Les conflits d’intérêts sont – enfin – dans le collimateur…
Les conflits d’intérêts sont – enfin – dans le collimateur…
(…)
Je découvre dans Le Parisien que les membres de la commission Sauvé, qui ont auditionné près de 70 personnes depuis le mois d’octobre, ont fait un certain nombre de recommandations.
On ne peut que se réjouir que la commission préconise d’inscrire la notion de conflit d’intérêts dans le droit français et qu’elle propose le vote d’une loi dans laquelle serait redéfinie « l’obligation de probité, d’impartialité, d’objectivité et d’intégrité » pour les acteurs publics.
Future loi qui concernerait près de 4 000 agents de la fonction publique.
À savoir : « les membres du gouvernement, les directeurs et les chefs de cabinets, leurs adjoints, les conseillers en charge des questions économiques, politiques et financières, les conseillers venus du privé. Tous les emplois supérieurs de la fonction publique devront également s’y plier : les responsables des collectivités territoriales de plus de 30000 habitants, les directeurs de cabinets, les préfets, recteurs, ambassadeurs, les secrétaires généraux des mairies, les directeurs d’hôpitaux, mais aussi les responsables d’établissements publics dont le chiffre d’affaires est supérieur à 40 millions d’euros« .
Par ailleurs, chaque acteur public devrait déclarer les intérêts « qu’il peut raisonnablement connaître de son conjoint, de ses ascendants et descendants » : « On ne peut raisonnablement pas ignorer certaines fonctions qui risquent d’être polluantes ou dangereuses« .
Je passe sur les sanctions envisagées, pour en revenir à la notion d' »acteurs publics ».
Très honnêtement, je pense que la liste est bien trop… limitée !
Dans une société hyper-médiatisée, peut-on passer à côté d’une activité aussi centrale que le journalisme (et, bien évidemment, pas seulement sur le service public) ?
Les journalistes (et assimilés) ne sont-ils pas des « acteurs publics » au sens propre du terme ?
Je sais bien que ma remarque ne va pas rencontrer beaucoup d’écho.
Il me semble pourtant que la question des conflits d’intérêts est au cœur d’une réflexion essentielle pour que l’information ne devienne pas de la communication.
À suivre ?
Post scriptum Cela me semble un peu plus urgent que de se préoccuper des blogueurs (éclat de rire !) (voir ici).
Et oui, mon cher Guy… et pour le Post Scriptum, c’est sur que l’éclat de rire est garanti avec un article qui commence par “Lors d’une visite au centre de surveillance du commerce électronique, Frédéric Lefebvre…“
“l’obligation de probité, d’impartialité, d’objectivité et d’intégrité” pour les acteurs publics.
Où l’on découvre donc que jusqu’ici tout ceci était facultatif.
de toute façon il est au vu et au su de tout le monde que frédéric lefèvre a un conflit d’intêrét avéré avec son cerveau.
Le chapitre « Limiter les mandats et fonctions » est savoureux. D’ailleurs, ne concerne-t-il pas aussi les journalistes ?
Et puis, finalement, comment définir le journaliste aujourd’hui ? Comme ça : http://fr.wikipedia.org/wiki/Carte_de_presse ?
Si 50 % des ressources doivent provenir de la rétribution de « l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs publications quotidiennes ou périodiques ou dans une ou plusieurs agences de presse », c’est qu’il est admis que 50% peuvent provenir d’une autre rétribution… Sacrée lapalissade.
Au fait, c’est quoi un « assimilé journaliste » ?
sauvé! Bon faut voir! Et conflit d’intérêts est tellement indécent alors que beaucoup de français aimeraient n’avoir qu’un seul de ces intérêts.
Sauvé alors que 36500 communes sont commissionnées!Et pas par n’importe qui, commissionnées par leur pair.
Sauvé, alors que les 4400 plus tout à fait de chez nous tombent tous et chacun dans la chenapanderie puisque déjà tous sont soumis à la loi et tous s’asseyant dessus puisque la loi c’est jamais l’autre.
Pour le journalisme en France il n’y a pas de journalisme sans rétro-communication ni rétro-commissions ni retro-subversion pour retro-subventions.
Ceci étant, je pense que la France est mure pour sa révolution. Comme n’importe quel pays musulman!
Je devinais bien qu’il n’y avait aucun conflit d’intérêt
« De l’utilité d’un Sarkozy »
Oui, mais encore une fois. Sauvé n’a pas voulu prendre en compte les tours de table nécessaires à toute mandature électorale. Un député jourd’hui ça tourne entre 500 000 et 1 500 000 € en vrai en plus du reste. Dans la cantine on comptent 100€ l’électeur à rattrapper et il y a peu de circonscription à moins de 5000 quidams a transvaser par les temps qui courent.
Pat les gens comme moi qui causent dans des micros mais qui n’ont pas ou ne veulent pas la carte de presse.
Assimilés par ceux qui les écoutent, peut-être pas par ceux qui leur parlent (?)
J’ai écouté le débat que vous avez eu ce midi avec G. Perrault, encarté au Figaro. Et là, je me suis à nouveau interrogée sur ce qu’est un journaliste, en écoutant votre interlocuteur qui, pour le coup, cumulait carte et micro 😉
Ah ah ah
L’art de la synergie :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/01/26/conflits-d-interet-la-plupart-des-membres-du-gouvernement-cumulent-les-mandats_1471004_823448.html
L’art de la rhétorique :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/01/26/l-autosatisfecit-de-sarkozy-devant-le-premier-cercle-de-ses-donateurs_1470631_823448.html
» Les journalistes (et assimilés) ne sont-ils pas des “acteurs publics” au sens propre du terme ? »
Si ! …
Rapport gardé secret (http://www.liberation.fr/politiques/01012316030-des-pistes-remises-a-sarkozy-pour-prevenir-les-conflits-d-interets ) ?
Ben non, il est là : http://www.conflits-interets.fr/ Y a qu’à cliquer :
http://www.conflits-interets.fr/pdf/rapport-commission-conflits-interets-vie-publique.pdf
Le sujet m’inspire : je sens que je suis bientôt prête pour demander un micro, moi… [it’s a joke]
« Je cire mes bot’t’es »
Dans tous ces ça, ce qui me perturbe c’est le mot conflit. Or, il n’y a aucun conflit dans le journalisme français, qui est obligatoirement privé, et ce sont ceux qui payent, qui sanctionnent ou pas. Jourd’hui, ils sanctionnent. Et le ménage des trop vu trop entendu s’organise. Cependant, cela ne laissera aucune place vacante.
Lecture dominicale :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/01/29/jean-noel-jeanneney-prenons-garde-a-la-france-qui-gronde_1472629_823448.html
>Les journalistes (et assimilés) ne sont-ils pas des >“acteurs publics” au sens propre du terme ?
>Je sais bien que ma remarque ne va pas rencontrer >beaucoup d’écho.
Ce qui expliquerait votre manque d’impartialité, notamment dans la ligne jaune, ce qui est bien dommage. Enfin, ce que je dis la ne se base que sur une seule émission ou je suis un peu choqué. Je suis Fan D’action Discrète autant que vous pouvez l’être, accordez le moi, au moins à ma façon, mais quand ils dépassent la limite de l’humour en blessant méchamment volontairement des innocents, il faut savoir prendre en tant que chef de débat, une distance honnête afin de permettre aux détracteurs de se forger par eux même une idée et ainsi condamner ou non. En prenant d’emblée partie dans une émission qui pose hypocritement le fondement « la ligne jaune (mince) entre le dicible et l’indicible, entre le solide et l’invérifié, entre le lieu commun et le tabou. », vous cassez l’esprit de l’émission. Pour information, je fais référence au débat « Homosexuels, handicapés : une ligne j@une pour Canal+ ? »
Le conflit d’intérêt existe aussi dans le milieu des affaires de la finance et de la justice.
En fait la politique et la finance sont étroitement liées elles le sont également dans le cadre de conflits d’intérêts ceci surtout lorsqu’une affaire prend une tournure judiciaire avec un adversaire qui est un financier.
Il n’est pas rare que dans ces affaires là, le « défenseur » de l’une des parties est étroitement liée à l’autre. Ceci se voit fréquemment dans les affaires passant dans les tribunaux de commerce.
Cette situation a été dénoncée dans les années 1999 par une enquête parlementaire, mais bien vite enterrée à la grande joie des adeptes du conflit d’intérêt.
Dans certains tribunaux, il arrive comme ça m’est arrivé, que le juge commissaire soit de la famille du patron de la banque (créancière), que l’avocat qui m’a défendu est vice président du conseil d’administration de la même banque et que d’autres intervenants comme un notaire étaient également de la même maison que les précédents.
Cette situation a été découverte bien tardivement et bien après les procédures perdues, ou tout a été soigneusement mis en oeuvre pour obtenir des jugements favorables à la partie adverse.
Que dire des défenseurs actuels qui ne dénoncent pas ces faits, c’est aussi une sorte de conflit d’intérêt, appelons le complicité passive de conflit d’intérêt.
Voilà simplement pour le dire car personne ne dénonce ces déviances crapuleuses.