Un nouveau – mauvais – genre se développe sur le net. Avant-hier, il s’agissait de repérer les usagers de Twitter (journalistes ou pas) qui avaient « batifolé » à propos de LA rumeur Bruni/Biolay. Hier soir, il était apparemment aussi urgent de pointer du doigt ceux (journalistes ou pas) qui avaient publié des estimations électorales (ou des liens vers des sites étrangers qui les donnaient) avant 20h. Les auteurs d’infractions ont donc été « outés » nommément par quelques internautes sur leurs blogs et sur Twitter mais, surtout, par des journalistes dans des articles sur des sites d’information [no links].
Un nouveau – mauvais – genre se développe sur le net. Avant-hier, il s’agissait de repérer les usagers de Twitter (journalistes ou pas) qui avaient « batifolé » à propos de LA rumeur Bruni/Biolay. Hier soir, il était apparemment aussi urgent de pointer du doigt ceux (journalistes ou pas) qui avaient publié des estimations électorales (ou des liens vers des sites étrangers qui les donnaient) avant 20h. Les auteurs d’infractions ont donc été « outés » nommément par quelques internautes sur leurs blogs et sur Twitter mais, surtout, par des journalistes dans des articles sur des sites d’information [no links].
(…)
Qu’ils utilisent des captures d’écran de comptes Twitter à l’appui de leurs désignations/accusations (même s’ils les effacent, comme, hier soir, l’a piteusement fait le JDD.fr), ou qu’ils balancent simplement des noms, ceux qui agissent ainsi se comportent, alors, consciemment ou pas, en auxiliaires de police ou de justice, au motif de décrire une situation objective.
Pourtant, on peut tout à fait constater des faits, décrire ce qui se passe sur un réseau (ou In Real Life) sans désigner des individus, sans livrer en pâture à des autorités, quelles qu’elles soient, des coupables potentiels !
Prenons, par exemple, samedi, Closer qui raconte absolument n’importe quoi sur l’itinéraire de LA rumeur concernant le couple présidentiel français. Closer qui décide de mettre en cause, injustement, un journaliste qui a twitté huit mots et trois points de suspension.
On peut analyser ce comportement comme l’effet pervers de la concurrence – sauvage – entre les tigres de/du papier et les snipers du web. Sur le mode : « Ah vous voulez griller les hebdos people sur le net ! Eh bah, on va vous le faire payer, les gars… ». C’est dégueulasse mais, au moins, c’est cohérent et cash. C’est la guerre. Il va y avoir du sang et des morts. Et ils ne veulent pas crever…
En revanche, lorsque c’est @si (où j’anime la Ligne Jaune) qui identifie aussi des comptes Twitter, à propos de la rumeur Bruni/Biolay, cela pose davantage de questions.
Bref, lorsqu’en temps réel, en direct, sur le net, sur des sites d’information et sur Twitter, sans toujours réfléchir à ce qu’ils font, certains (qu’ils soient journalistes ou pas) pratiquent ce genre d’outing, en citant les noms des « contrevenants » aux bonnes mœurs, il est probablement temps de se remonter les manches, pour distribuer des claques (et pas que des virtuelles) à ceux qui les méritent vraiment. [Ne comptez pas sur moi pour les identifier ou les linker : un peu de cohérence ne fait jamais trop de mal dans ce monde de brutes].
Venons-en à ce qui me paraît essentiel.
Sur le net, nous sommes tous à la fois des acteurs et des observateurs du réseau, de ses pratiques, de ses usages, de ses manquements.
Cette question de statut, de « casquette », de position, va se poser de plus en plus cruellement pour certains journalistes qui adoreraient pouvoir continuer à faire joujou, comme les copains, tout en décryptant, en même temps, les échanges auxquels ils participent !
C’est très compliqué…
Parce que c’est justement cette schizophrénie qui entraîne le plus souvent nos comportements erratiques.
On peut difficilement jouer dans une pièce puis venir la critiquer, quelques minutes plus tard, sur la même scène…
Bref, il devient très urgent que chacun comprenne quelle est sa place et ce qu’il peut y (d)écrire. Il serait donc intelligent que dans les rédactions des sites d’information de vraies discussions s’engagent sur le sujet ; avant un vrai crash juridique ou, pire, humain.
Évidemment tout ça n’est pas très LOL.
Mais quand je vois passer des listes de noms, j’ai du mal à être PTDR.
chui prem’s visiblement mais chui aussi un peu largué…
J’ai pas trop compris ce qui est reproché à @si sur ce coup là : d’avoir pisté l’itinéraire de la rumeur ? N’est-ce pas un travail intéressant voire nécessaire ? Je comprends pas trop cette histoire d’outing
puisqu’il s’agit de paroles publiques, non ?
Pardon si je dis n’importe quoi, je ne suis pas très sur d’avoir compris comment marche twitter…
PTDR si internet avait existé du temps de Papon ou Schindler on se retrouverait fissa a voter pour les Oskars, dans Plaszow, nouveau haut lieu des arts twittés, où chacune y laisserait tomber son follower jeune homme. Parce que, malgré tout et tous journalistes, éditorialistes, diseurs de bonnes et mauvaises aventures, le troisième parti de France est deux. Le front national, et le front du refus, (60%, 52% d’abstention et 8% de blancs et non exprimés. Et ça fait drôle de ne pas être primé aux Oskars.
Un truc comme ça. Queyrannes « j’ai acheté deux webmasters,j’ai déjà gagné ». Perdu!
tout le monde « J’ai coulé le front national » Perdus!
« le cinquième pouvoir remplace le quatrième » Perdus!
Calmos! pour se planter avec obstination et parfaite ignorance, On n’est pas à cinq minutes.
Ca ne m’étonne pas que ASI ait fait ça aussi.
Déjà j’ai souvenir de l’affaire blog Mitterrand et de Sheidermann qui lâche le nom de l’auteur alors que l’auteur avait choisi l’anonymat pour son blog. Et par la suite, aucune autocritique de Scheidermann SUR CE QU’IL AVAIT FAIT. RIEN.
Il s’est même piteusement justifié.
Ils sont rapides à l’analyse des conneries des autres mais les leur, ils sont graves ramolli du cerveau et absolument pas d’autocritique. Deux poids deux mesures. Le propre du psycho rigide aussi. Bref, une des raisons qui font que JAMAIS JE NE M’ABONNERAI À CE SITE D’ASI qui pour moi est un gros fake.
Cautionner ce genre de geste, niet.
Heu suite à une mise à jour de mon compte hors traces, j’m’ai trompé de billet.
Donc pour celui-ci, il est normal que les journalistes éditorialistes et tous professionnels de média écrivent et donnent leurs opinions sur leur papier même numérique. Et c’est bien qu’ils véhiculent la « rumeur » :-)))))qui n’intéresse personne en dehors de ceux qui en vivent.
Que ce soit avec une fiche de paye et points de retraite, ou en bons de la semeuse, qui sur le net n’a jamais été aussi proche de la rousse et du jet de semences à tous vents.
L’argument est intéressant, et je vois tout à fait les dérives potentielles, mais je ne suis pas sûr qu’il mérite (pour l’instant et sur ces sujets précis) un tel degré d’indignation.
1) Il faut faire la distinction entre les twitteurs des résultats avant 20h, et les twitteurs de « la rumeur ». Les premiers risquent effectivement, légalement, d’être poursuivis. Les seconds, surtout dans le mesure où la plupart des tweets à ce sujet était clairement faits sur un ton humoristique et ne présentant pas le fait comme une info, je ne suis pas sûr qu’ils risquent grand chose.
2) « Constater des faits (…) sans désigner d’individus », qu’est-ce sinon faire dans la rumeur ? Quand des propos sont publics (ce qui est le cas pour les comptes Twitter non privés), il n’y a pas de sources à protéger, ce n’est pas du off.
3) Il faudrait connaître les intentions réelles de ceux ayant publier les noms des twitteurs en questions. Pas sûr que ce soit autant pour les dénoncer que pour donner à leurs lecteurs les noms des personnes « intéressantes » à suivre.
4) Est-ce que les twitteurs ainsi outés en souffrent ? Je pense que beaucoup vont plutôt y gagner des followers qu’en perdre.
Comme je le disais sur Twitter, c’est vraiment de la dyptérosodomie cette histoire. Cette manière de faux-cul qu’on certains de se cacher derrière un code ou une règle me semble ridicule.
Si on va un peu plus loin qu’une lecture au premier degré du code électoral, on se rend compte que l’esprit du texte serait d’éviter d’influencer des votants. Franchement, qui va aller sur Twitter pour se livrer à de fumeux calculs avant de décider pour qui voter, en imaginant qu’il va retourner le scrutin avec son bulletin ? Même le ministère de l’Intérieur n’en a rien à faire.
Quant a Mettout, sa position est assez étrange. Si je ne suis qu’un rimbus lambda qui s’amuse avec LA rumeur, il trouve ça drôle, mais si il apprend je suis pigiste presse dans une feuille de choux, il considère que c’est une faute…
diptère.
L’argument de l’étude de la propagation de l’info a toujours été l’angle choisi par de nombreux médias pour faire croire qu’une info/ rumeur people ne les intéressaient pas, qu’ils préféraient les laisser aux chiens de la presse spécialisée.
Les spécialistes du décryptage des médias tombent sous ces travers régulièrement, @si comme d’autres.
Mais bon, Daniel Schneiderman est encore loin de Morandini.
Sans rien remettre en cause sur le fond, je trouve que le tire est un peu…. exagéré ? facile ? de mauvais goût ?
Bonjour Guy et autres blogueurs
un mot pour commencer, la colère vous fait adopter un titre qui dépasse sans doute votre pensée.
Pour le fond, on comprend bien que les journalistes supportent assez mal le double statut, le leur qui les soumet aux règles de la déontologie professionnelle et celui des citoyens blogueurs qui exercent leurs libertés d’expression.
Justement cette différence a lieu d’être, d’un côté l’info breveté SGDG (sans garantie du gouvernement) et de l’autre la parole critique en vol planée.
Ce que j’ai détesté sur le Post, c’est cette injonction fait aux blogueurs de se comporter en journalistes.
Grosso modo, le posteur pose des questions, fait part de ses doutes, émet des hypothèses ou apporte une contribution ciblée dans son domaine de compétence. Le journaliste a pour métier d’apporter des réponses vérifiées ou des démentis fondés.
Ainsi, la Rumeur colportée en Une est condamnable, le doute émis en twitt n’est qu’une incitation à se mettre au boulot pour le professionnel
Dans le cas de Twitt en 140 signes, on ne peut être que posteur, car qui peut prouver qu’il ne s’agit pas d’intox !!!
Dans ce cas le degré de confiance est fondée sur la relation personnelle du lecteur à l’auteur. C’est du public très privé.
La loi est la même pour tout le monde. Quand un Pape héberge un pédophile ou quand un ministre fait un excès de vitesse ça ne dérange personne que l’on « out » ces personnalités. Quand un « journaliste » ou quelqu’un qui se prétend comme tel (ou même, forcément d’ailleurs, bien plus intéressant qu’un journaliste) viole l’une des lois qui fait que la pensée est libre, rien de choquant à ce qu’il soit outé…
@rimbus
Si la loi vous paraît stupide, faites la changer en allant voir un député. Mais ne la violez pas au prétexte que vous la trouvez stupide.
Perso je trouve assez stupide de rouler au pas devant les écoles. Ce serait assez choquant qu’à se prétexte je me permette de rouler à 130 km/h.
La loi c’est la loi vous la respectez où vous êtes hors la loi. C’est pourtant pas difficile à comprendre (sauf pour quelques dégénérés du web participatif qui croient qu’ils ont le droit de tout faire, même publier des vidéos piratées sur 20minutes.fr par exemple…)
@bornéo, vous avez raison. Les bloggers posent leurs questions. Il ne peut y avoir aucune affirmation, puisque leur information vient exclusivement des journalistes. la salle aux questions est l’autre lieu du net, avec le bistrot.
Mais pour un professionnel être soumis à la question peut faire très mal.
Twitté ou cafté ?
meilleur que votre titre je trouve
😉
En même temps les propos tenus sur twitter sont publics, non?
Je ne comprends pas pourquoi twitter devrait avoir un statut particulier, c’est comme les blogs, les sites de journalistes.
Lorsqu’un journaliste fait une déclaration avec son compte twitter elle devient publique.
C’est étrange de constater que pour beaucoup de monde twitter c’est une sorte de salon ou l’on discute entre amis. Alors que dans les faits c’est plutôt comme une sorte d’AFP qui communique absolument tout et n’importe quoi, sans tenir compte du sérieux des propos.
Ce n’est quand même pas comme si les propos rapportés dans cette affaire avaient été échangés dans les toilettes de la rédaction du Nouvel Obs, non?
Si un homme politique sort une énormité sur twitter, alors personne ne devra la reprendre car c’est twitter?
Après dans cette affaire il y a un petit côté cours de récrés « J’vais tout dire à la maîtresse!! ».
Mais sur le fond il serait temps de réaliser que twitter n’est pas un outil d’échange privé.
@ Alain : ce n’est pas parce que c’est la loi que c’est sensé et intelligent (loi hadopi, loppsi par exemple). Tiens vous me faites penser à Eudeline.
Un mec nommé Chomsky a même théorisé la désobéissance civile, vous savez.
Les règlements et la vénération qu’ils inspirent c’est un peu des trucs de sous-officiers, à mon avis.
J’ai vu l’émission d’@si et moi aussi, j’ai été un peu choqué par le déballage de tous les noms de ceux qui ont propagé la rumeur.
L’émission était pourtant bien faite, si ce n’est qu’elle n’allait pas jusqu’à répondre à la question qu’elle posait: les journalistes ont-ils un autre statut lorsqu’ils s’expriment sur twitter que lorsqu’ils le font sur un média « traditionnel » ? (tiens, voilà les blogs devenus traditionnels, maintenant – o tempora …)
La réponse est évidemment « non »: quand je « suis » Guy Birenbaum sur twitter, c’est parce que je sais qui il est, et je le sais parce que je lis lesdits media.
Bon, de là à balancer, comme disent les jeunes, il y a de la marge!
À propos des remarques sur le titre, probablement certains ignorent-ils que l’on peut faire des listes sur Twitter, pour regrouper les gens que l’on suit… Quant à considérer que la ressemblance acoustique entre la liste Twitter et une toute autre liste de sinistre mémoire ne signifie en aucun cas que j’assimile les deux. Je pense être à l’abri de ce genre de reproches, tout particulièrement dans mon épicerie.
Désolé Guy, mais, à votre tour vous franchissez la Ligne Jaune.
En effet il est peu pertinent de comparer la démarche d’@si, à travers l’enquête d’Yves Klein, et le comportement de journalistes du JDD, « balançant » les noms de contrevenants à la loi.
Dans un cas il s’agit de rechercher ce qui, au plan sociologique, a pu donner du corps (oserais-je et du fondement?!…)à une connerie de potache, qui est passée du rang de fake à celui, envié, de rumeur.
Dans l’autre il s’agit de jouer à « c’est pas moi qui le dit, c’est lui et même que je le connais, M’sieu, c’est lui… ». Lui qui enfreint la loi. Le salaud. Le traitre.
Et si dans le premier cas les journalistes nommés, qui d’ailleurs n’ont semble-t-il pas effacés leurs twitts, ne risquent pas grand chose, vu qu’on est même pas au commencement de la frontière de la diffamation, dans le second, et là votre titre est justifié, les journalistes dénoncés risquent effectivement de se choper une prune s’il en prenait l’envie aux autorités de les faire chier un peu.
Parce que la différence elle est bien là: dans un cas on énonce (@si) dans l’autre on dénonce (JDD).
Enfin, c’est comme ça que je vois les choses, non?…
@Guy
Tout le monde ne vous suit pas avec cette assiduité qui est la nôtre. Personne ne songeait à vous mettre en accusation. Cela sonne mal c’est tout.
LOL le point Godwin ! \o/
« Parce que la différence elle est bien là: dans un cas on énonce (@si) dans l’autre on dénonce (JDD). »
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Cette différence n’a strictement aucun intérêt parceque dans les deux cas, le résultat est exactement le même. Et ce qui compte dans ce cas c’est le résultat potentiel, pas l’intention derrière. Parce que l’enfer est pavé de bonnes intentions on le sait tous.
Et la vraie question dans le cas d’ASI serait de savoir en quoi énumérer des noms
a apporté quelque chose à leur analyse ?
Quand on y réfléchit : ça n’a strictement rien apporté. Ils auraient très bien pu s’en passer et ça n’aurait rien changé à leur travail.
Du coup, quand on prend conscience de ça, on comprend en quoi le geste est illégitime.
S’ils l’ont fait, c’est encore une fois la preuve de leur inconséquence. Ces gens n’ont pas conscience de ce que leur acte peut entraîner ni de ce qu’il induit. Venant de journalistes d’ASI, c’est quand même un comble !!!
Mais vraiment ça ne m’étonne pas du tout vu DS.
Les chroniqueurs d’ASI ne sont pas très pertinents. C’est une émission qui ronfle depuis 10 ans.
@Lemar Gilles Klein, pas le Yves du bleu. Par ailleurs, je ne suis pas d’accord avec votre subtil distinguo. @Borneo : je comprends.
oui c’est clair mais bon sur le web on trouve de tout. D’ailleurs comme le site trouduculduweb.fr, qui en faite derrière ce site ça serai des gens connus qui ont fait cela. Là les avis divergent certains pensent a une suite du buzz de mobiliserunam i d’autres pensent à ségo
Sur « la rumeur » :
Enfin un commentateur pertinent : Jean-Pierre Martin
http://onsefechier-anatic6.blogspot.com/
Oups, oui, bien sûr, Gilles (et en plus j’suis abonné fidèle à @si – la honte!).
Sinon, j’avais effectivement compris que vous n’étiez pas d’accord avec mon distinguo pas si subtil, d’ailleurs. Mais bon, on peut ne pas être d’accord, ça va pas nous empêcher de dormir, pas vrai? N’empêche, j’ai du mal à confondre dans une même opprobre des enquêteurs rigoureux, même si un peu trop fouille-merde parfois, et des dénonciateurs zélés. A bientôt chez @si.