C’est quand même très con de mourir un 14 juillet. C’est probablement le meilleur moyen pour que tout le monde oublie la date où vous fêter…
C’est quand même très con de mourir un 14 juillet. C’est probablement le meilleur moyen pour que tout le monde oublie la date où vous fêter…
(…)
Vous souvenez-vous que l’immense Léo Ferré est mort un 14 juillet ?
En 1993, à Castellina in Chianti, en Toscane.
J’ai découvert, hier soir, en regardant France 2, que la marque de sardines « Connétable » avait osé réquisitionner son chef d’œuvre de 1969, « C’est extra », dans un spot de publicité !
On aura tout vu.
Il me semble que cet affront (je n’ai rien contre les sardines à l’huile, mais quand même…) est une raison bien suffisante pour s’offrir l’original et célébrer le vieux Léo, en ce 14 juillet.
Plutôt que de regarder défiler des militaires…
Une robe de cuir comme un fuseau
Qu’aurait du chien sans l’faire exprès
Et dedans comme un matelot
Une fille qui tangue un air anglais
C’est extra
Un Moody Blues qui chante la nuit
Comme un satin de blanc marié
Et dans le port de cette nuit
Une fille qui tangue et vient mouiller
C’est extra c’est extra
C’est extra c’est extra
Des cheveux qui tombent comme le soir
Et d’la musique en bas des reins
Ce jazz qui d’jazze dans le noir
Et ce mal qui nous fait du bien
C’est extra
Ces mains qui jouent de l’arc-en-ciel
Sur la guitare de la vie
Et puis ces cris qui montent au ciel
Comme une cigarette qui brille
C’est extra c’est extra
C’est extra c’est extra
Ces bas qui tiennent hauts perchés
Comme les cordes d’un violon
Et cette chair que vient troubler
L’archet qui coule ma chanson
C’est extra
Et sous le voile à peine clos
Cette touffe de noir jésus
Qui ruisselle dans son berceau
Comme un nageur qu’on n’attend plus
C’est extra c’est extra
C’est extra c’est extra
Une robe de cuir comme un oubli
Qu’aurait du chien sans l’faire exprès
Et dedans comme un matin gris
Une fille qui tangue et qui se tait
C’est extra
Les Moody Blues qui s’en balancent
Cet ampli qui n’veut plus rien dire
Et dans la musique du silence
Une fille qui tangue et vient mourir
C’est extra
C’est extra
C’est extra
C’est extra
Il a du gout, il s’y connait le patron de Douarnenez….
et vous aussi pour ce 14 juillet
c’est extra
http://www.ina.fr/pub/alimentation-boisson/video/PUB2397980032/sardines-a-l-huile-connetable-sardine.fr.html
@ Albatros
Superbe exposition de tableaux à l’hotel des ventes de Douarnenez. Un régal pour les yeux! Gast!
Un petit moment de douceur….
http://www.youtube.com/watch?v=073TcANqjY4
La Commère
@Monsieur ou Mme Pen Sardin
effectivement je suis allée voir sur le net…ça à l’air bien
liens : http://www.thierry-lannon.com/php/vente/fo/vente.php?cle=vxd766846230423mzocnp20zA07200807&id=424
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finistere/encheres-un-dessin-de-gauguin-en-vente-a-douarnenez-13-07-2010-987858.php
J’aime beaucoup Douarnenez, mon père qui aimait la mer adorait cette petite ville, il partait faire du bateau avec ses copains marins…j’aime y retourner…
Pour les qui passeront par là, je conseille vivement la route des Calvaires, et pour ceux qui ont la chance d’être en Toscane, du côté de Castellina in Chianti la route du Chianti
http://www.vacanzeinversilia.com/fra/gastronomia/strade-del-vino-toscana.php
Pour écouter ça il ne faut pas qu’une moelle épinière…
Mourir un 14 juillet pour l’homme qui chanta « Les Anarchistes ». Ca a de la gueule.
« C’est extra » d’être copain du Président en Sarkozie !
Encore une belle promotion de la Légion d’honneur !
« Légion d’honneur: Raymond Aubrac, Martin Bouygues promus »
http://www.liberation.fr/politiques/0101646972-legion-d-honneur-raymond-aubrac-martin-bouygues-promus
PS : Le mot « trotskiste » est très à la mode en ce moment 🙂
http://campagne-jeunes-populaires.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/07/13/les-jeunes-de-l-ump-utilisent-des-methodes-trotskistes.html
Merci Guy….J’avais oublié de penser à lui en ce 14 juillet, lui le superbe anar. Mais ses textes rôdent toujours dans ma tête.
« Je n’ai rien contre les sardines à l’huile », dites-vous.
Oui, mais, vous ne souhaitez pas non plus les sauver.
Si vous aviez le goût des sardines à l’huile, vous sauriez qu’il y a sardine à l’huile et sardine à l’huile (et la tendance va en s’accentuant).
Que Connétable se fasse balayer par Parmentier ne vous fait ni chaud ni froid.
Connétable aurait abusé, cette maison n’aurait pas eu peur de rapprocher ce qui ne se rapproche pas.
Cette pub mélangerait consommateurs et esthètes.
Cette pub ferait communiquer des mondes qui ne sont pas faits pour.
Elle ferait tremper le « chef d’œuvre » dans l’huile.
Ah, si vous aviez le goût des sardines à l’huile, Monsieur, vous sauriez que l’huile participe à leur conservation. Que le « chef d’œuvre » ne s’y abîmera pas.
Tilt.
Reste que cette pub mouille un anarchiste dans une affaire de pognon.
Tilt.
Voyez, mon inclinaison pour les sardines à l’huile me rendait injuste, ce n’est pas bien, je ne suis pas fier.
Ce n’est pas marrant, croyez-le bien. Car je voulais encore la ramener un peu, vous imaginez le supplice, la ramener le rouge aux joues.
Il y a en effet autre chose qui m’a bien plus chagriné quand je vous ai lu : « C’est probablement le meilleur moyen pour que tout le monde oublie la date où vous fêter ».
Voulez-vous bien me dire à quoi peut bien servir de souhaiter son anniversaire à un mort ?
Tilt.
Si, voilà que je m’égare à nouveau : parce qu’il n’est pas si mort qu’il en a l’air.
Ok, ok.
Jean-Philippe
partisan d’un tourisme responsable à Saint-Gilles-Croix-de-Vie
C’est aussi celui de luis Mariano.
http://www.eitb.com/infos/culture/detail/466665/40-ans-luis-mariano/
Simon
Non seulement Ferré, soit-disant anar, a poussé la coquetterie jusqu’à mourir le jour de la Fête Nationale, mais .. il est aussi né un autre jour très symbolique : un 24 août, soit la jour « anniversaire » du massacre de la Saint-Barthélémy. Faisait pas les choses à moitié, Léo …
Fabienne,
Moi aussi j’ai une certaine INCLINATION pour les sardines à l’huile …..
Ce n’est pas plus con de mourir un 14 juillet qu’un autre jour, ce qui est con c’est de mourir après une coupe du monde de football peu exaltante.
Ce qui est con c’est de ne plus jamais être là le jour de son anniversaire pour souffler les bougies.
Et surtout allumer les pétards.
Mais, il y a un mais. Avec le temps, tout reste, rien ne part plus.
Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
A quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien
Dans le quartier Hohenzollern
Entre la Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
léo Ferré.
@ Martingrall: faut pas changer de lit ni de corps alors…
« Chronique d’une mort annoncée » depuis longtemps…
L’Ile Saint-Louis a de la peine… etc.
@raymondb
Tilt
@ Lovely, la fidélité est le but ultime de toutes nos escapades 🙂
@ Martingrall, oh comme c’est mignon…
@ Albatros
Suis une Penn Sardin.
Le Gauguin n’est pas mal mais, à mon avis, il y a plus beau et plus émouvant;
à MArtingrall
Est_ce ainsi que les hommes vivent est d’Aragon…et Merci au grand Léo de l’avoir magnifiée et immortalisée en quelque sorte.
Bonne Journée normale de 15 juillet ouff
Léo sophie, zavez raison deux fois. il est d’usage que le texte appartienne à celui qui le matérialise. Qui de la plume qui du corps.
Si tu savais comme j’ai pleuré, ce jour-là. Le jour qu’on l’a appris, plutôt. Le samedi qui suivait. Et le soir j’ai roulé au hasard dans Paris sans savoir où j’étais ni où j’allais, rouler au hasard des heures durant en sanglotant chaque fois que me remontait en surface, cette bile acide, trois mots: léo est mort.
Cette chanson a été écrite par Ferré pour, entre autres, faire taire ceux qui lui reprochaient de n’être pas capable d’autre chose que chansons « rive gauche », càd engagées et confinées à un petit public. Donc il l’a faite, c’est devenu un tube et je vous emmerde (c’est Ferré qui parle !)
Bine sûr, elle a choqué les puristes duristes (une race inextinguible). A Nantes, pendant qu’il la chante, un loulou apostrophe Léo. Celui-ci, sans même perdre le tempo, lance : ta gueule ! C’était extra.
« Est-ce ainsi que les hommes vivent » : le hasard veut que je l’aie entendue cette nuit, sur Inter, chantée par Philippe Léotard. Incroyable comment son frère ne nous manque pas alors que lui…
http://tinyurl.com/67j7vy
Lamentable cette pub…
Marketing à 2 balles.
Le lion doit fumer sa celtique en se marrant.
Comment les Férré ont ils laisser faire cela ???…
elle à bouché le port de marseille
libéré les sardine …..