Hier en fin d’après midi, figurez-vous que c’était la « fête de l’école ». À partir d’ici, j’avertis ceux qui n’aiment pas les mômes qui dégueulent leur goûter en hurlant petites filles en robes à fleurs et les petits garçons en panta-courts. Filez ailleurs ! Ce qui suit n’est pas pour vous ! La « fête de l’école » ! La même semaine que la « fête des voisins ! ». Trop de chance ! Vous imaginez ma joie, mon extase, mon bonheur sans égal ? Bon, je ne vais quand même pas rejouer le numéro du misanthrope. Là, ça concerne quand même Junior 1 ! On se regroupe et on y va sans rechigner, sinon dans quinze ans ça pourrait me coûter bonbon en psy.
Hier en fin d’après midi, figurez-vous que c’était la « fête de l’école ». À partir d’ici, j’avertis ceux qui n’aiment pas les mômes qui dégueulent leur goûter en hurlant petites filles en robes à fleurs et les petits garçons en panta-courts. Filez ailleurs ! Ce qui suit n’est pas pour vous ! La « fête de l’école » ! La même semaine que la « fête des voisins ! ». Trop de chance ! Vous imaginez ma joie, mon extase, mon bonheur sans égal ? Bon, je ne vais quand même pas rejouer le numéro du misanthrope. Là, ça concerne quand même Junior 1 ! On se regroupe et on y va sans rechigner, sinon dans quinze ans ça pourrait me coûter bonbon en psy.
(…)
En cette splendide fin d’après-midi, quelque part près de chez nous, de l’autre côté du périphérique, je me suis donc rendu avec MamanMadame et les trois Juniors à cette « fête ». Nous étions donc en grand équipage et tenues d’apparat. MamanMadame surtout. Comme toujours. C’et la raison pour laquelle pour la première fois sur le DEL, je vous la présente, MamanMadame [grâce à la complicité de Burger qui a su la croquer avec talent – merci vieux].
Vous voyez que ça valait vraiment la peine !
Mais revenons à cette magistrale kermesse qui permet à tous les parents de tisser du lien social en parlant de nounous, de places de crèches, d’allocs, de déduction des intérêts d’emprunts, pendant que leurs marmots, émerveillés, passent de stand en stand.
Pour ce qui nous concerne avec MamanMadame, cette année, nous ne tenions aucun stand.
J’avais bien proposé plusieurs activités dont j’aurais volontiers accepté de m’occuper, et pour une somme modique. Mais, pour des raisons qui m’échappent, ni le tir à balles réelles sur les canards du parc, ni le strip-tease des mamans, n’ont été retenus par les organisateurs ! Les gens sont bizarres quand même… Pour une fois que je voulais par-ti-ci-per…
Débarrassés du souci de gérer une activité, nous avons donc profité de la fiesta pour laisser libre court à l’inspiration de Junior 1 tout en nous mêlant avec bonheur à la farandole de bobos parents sympathiques qui constituent l’ordinaire de cette école.
Pour qu’il n’y ait ici aucune ambiguité entre nous, et que vous ne vous imaginiez pas que je vais vous décrire un insupportable raout entre gosses de riches dans une école privée, je précise d’emblée qu’il s’agit d’une école publique.
Autre ajout d’importance, pour le moment Junior 1 a 5 ans. Je n’ai donc pas de problèmes particuliers à évoquer concernant ses relations avec ses « petits copains ». Je n’ai pas encore à rectifier le portrait des pères tremblants de jeunes paltoquets qui tournoient autour de ma progéniture. En fait, c’est plutôt à cause de MamanMadame que j’ai des histoires… À chaque fois, c’est pareil, MamanMadame affole les pères et NRVe toutes les mamans, quand elle décide de donner le sein à Junior 3, assise en tailleur en plein milieu de la cour de l’école…
Junior 1, exceptionnellement laissée en semi-liberté, a donc participé à un certain nombre d’activités passionnantes.
L’une d’entre elle nommée le « Hurlodrome » consistait à mesurer les décibels envoyés dans un micro par des trolls de moins de un mètre trente. Tous ceux qui atteignaient les 100 décibels se voyaient gratifier d’un ticket pour un jeu supplémentaire. La plupart du temps un deuxième passage – fatal – devant le micro de l’hurlodrome.
Je remercie ce matin solennellement les parents à l’origine de cette initiative qui a agrémenté trois heures durant le fond sonore de cette fête et immanquablement provoqué moultes crises d’asthme au retour au domicile. Je tiens les honoraires (de nuit) du médecin appelé à quatre heures du matin, après dix-neuf quintes de toux, à la disposition de ceux qui ont eu cette belle idée.
Puisque j’en suis au fond sonore, un mot sur le « disc-jockey », car il y avait une animation musicale.
Je n’avais pas entendu certains des morceaux qui sont passés hier depuis mon propre baccalauréat (Victor Duruy, Promotion 1978)… Merci.
Après une course en sac du meilleur effet (un poignet), une course en vélo (moins deux dents), trois cornets de pop corn (deux vomis, une diarrhée), Junior 1 est passée à l’option maquillage. Après une queue de vingt minutes, Junior s’est transformée en fleur. Ce matin, le maquillage est parti mais l’eczéma purulent sur les joues, lui, est toujours là…
Mais le meilleur est encore à venir.
Je tentais difficilement de maîtriser Junior 2 lancée dans un concours de « Ta gueule ! » « Putain ! » « Merde! » avec une veille dame. Junior 3 digérait son en-cas mammaire (blurps.) dans son carosse. Elle était bizarrement entourée par une cohorte de jeunes pères divorcés, lancés dans une discussion passionnante avec MamanMadame au sujet du système de pliage de notre poussette à deux places.
Oui, je suis l’heureux possesseur d’une poussette Youpala à deux places. Ça pose son homme ça non ?
C’est alors que Junior 1, déterminée comme jamais, a gagné plusieurs lots.
Si si, je vous assure.
Trois lots d’un coup en fait.
Trois merveilles auxquelles je dois ajouter deux gadgets immondes, fabriqués par des enfants chinois emprisonnés, et récupérés de haute lutte lors d’une pêche miraculeuse de fort bon niveau, à laquelle a même participé le maire de la ville.
Mais je reviendrai plus loin sur la présence de monsieur le maire…
Voici donc les trois objets que des malades mentaux gentils parents ont fait gagner à Junior 1.
Je n’ai pas bien compris le jeu.
En fait Junior 1 a réclamé deux euros à MamanMadame pour acheter une enveloppe dans un stand. En fait elle me les a réclamés à moi mais j’ai refusé… Puis elle a donné cette enveloppe dans un autre stand et en échange, elle a reçu en cadeau ce que vous allez découvrir ci-dessous. Je m’interroge en fait sur la nécessité de la transaction deux euros/enveloppe. Ne pouvions-nous pas acheter directement ces objets délicats ? Quelque chose doit m’échapper…
Bref. Voici nos lots.
Un splendide vase ou un pot ? Je ne sais pas ce que c’est. « Une cruche à double anse » me souffle ma belle soeur, spécialement venue du sud de la France pour l’occasion. Malheureusement MamanMadame prétend l’avoir brisée en mille morceaux en coinçant ses talons hauts dans l’escalier. Triste accident. Voilà ce que c’est de sortir en jupe fendue pour aller à la fête de l’école.
Dans le même sac de lots, il y avait un mini bic jaune. Bel objet s’il en est. Pris ici par mes soins sous son angle le plus intéressant.
Et pour finir une cassette audio (une cassette, ça existe encore ?) du Nabucco de Verdi. Double durée qui plus est. Et dans son emballage d’origine s’il vous plaît !
Si quelqu’un ici a un lecteur de cassette, je lui envoie contre remboursement.
J’ai oublié de vous dire qu’il y avait aussi un formidable buffet froid, salé ou sucré, autour duquel se pressaient des 17h30 tous les morfals du coin.
MamanMadame, qui fait très attention à sa ligne (à cause des jupes fendues et des pères divorcés) m’a fait dépenser une fortune pour se payer un taboulé ; un taboulé que voici, après que MamanMadame l’ait chipoté, puis abandonné dans un coin du préau… Les yeux plus gros que le ventre. C’est à chaque fois la même chose (« Mais tu ne te rends pas compte de ce que c’est que d’allaiter et patati et patata… Je dois manger à heure fixe, et bla bla bla) »…
Après les jeux, le buffet, le maquillage, j’ai commencé à faire observer que l’heure du dîner approchait.
Avec MamanMadame nous sommes très stricts sur le sujet. L’heure c’est l’heure.
En fait, une fois de plus, je me suis très mal débrouillé. MamanMadame collée de près par trois jeunes pères divorcés est rentrée au logis avec Juniors 2 & 3 et j’ai dû rester avec Junior 1 pour quelques dernières activités.
Et hop, encore un pt’it coup de vélo (un genou).
Alors que j’allais enfin réussir à la ramener à la maison en la tirant par les cheveux, mes réflexes de journaliste d’investigation, de gars toujours sur le coup quoi, ont repris le dessus.
Je vous ai déjà parlé du maire.
C’est courageux en fait un homme politique parce que moi, franchement, accepter de vivre une scène comme celle que vous allez voir, je ne pourrais jamais le supporter.
En fait, c’est à cause de Superman.
Vous ne me croyez pas ?
Vous vous dites, comme d’habitude, il exagère l’NRV ?
Vous avez grand tort.
Chez nous, dans notre bonne petite ville, nous avons notre Superman.
Bon forcément, il est différent de l’original.
La scène s’est déroulée, en fait, juste après que La femme à la bûche soit partie…
Voici le moment crucial.
Celui où Superman entreprend le maire, déjà occupé avec l’homme à la peluche.
Soyez courageux et regardez jusqu’au bout.
Après ce pur moment de vérité, qui dit tout du naufrage bonheur quotidien que constitue une carrière politique d’élu local, je suis rentré à la maison avec Junior 1, geignant, en sang, sous mon bras. Pour ouvrir ma porte, j’ai du virer de notre paillasson les deux pères divorcés déterminés qui avaient suivi MamanMadame, en abandonnant leur enfants respectifs, hurlant sur leurs sièges auto. La routine quoi…
Mercredi après-midi, on remet ça. Il y a une « fête pirate » à la maison, organisée par Junior 1. Je vous tiens au courant…
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