivée du 200 m pour faire taire symboliquement les journalistes.
L’équipe de Nasri n’avait pas gagné, il a été sanctionné pour sa conduite ; Bolt a gagné, il est admiré.
Les handballeurs français, champions olympiques, se sont vengés des critiques (formulées par le quotidien L’Equipe après leur défaite contre l’Islande au premier tour du tournoi olympique) en détruisant le plateau de l’Equipe TV (des dégâts estimés à plus de 20 000 euros). Claude Onesta, l’entraîneur, a précisé « ce journal ne nous mérite pas », ce qui n’a pas été considéré comme arrogant, et a ajouté « les collabos vont être tondus ». Point Godwin ? Que nenni ! Les handballeurs ont gagné, c’est tout ce qui compte.
Dont acte.
La cérémonie de clôture des JO a vite dérapé hier soir et éteint le fighting spirit qui régnait sur Londres depuis 15 jours. De George Michael aux Spice Girls, de Naomi Campbell à Kate Moss, l’évènement s’est transformé en défilé visuel et musical de mauvais goût so british. Et lorsqu’on entend nos “experts” journalistes français affirmer en direct que Muse est le meilleur groupe anglais actuel, on a envie de les jeter en pâture dans les quartiers encore non réhabilités de Stratford.
Alors sans hésiter : médaille d’or pour Danny Boyle et son spectacle d’ouverture, carton rouge pour David Arnold, directeur musical de cette soirée bad taste, et bonnet d’âne pour TF1 et son lot de commentaires à 2 shillings.
Philippe Bremaud