« Ce ne sont encore que quelques coups de gueule individuels. Une petite bronca. Pas de quoi créer un syndicat ou un parti. Mais le débat est sur la place publique, sur l’agora du Web. Les blogueurs en ont marre de travailler pour rien. Et ils l’écrivent haut et fort ». (Xavier Ternisien, Le Monde).
« Ce ne sont encore que quelques coups de gueule individuels. Une petite bronca. Pas de quoi créer un syndicat ou un parti. Mais le débat est sur la place publique, sur l’agora du Web. Les blogueurs en ont marre de travailler pour rien. Et ils l’écrivent haut et fort ». (Xavier Ternisien, Le Monde).
(…)
Hier Xavier Ternisien du Monde a posé son regard sur l’argent des blogueurs.
Celui qu’ils ne gagnent pas plutôt…
Questionné par ses soins sur le sujet je me suis permis de lâcher ceci :
» Il n’y a pas de martingale, tranche Guy Birenbaum. On ne peut pas vivre de son blog. « Ce blogueur connu a d’abord été hébergé par 20 minutes, puis par Le Post, avant de prendre son indépendance en mars 2010. Il écrit maintenant sur un site à son nom, sa » petite épicerie « , comme il dit. Il y a perdu beaucoup d’audience, passant de 50 000 visiteurs par jour au Post à 2 000 visiteurs. » Les blogueurs sont contents d’être hébergés par des marques de presse connues, mais le flux de visiteurs qu’ils reçoivent n’est pas synonyme de qualité. Aujourd’hui, j’ai moins de lecteurs, mais ils viennent vraiment parce que ce que j’écris les intéresse. « Guy Birenbaum ne vit pas de son blog, mais de ses activités annexes d’éditeur et de chroniqueur dans plusieurs médias, dont Europe 1. » Les blogueurs forment un « lumpen prolétariat » qui n’est défendu par aucun syndicat « , note-t-il, amer.
Nulle amertume en vérité.
Mon choix ici est totalement assumé.
En revanche, j’ai le sentiment que pas mal de mes petits camarades, dans des situations personnelles bien moins enviables que la mienne, sont utilisés sans beaucoup de considération par les sites d’informations.
Car lorsque ces blogueurs sont « rétribués » par ces sites, c’est le plus souvent de manière symbolique.
Ce qu’a parfaitement résumé Vogelsong… S’est développée une » économie de la gratitude « : » Aux dires mêmes des responsables de sites, le blogueur est « payé » en espace, exposition. En considération.Pendant que certains font commerce, d’autres, pour des contenus équivalents, sont rémunérés en accolades, visites et sourires… «
L’article du Monde a le mérite d’ouvrir le débat.
Continuons le…
Post Scriptum. En mouvement vers le Sud, je vais probablement avoir du mal à réapparaître avant dimanche…
« Post Scriptum. En mouvement vers le Sud, je vais probablement avoir du mal à réapparaître avant dimanche… »
D’où peut-être pas rétribution, mais liberté d’aller se trémousser avec quelques brésiliennes sans avoir à publier 12 billets par jour sur le sujet.
Pourquoi blogue-t-on ? Pour gagner sa vie ? Pour être reconnu comme auteur et percevoir les droits associés ? Pour se construire une notoriété ? Pour partager des idées dans un espace de liberté ? Pour être lu et reconnu ? Pour exister aux yeux des autres ? Pour exister à ses propres yeux ? Pour ne pas crever de solitude ? Pour …
L’article du monde est intitulé « La révolte des blogueurs » : et sont cités pêle-mêle Hughes Serraf, qui passe de rue89 à Atlantico pour des piges « convenables » (c’est-à-dire, Mr Serraf ?), Vogelsong, La Peste, intox2007, William Rejault, notamment. j’aurais aimé que la question « pourquoi bloguez-vous ? » leur soit posée.
Assez d’accord sauf pour l’utilisation de l’expression « lumpen prolétariat » qui me semble être un non sens ici… L’expression date de l’après juin 1848 pour définir ceux qui n’avaient pas de conscience de classe au point d’accepter de se faire enroler par la bourgeoisie pour assassiner la révolution.
Tu feras bien attention au vent ici… (ça souffle).
Sinon joli billet…
Parce que les blogs ne sont pas toujours intéressant.
Les blogueurs dans les médias sont juste un peu plus exploités que les pigistes par les supports de presse. Mais au moins, ils le savent à l’avance.
Voilà donc un « business model » qui ne permet pas de rémunérer les blogueurs (et mal et tard les pigistes) mais permet à certains de très bien gagner leur vie, voire faire fortune comme Mme Huffington.
La même exploitation que IRL, en fait.
Autre chose : si éditeur et chroniqueur sont vos activités « annexes », quelle est donc votre activité principale ?
Et sans amertume, d’accord ? (voir là http://bbc.in/fCHqKy)
Arf !
Zgur_
quand le blagueur (pour peu qu’il n’y ait qu’un type de blogueurs) se prend pour le journaliste qu’il n’est pas, pourquoi serait-il rétribué ?
*le blogueur et non blagueur comme me l’a suggéré mon idiot de smartphone.
C’est la mésaventure qui est arrivée à Hugues Serraf quand il a demandé à être rétribué. Rue 89 lui a proposé royalement 200 €/mois. Il est parti et après ils l’ont traité d’aigri etc.
Oui mais. De l’utilité du blogger il faut parler! On parle de blog, espace personnel, intime, journal intime.On parle de blogs bistrot, troquet, jusqu’à bristoquet. On parle aquarium avec filtre et lavage de la même eau sale. On parle nuage, sur mon, son, leur, nuage. On parle vent, van, charrette, brouette.On parle de tout, on parle de rien. Et c’est pile-poil ce que ça vaut.Et c’est pile-poil ce que vaut le blogger, un rien plein et entier, tout simplement parce qu’il ne se traduit par aucun chiffre-d’affaire. Et oui c’est la gargotte qui vaut 3 ans de bloggers et de visites à la revente. C’est le Post qui palpe pas les clients accoudés au zinc devant leurs p’tits noirs quotidiens. Encoreheureux que le patron ne leur fasse payer la conso, de bande passante.
Ensuite, on parle écriture numérique, pas de blogs, soit en free lance, auteur voulant être « découvert » dans le genre Wrath, hurluberlu voulant remplacer le plôme de journaliste, un an, par cinq ans de billets de papiers remâchés, jusqu’aux gus avec carte de presse façon confettis trouvant le moyen de dire n’importe quoi pourvu k’çamouss, façon B.R.P.Kahnien. Z’ensuite, il y a les autres, tous les autres, qui ne demandent rien, qui transmettent,qui informent,qui proposent,que l’on partage, dont on ne manque aucun billet, les bloggers sucre-d’orge. heu m’sieur l’épicier il vous reste des roudoudous
Tiens, j’vais devenir correspondant de mon blog de caractère, bien calé avec la belle pige de bois et laiton.
Heu comme-ça, y’a le p’tit mousse qui me dit: dans une gazette on peut payer que ceux qui savent se servir d’un coupe-fil.
Intéressante question… je me la suis souvent posée.. pourquoi consacrer tant de temps à quelque chose qui ne te rapporte rien, sinon des insultes et de la haine de la part de l’extrême droite, et même pas que ? (voir mon billet d’humeur du jour).Parce que certaines chsoes doivent être gratuites pour donner tout leur jus… le jour où je serai payé, peut-être serais-je plus mauvais, plus retenu, moins ce ci ou trop cela ? En vérité, je crois bien que je m’exploite moi même, et c’est un choix. le jour où je serais moins maso, j’arrêterai, comme ça. Parce qu’une page se sera tournée, et je passerai à autre chose pour exprimer mes idées, et tout ce qui me tiens à coeur…
Bloguer n’est pas un métier.
On blogue pour soi-même.
Si on a du talent on est lu par beaucoup de monde et il suffit de convaincre un éditeur et/ou un organe de presse et de se lancer dans l’écriture ou la chronique télé ou radio pour gagner un peu d’argent.
Si l’on n’a pas de talent, comme moi, on se contente de ses 30 lecteurs quotidiens et on se fout d’une éventuelle rétribution. Le plaisir éprouvé à « tenir » un blog suffit à ne pas être tenté d’arrêter.
Cela me dérange que l’on veuille monnayer l’intelligence, la culture et l’art.
Pas d’amertume, Guy. Oui, on vient pour votre talent, votre regard inattendu sur les choses. Parce que votre épicerie est un espace ouvert.
Les blogs sont des zones d’autonomie temporaire, c’est leur gratuité même qui font leur valeur, quand ils sont gratuits et ne cherchent pas à nous vendre leurs savonnettes. Si je lis une critique de film enthousiaste sur un blog « gratuit », j’ai tendance à davantage y croire, que si c’est « en service commandé ».
James S. Carse (http://www.jamescarse.com/jc/Blog/Blog.html) a publié un livre dans les années 70, intitulé « Jeux finis, jeux infinis » (Seuil), c’est un livre fondateur pour moi.
Il y montrait que le monde se partageait entre ceux qui jouent uniquement des jeux finis (pour les honneurs, les récompenses, l’argent) et d’autres qui ouvrent aux jeux infinis, c’est à dire qui permettent à chacun, à son tour, d’entrer dans la création. Il montrait qu’entre l’artiste, du type de ceux qui sont « cotés au box-office de l’art » façon Damian Hirst, et ceux qui créent des utopies artistiques gratuites (comme ces gens par exemple qui créent des pays imaginaires, avec leur langue, leur culture, leur monnaie, leur cuisine), juste pour le plaisir de s’inscrire dans l’imaginaire partagé, il y a ou pas de la transmission d’âme, d’humanité.
Bien sûr, il y a aussi de la vanité, parfois. Mais ça se sent vite, si un blog n’est affaire que d’égo.
Je vais vous dire, moi, ce qui me choque le plus, c’est l’attitude de la presse, qui quand elle cite un blog, ne cite que les gens déjà connus, alors que si on rapporte le propos de quelqu’un, il devrait au moins être cité. ça c’est du pillage intégral, c’est du recyclage de jeu infini en jeu fini, et je ne supporte pas.
http://anthropia.blogg.org
Petit hors sujet au sujet de l’oeuf pondu du jour. Cet article exprime très bien ce que je pense des réactions outrées sur les propos de Sophia Aram, même si son rédacteur n’a pas aimé sa chronique incriminée.
Hélas, les commentaires à cet article sont affligeants pour la plupart. Du haut en bas, de Philippe Cohen et Pierre Bilger jusqu’au plus petit nazillon, tous reprochent apparemment essentiellement à Sophia Aram ses origines, et c’est bien triste.
« En revanche, j’ai le sentiment que pas mal de mes petits camarades, dans des situations personnelles bien moins enviables que la mienne, sont utilisés sans beaucoup de considération par les sites d’informations. »
Tiens, ça me rappelle quelqu’un, qui s’est barré de Rue89 comme raconté ci-dessous
//Bon, ceci est mon dernier message, je vous informe de mon départ de la Rue.
L’envie de ce départ fut la reprise par Rue89 le mensuel de mon article sur l’Art Contemporain (n°3, p 101). Sur le coup, je fus flatté (qui ne l’aurait été). Ensuite, je me dis (et le fis savoir à la rédaction) que fournir bénévolement de quoi gagner son pain quotidien à d’autres, ça le faisait moyen. Je n’ai rien contre le bénévolat, j’en fais, mais c’est avec et pour des gens bénévoles comme moi, pas des professionnels. J’ajoutai aussi mon regret que Rue89 n’ait pas mentionné, en signature, le fait que j’étais écrivain et donc avec des livres à vendre. Référence supprimée, elle aussi : celle du Temps d’un Moment à Raillé (44).
On me répondit, entre autres, que les tribunes publiées par Le Monde et Libé ne sont pas rémunérées.
Je répondis que certes, mais au moins on fait état des titres et des travaux de leurs auteurs.
Là-dessus : depuis 10 jours aucune réponse, même pas le regret d’avoir oublié cette mention qui n’aurait rien coûté à la Rue et m’aurait (peut-être) permis de commencer à regagner l’argent que jusqu’ici j’ai perdu, écrire un livre ça coûte cher (bon, là, j’attaque le quatrième).
Même pas ce minimum qui m’aurait fait encaisser de bosser gratos pour le mensuel. Alors, cette goutte a fait déborder le vase.
« L’info à trois voix » est un jeu de dupes. Nous sommes tous égaux certes, mais certains sont moins égaux que d’autres : les simples riverains.
La gratuité du net est un leurre : il y a toujours, quelque part, au moins quelqu’un qui donne et quelqu’un qui encaisse.//
il y a blog et blog….maintenant quand on voit le pompage, c’est impressionnant : d’ailleurs parfois c’est du pillage de la part des pigistes/journalistes qui se servent sans complexes pour leurs articles .
source d’inspiration: 0, si on allait faire un tour sur les blogs…
Même prolétariat aux É-U particulièrement criant après la revente à 350M de dollars du site d’Ariana !!
http://www.huffingtonpost.com/
Groupe de soutien sur facebook, « Hey Arianna, Can You Spare a Dime? »
http://www.facebook.com/heyarianna
Si il ni y avait pas les blogueurs, nous n’aurions droit qu’a une langue de bois unique faite pour que l’élite ne se sente jamais prise au dépourvu. Sans eux, pas de remise en cause de la machine. Qu’une pensée mainstream pour endormir le populo. Saluons cette espace de liberté, qui permait encore de réfléchir et de s’indigner. Les journaux de droites sont affiliés, les journaux de gauches n’existent plus, reste internet pour pouvoir encore se nourrir.
« note-t-il, amer » : à propos d’amer vive la Bretagne libre à cinq départements + le Mont Saint Michel. Mais nous n’avons pas de volonté hégémonique. « Hernu est un con, c’est pour ça que les militaires l’aime bien » disait F. Mitterrand. X. Ternisien n’est pas con (il est quand même journaliste au Monde) mais il me fait quand même un peu l’effet de l’Hernu des blogueurs. Ça parlera peu aux moins de 40 ans mais bon. Voilà bien un commentaire bête ; je mets pas de lien vers mon blog à cause de la honte.
Bien d’accord avec toi Guy.
Que tout ce qu’écrivent les blogueurs ne soient pas de première qualité certes. Mais que des gros groupes de presse exploitent des gens en mal d’un peu de reconnaissance et qui vivent mal d’allocations ou de mauvais salaires est un peu dur à avaler. Surtout quand tout cela est habillé par les oripeaux de la gratuité du web.
J’oubliais: je me rappelle d’une époque moins prospère pour moi, où le post m’avait contacté. Il voulaient utiliser mon réseau lyonnais, non négligeable, pour que je sois leur correspondant à Lyon. Le tout bien sûr sans me verser un centime ou quoi que ce soit.
à Rue89, l’Express, Marianne, etc..: chiche! on ne rémunère plus que les articles résultant d’une enquête.
Au moins chez Médiapart c’est clair: on paie pour qu’ils fassent leurs enquêtes, en profitant de la possibilité de publier.
Si le Net ne permet pas de sortir de la précarité, il accélère le processus politique et culturel qui nous fera en sortir.
Bonne descente dans le sud !
Et si on commençait par défendre les pigistes ? Qui sont des salariés précaires exploités. Avant de s’intéresser aux blogueurs, faudrait peut-être qu’ils se mettent d’accord sur le statut qu’ils veulent.
Que je sache, les clients des journaux paient pour avoir de l’information, il est donc normal que les pigistes, qui sont des journalistes, soient rémunérés selon les conventions collectives. Le statut de blogueur est plus flou. Les sites des journaux leur offrent la visibilité qu’ils n’ont pas s’ils ouvrent leur propre blog (Guy Birenbaum le reconnait), mais rien ne dit que les lecteurs sont prêts à payer pour lire les états d’âme de Bidule ou Tartempion.
« 50 000 visiteurs par jour au Post »
Etant donné que les chiffres de fréquentation affichés sur les pages du « Post » sont trafiqués (application d’un coefficient multiplicateur que l’on peut estimer entre x10 et x20), ceci au moins pour les pages des posteurs lambda (c’est vrai que ça reste à vérifier pour les posteurs « officiels » rémunérés dont vous étiez), pas sûr que vous ayez perdu tellement d’audience…
@ Dominique Godin
« Et si on commençait par défendre les pigistes ? »
+10000
Nous serions payés en gratitude et en considération, à la manière de ces militaires auxquels on fourguait des médailles ?
C’est quoi l’intérêt de cet article ? De nous expliquer qu’entre un blogueur et un journaliste, la frontière serait ténue ? Bloguer n’est pas un métier. C’est un acte militant pour certains, un passe-temps ou une passion égotique pour d’autres.
Bonjour,
je fais partie de « ces blogueurs [qui] sont “rétribués” par ces sites ». Avant j’étais journaliste « en pied », puis pigiste. Effectivement la rémunération n’a rien à voir, la liberté de ton et de sujet, non plus. De même et c’est aussi important, la relation avec les lecteurs est beaucoup plus intense.
En outre, de plus en plus de sites ayant pignon sur web, puisent leurs articles, non plus auprès de pigistes, mais auprès de blogueurs et là encore pas aux mêmes conditions.
Que faudrait-il faire ? Se draper dans sa dignité, dire je ne mange pas de ce pain là ? Mais alors, des tas de personnes comme moi ne mangeraient plus du tout.
La gratuité du web est à ce prix, le déclin monétaire de professions dites « intellectuelles », après le modèle payant, hum, on ne l’aime pas pour soi, comment l’appliquer aux autres ?
Quant à la « qualité » des auteurs comme des lecteurs, elle est très subjective 😉
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