Pour le moment, dans le bruit et le fatras du net, une phrase, publiée hier, n’a pas eu beaucoup d’écho. Quelques reprises sur Twitter et puis plus rien…
Pour le moment, dans le bruit et le fatras du net, une phrase, publiée hier, n’a pas eu beaucoup d’écho. Quelques reprises sur Twitter et puis plus rien…
(…)
C’est hier matin, sur Twitter, que j’ai vu passer ce message de l’ami Salam93…
Un message qui m’a conduit vers ce tweet ironique d’Hélène Decommer…
Pour comprendre, je suis allé lire l’article du Post…
Fin avril, des écrans publicitaires à cristaux liquides ont été installés dans le métro.
Mais certains d’entre-eux ont été brisés dans les stations Rome, Pasteur, Convention, Villiers et Odéon.
Le Post interviewe donc Norbert Maire, directeur de l’innovation de la régie publicitaire Metrobus.
But de l’interview ?
Savoir s’il s’agit de vandalisme ou d’une action d’activistes anti-pub.
Pour Norbert Maire, ça ne fait aucun doute : « Ces dégradations sont signées des anti-pub ».
Le Post lui demande, alors, comment il peut en être certain.
C’est là que je vous recommande de bien vous accrocher à tout ce que vous trouvez…
« Sous les vitres brisées, il y avait parfois des tags type ‘Aliénation’, ‘No pub’. Ça ne vient pas des banlieues puisqu’il n’y a pas de fautes d’orthographe dans les inscriptions. D’ailleurs, nos écrans sont bien perçus dans ces quartiers. Les dégradations portent clairement la marque d’activistes anti-publicité. »
« Ça ne vient pas des banlieues puisqu’il n’y a pas de fautes d’orthographe dans les inscriptions ».
Je ne pense pas qu’il est nécessaire de commenter longuement la tonne de préjugés, plus débiles les uns que les autres, que charrient ces propos.
Sur les banlieues, d’abord, leurs habitants, leur orthographe donc, leur culture, leur éducation et, qui sait, leurs origines.
La sortie montre aussi que monsieur Maire surestime de beaucoup les capacités orthographiques des non banlieusards…
Elle revient, aussi, à évacuer, de manière un peu rapide une possibilité… Allez savoir, peut-être que ces salauds d’anti-pubs se recrutent aussi dans nos banlieues, contrairement à ce qu’a l’air de croire Monsieur Maire.
Bref, en trois mots et pour mille autres raisons, cette phrase pue (je n’aime pas du tout écrire »pue », je trouve que ça sent mauvais, dès qu’on l’écrit).
Mais comme le net court vite, souvent en convoi(s), et toujours dans les mêmes directions, hier, Norbert Maire est passé entre les gouttes.
Faut dire qu’on avait tous du boulot !
Moi, je me suis moqué d’Aphatie.
Après, on a tous participé à l’immolation de Christine Boutin.
On a un peu pleuré, mais pas assez, sur Ginette Garcin.
Et puis, il y a eu la vidéo d’Europe 1, où le banquier, invité au micro de Jean-Pierre Elkabbach, lit ses notes.
Enfin, il y avait, hier soir, la dernière conférence de presse de Raymond Domenech.
Alors, je sais bien qu’aujourd’hui, aussi, ça tombe très mal.
Là, on a Coupe du monde !
C’est donc probablement pas le jour non plus.
Mais, quand même, cette phrase…
Et en plus, c’était pas écrit en arabe.
Ben heureusement que la coupe du monde, Du pain et des Jeux, pendant ce temps là…la vie continuera, un brin morose en ce moment.
Ce Norbert m’a mis en colère ce matin !
Le meilleur tweet c’était quand même celui d’Humour de droite :
http://twitter.com/humourdedroite/status/15849089812
« Nou paka palé fwensé en banlieue »
Je ne veux pas paraître désagréable mais dans « il n’y a pas de faute d’orthographe », il me semble que faute ne prend pas de « s ».
à confirmer…
Allez Guy, c’est vendredi, fait peter la Ligne Jaune !!!!!
D’ailleurs, concernant les banlieues on ne doit plus dire faute mais délit d’orthographe.
Qu’on ne vienne pas les plaindre d’un éventuel délit de sale gueule. Rien à voir.
Et s’il n’y avait que l’orthographe, Norbert t’as pensé à la gramMaire ? Parait qu’en banlieue, ils disent tous ‘Nique ta grammaire’. C’est effrayant.
Même qu’ils ont des blogs maintenant. Alors bien sûr, je ne compte pas dans leurs billets les fautes de petite frappe, ni celles de saisie avant expulsion.
Ça va mal finir tout ça…
HS
énorme scoop : Aphatie va jouer dans un film !!!
http://zepload.com/images/1276257046_habitusaphatie.jpg
PS : le vrai est ici
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=37272.html
@Matk : effectivement “il n’y a pas de faute d’orthographe” ne prend pas de ‘s’. Puisqu’il n’y a pas de faute, il n’y a pas non plus plusieurs fautes, donc ce n’est pas un pluriel (c’est rare mais parfois le français est une langue logique).
Vu ton niveau d’orthographe tu dois au moins venir du centre-ville de Neuilly toi! 😉
Ca me rappelle ce sénateur ou ministre qui avait écrit « publique » au lieu de « public » (ou le contraire) sur un tweet… Et ce président de la république qui abuse des « y’a qu’à ». Sans doute des banlieusards…
Tiens, comment ce fait-il qu’il n’y ai pas d’anti-pubs en banlieue ?
oups
si l’adresse plus haut ne fonctionne pas
http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=194368habitusaphatie.jpg
monsieur Maire surestime de beaucoup les capacités orthographiques des non banlieusards…
Je confirme. Je suis en contrat précaire dans l’Education Nationale, je travaille dans une école primaire, en province, dans un quartier sympa et je vous confirme clairement qu’ici comme ailleurs, les fautes d’orthographe sont (tristement) légions… Sans parler du manque de culture générale, de vocabulaire et j’en pense. Le niveau est à pleurer !
HS : pour en revenir à Domenech, j’ai vu une citation de la conférence de presse dans le bandeau déroulant sur iTélé. Il aurait dit quelque chose du genre « C’est toujours mieux de gagner c’est mieux que de perdre. »
J’ai cru avoir mal lu, j’ai donc attendu que le déroulant ait refait un tour complet et là, je n’ai pu que constater… Hier, Domenech m’a tuer.
et j’en passe (et non « pense »)
(*retourner se coucher*)
« C’est toujours mieux de gagner que de perdre »
Sur ce, je retourne vraiment me coucher ! Définitivement pas les yeux en face des trous aujourd’hui.
On s’en fout, sur les barrettes à prise de cheveux y a pas d’étiquettes à lire…
CQFD. On sent presque les études de sociologie sous-jacentes à ces affirmations qui transpirent la réflexion, la mesure, et la lucidité.
C’est quand qu’on brûle tout?
Pas question de pleurer à Ginette Garçin, mais de rire !
Je vivais comme une ombre
J’avais les idées sombres
Faisant partie du nombre
Des desesperados
Je ne savais quoi faire
Pour chasser ma misère
Quand on est solitaire
Ay, on a froid dans les os
Quand dans une chapelle
Sous la blanche et très belle
Statue de la douce immaculée conception
J’ai senti la foi naître
Et au fond de mon être
Du seigneur Jésus-Christ
J’eus la révélation
Dans les bras de Jésus
Maintenant tous les jours je danse
Et désormais mon existence
Vaut la peine d’être vécue
Dans les bras de Jésus
Maintenant tous les jours je chante
Pour moi la vie n’est plus méchante
Et de joie je suis éperdue
Dans les bras de Jésus
(Doit bien y avoir un youtube du film où elle chante ça en faux espagnol !
@ Dr Maboul: non docteur, il faut se demander : s’il y avait « faute », y en aurait-il une seule ou plusieurs ? Dans ce cas-ci je dirais plusieurs, raison pour laquelle j’opterais pour « pas de fauteS d’orthographe ».
Au-delà du préjugé débile sur l’orthographe, il y a aussi le « D’ailleurs, nos écrans sont bien perçus dans ces quartiers », réflexion intéressante en ce qu’elle postule le manque de conscience politique qui leur est généralement attribuée.
Vu par la droite, le « jeune » issu des « quartiers » rêve de s’intégrer au système capitaliste, rêve de grosses voitures polluantes et de montres bling-bling, est un consommateur de baskets et de portables. S’il n’a pas les moyens financiers d’assouvir ses désirs, il a la ressource d’une activité économique capitaliste illégale, le deal, tolérée tant qu’elle ne remet pas en cause la « paix sociale » et l’ordre établi (et que les « jeunes » ne se font pas prendre : mais pour cela, il suffit que la police ne se montre pas trop efficace, il lui suffit d’une « descente » médiatisée de temps en temps, en particulier autour des élections, pour conforter la popularité du candidat de droite auprès des « seniors »).
La politique de la droite libérale (commencée sous Balladur, poursuivie sous Sarkozy) ne consiste donc pas à oeuvrer en faveur de l’éducation ou de l’emploi dans les quartiers-ghettos difficiles. Elle consiste à y laisser les dealers poursuivre tranquillement leurs trafics (principales activités économiques de quartiers touchés par un chômage de masse), et d’obtenir en retour de ce laisser-faire la paix sociale. Et la paix sociale, ça consiste à ne pas s’en prendre aux placards publicitaires. Pourquoi ces jeunes feraient-ils une chose pareille, nous dit ce Norbert Maire, puisqu’ils sont assurés de notre connivence et d’accord avec nous sur l’essentiel ?
C’est cette vision des choses qui transparaît dans les propos de cet individu, et c’est assez éclairant.
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