Il y a des archives (payantes) qui ne prennent toute leur saveur que quelques semaines après leur parution. Il faut donc lire ou relire ce portrait, plus que laudateur, consacré par Alain Barluet, dans le Figaro, le 13 janvier 2011, à Michèle Alliot-Marie…
Il y a des archives (payantes) qui ne prennent toute leur saveur que quelques semaines après leur parution. Il faut donc lire ou relire ce portrait, plus que laudateur, consacré par Alain Barluet, dans le Figaro, le 13 janvier 2011, à Michèle Alliot-Marie..
(…)
Je me suis permis de mettre en gras, voire de souligner, quelques passages qui, a posteriori, sont bigrement intéressants…
« Après Bernard Kouchner, la rupture est nette au ministère des Affaires étrangères. Question de tempérament, de filiation.
Cela est dit et redit par l’intéressée et son entourage : Michèle Alliot-Marie ne critique jamais son prédécesseur. Cela n’empêche pas les langues de se délier au Quai d’Orsay, d’autant mieux que la nostalgie n’y est guère de mise : personne ne regrette les longs mois où le ministère des Affaires étrangères a été comme un navire sans capitaine – «une véritable agonie», soupire un diplomate. Les faits, eux aussi, parlent d’eux-mêmes tant la nouvelle titulaire du poste, depuis novembre dernier, tranche par sa personnalité avec l’ex-French doctor. «Autant ce dernier était monté sur ressorts, impulsif et imprévisible, autant la première est carrée, réfléchie et maîtrisée», commente un directeur. Lorsqu’elle s’envole à bord d’un Falcon de la République pour rencontrer un homologue étranger, Mme le ministre d’État (elle préfère l’emploi du masculin) se plonge dans ses dossiers, prépare longuement les entretiens avec ses collaborateurs et s’en tient à quelques messages clairs et calibrés aux journalistes qui l’accompagnent. Rien à voir avec les conversations à bâtons rompus et les cabotinages de «Bernard» avec la presse – avant qu’il ne la prenne en grippe. Affaire de style et d’individualité !
Un cabinet totalement renouvelé
En dépit de ces forts décalages, la «chasse aux sorcières» n’a pas été ouverte au Quai d’Orsay. Il faut dire que les plus proches conseillers de Bernard Kouchner avaient été nommés ambassadeurs, à Damas ou à Tel-Aviv par exemple. D’autres sont partis, comme l’académicien Jean-Christophe Rufin, qui a claqué la porte de son ambassade de Dakar avec fracas, l’été dernier. Un ami du premier cercle, Jacques Baudouin, chargé de la communication puis responsable des publications du ministère a rejoint la direction des éditions du CNRS, début janvier. Jacques Audibert, le directeur des Affaires politiques, un poste important où l’avait nommé Kouchner devrait, quant à lui, être maintenu, alors qu’il était question un moment de le remplacer par un conseiller de la cellule diplomatique de l’Élysée.
Pas de «dékouchnérisation» active, donc, mais une nette rupture. Parlante à cet égard est la composition du cabinet, lequel a été totalement renouvelé, ce qui, hors alternance, est assez inhabituel. Des gages ont été donnés à la «maison» : le directeur de cabinet est un ambassadeur chevronné et consensuel, Hervé Ladsous, précédemment chef de poste à Pékin. Mais bon nombre des conseillers suivent MAM depuis longtemps et ne sont pas diplomates.
Le directeur adjoint du cabinet est Alexandre Jevakhoff, un inspecteur des finances surdoué qui conseille Michèle Alliot-Marie depuis son passage à la Défense, où elle avait été nommée par Jacques Chirac en 2002. D’autres sont magistrats ou issus du ministère de la Défense, comme le conseiller Afrique Jérôme Bresson. Autre surprise, le conseiller pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Erwan Davoux, n’est pas passé par l’ANMO, l’influente direction du Quai chargée de ces régions. Une façon sans doute pour le nouveau ministre de prendre quelque distance avec la «machine» pour mieux la maîtriser.
Un collaborateur d’assez longue date se remémore une anecdote, lorsque MAM était ministre de l’Intérieur : «N’oubliez jamais que c’est le cabinet qui commande à l’administration», avait-t-elle rappelé un jour, haut et fort, à l’ensemble de ses conseillers. Les liens avec l’Élysée qui avaient focalisé le malaise Kouchner s’annoncent plus apaisés. «Bernard Kouchner se plaignait sans cesse du sort qui lui était fait, MAM, elle, ira s’expliquer directement en cas de problème», relève un ambassadeur. «Et puis à l’approche de l’échéance présidentielle de 2012, les relations seront nécessairement meilleures, ordre de marche oblige», ajoute-t-il. Un premier test viendra mercredi prochain avec la nomination en Conseil des ministres d’une importante fournée d’ambassadeurs, la première portant son sceau. Avec Alain Juppé, gaulliste comme elle, qui occupa naguère le fauteuil de Vergennes, le travail est «fluide», assure-t-on dans son entourage.
Un exercice à risque
Sur le fond, MAM souhaite ne pas se laisser happer par la gestion des crises, une tendance que son prédécesseur avait dans ses gènes. Néanmoins, du Niger à la Côte d’Ivoire, elle doit assumer l’action d’urgence qui s’impose. Le centre de crise du Quai d’Orsay, une création de Bernard Kouchner, n’a pas été désactivé, bien au contraire. Michèle Alliot-Marie veille même à présider ses réunions. Un exercice à risque : son offre de coopération à la Tunisie dans le domaine sécuritaire a été jugée maladroite par beaucoup. Sa marque, elle entend surtout la donner en renforçant les capacités d’anticipation et d’influence de la diplomatie française. Une note vient d’être envoyée aux ambassades pour exiger que les télégrammes diplomatiques ne se bornent pas à rendre compte des situations locales, mais qu’ils soient également prospectifs et fassent des propositions stratégiques.
«Pour conforter le rayonnement de notre pays, je veux renforcer notre capacité d’influence, avec tous les acteurs qui y contribuent : acteurs économiques, collectivités locales», a-t-elle déclaré aux ambassadeurs de France dans les pays européens, la semaine dernière. La formation permanente des diplomates mais aussi le développement de la culture internationale dans les entreprises, surtout les PME, seront des initiatives prioritaires. Sa promesse de défendre les moyens financiers d’un ministère où l’on se plaint couramment d’en être «à l’os» n’est pas passée inaperçue.
De quoi amener les observateurs à convenir que MAM, qui en est à son quatrième ministère régalien (après la Défense, la Justice et l’Intérieur), un record sous la Ve République, a endossé avec prestance le costume de diplomate en chef. Après une telle entrée en scène, elle ne court qu’un seul risque : celui de décevoir. »
Vous aurez relevé, probablement, le beau passage sur le « Falcon de la République » qu’utilise la ministre. Voilà qui sent le déminage anticipé à plein nez (les révélations du Canard sur les voyages en jet n’allaient pas tarder…).
Quant au reste – tout le reste – ne sommes-nous pas face à un pur chef d’œuvre ?
Il aurait été regrettable que cette archive reste enfouie…
Vive la mémoire de l’Internet !
Tous mes remerciements, d’abord, aux militants du Chêne (et notamment Noureddine Haida, Responsable du Chêne 76) ; en reprenant cet article, ils m’ont permis de le récupérer.
Toute ma gratitude, surtout, à « l’amateur éclairé » qui me l’a signalé…
BONUS…
Ben, heu quatre régaliens et quatre très belles plantades pour Le ministre qui quoiqu’elle fasse l’herbe ne repousse jamais. Alliot en cherchant bien dispose d’une branche versus Attila, + 50% de délits pour Intérieur et le taux de suicide chez les bleus jamais atteint, Justice on vient de terminer le dernier hoquet, mais restent les bagnes, les gardes à vue illégales, et les 700 dossiers à traiter par mois, etc, Défense, tirs à balles réelles d’hélico français sous commandement français, contre des manifestantes légalistes ivoiriens….Et dans affaires étrangères elle ne s’occupe déjà que des Affaires…qui se solderont par le renvoi des « Malpropres » dans leur hexagone.
Et nous ne dirons jamais assez. not P’tit Nicolas n’est pas du tout aidé.
ça se dit comment douce France en rital.
@martingrall : et encore heureux que le gouvernement mexicain et la Ligue Mexicaine des Droits de l’Homme n’aient pas mis la France au pilori pour le « déni de justice » que constitue le maintien en « liberté surveillée » des Tarnac.
http://www.soutien11novembre.org/spip.php?article546
J’attends avec impatience — rêvons un peu — que le Mexique nomme le sous-Commandant Marcos à la tête d’un comité d’enquête international sur la manipulation de Tarnac 😉
Je ne sais pas ce qui est le plus pathétique…l’article ou MAM elle même?
GB, vous auriez pu aussi surligner ça : « Sur le fond, MAM souhaite ne pas se laisser happer par la gestion des crises »
Parce que ouais, on peut pas dire qu’elle se soit laissé happer par la révolution tunisienne !
Quant au Figaro… Ce qui fut jusqu’à il y a peu un excellent journal de droite, maintenant qu’il est dassaultmougeottisé à donf, est un sac de bave. Bave pour lécher, bien sûr…
Connivence / collusion / corruption.
L’immobilier c’est le dada du papa.
Il a perdu « sa » mairie en 93-94 sur une affaire immobilière. »C »est comme ça quand on à l’âme d’un bâtisseur.
On se refait pas!
Un peu d’histoire sur le papa de MAM… l’immobilier étant tellement prospére sur la cote basque, on se demande ce qu’il est allé foutre en Tunisie…
La liste Biarritz Autrement –Biarritz Bestelakoa intègre une candidate écologiste et reçoit, pour cela, le soutien du leader Vert Antoine Waechter et de l’eurodéputé Gérard Onesta qui viennent, aux côtés de Jakes Abeberry dans le quartier Ilbarritz, pour dénoncer le faramineux projet immobilier, conçu par Bernard Marie, en bord de littoral, qui prévoyait 150.000 m2 de surface habitable sur 5 étages soit 10.000 lits. La liste Biarritz Autrement – Biarritz Bestelakoa réalise 12% des suffrages et porte 2 élus (Jakes Abeberry et Philippe Morel) en opposition à Bernard Marie.
La politique de construction de résidences secondaires à tout va de Bernard Marie est de plus en plus mal vécue par les Biarrots. Son projet de destruction du Casino municipal, qu’il a laissé se dégrader au point de ne plus être utilisable, amène à programmer son remplacement par des résidences, soit sur son site lui-même, soit sur la colline des hortensias. Ceci est la goutte d’eau qui fera déborder le vase de l’alliance Borotra-Marie. Didier Borotra (par ailleurs, Vice–Président de la Région Aquitaine) annonce qu’il s’opposera au projet de destruction du Casino municipal et démissionne de son poste de numéro 2 du Conseil municipal. Il entraîne avec lui 9 UDF, membres de la majorité. L’addition des amis de Borotra et de l’ensemble des élus des oppositions met Bernard Marie et ses amis du RPR en minorité au sein du Conseil municipal. L’assemblée municipale bascule : 17 conseillers pour Bernard Marie, 18 contre. Le blocage est total au point de contraindre Bernard Marie à démissionner et à provoquer une élection municipale partielle. La situation ainsi créée modifie le paysage électoral de Biarritz. Les élections municipales de 1991 se feront autour de 3 principales listes :
· Bernard Marie et le RPR obtiendront au 1er tour 34% des voix.
· Didier Borotra menant une liste UDF renforcée des socialistes de l’ancienne opposition réalisera 30%.
On peut trouver ça ici : http://btzautrement.canalblog.com/archives/historique_historia/index.html
Michèle Alliot-Marie : jusqu’où et jusqu’à quand ?
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/16/michele-alliot-marie-jusqu-ou-et-jusqu-a-quand_1480810_3232.html
Jusqu’où vont-ils aller ?
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Michele-Alliot-Marie-dans-une-nouvelle-turbulence-_3635-1696519_actu.Htm
Justicier moral ? Fosse à purin ?
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0201154723390-la-pression-s-accroit-encore-sur-michele-alliot-marie.htm
Non, vraiment, ils et elle ne doutent de rien.
Le retour du réel… cruel… mais elle s’accroche ; elle ne partira pas. ça a l’air banal, ce que je vais dire, mais on finit par penser que si elle insiste, c’est parce que la soupe est bonne. Et puis on doit avoir raison ; elle prouve que quand on est ministre, on ne l’est plus dès qu’on est en vacances, puis on se contredit, mais entre temps on a fait des affaires. Mais où on va ?
Il y a des jours, on se dit qu’il vaut mieux lire ça qu’être aveugle…
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/16/une-certaine-realpolitik-est-remise-en-cause-par-les-revolutions-arabes_1480947_3232.html
Ah Rama Yade, quelle opportuniste ! L’autre jour, lors d’un forum à l’UNESCO, elle a fait une toute brève apparition, juste au bon moment pour la photo… L’ambassadrice est très, très photogénique et très « real-politikement » intelligente, chacun et chacune peut le reconnaître !…
MAMa et Rama sont dans un yacht, qui tombera à l’eau ? Peu importe, Rama sait nager.
Ayez un peu de dignité Mam, cassez vous!!!!!